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Crédit photo : Roland Lorente
Dès l’ouverture, le numéro de trapèze charme et renverse. Contorsionniste, acrobate et danseur, chacun des mouvements d’Arthur Morel Van-Hyfte semble aussi précis que naturel, si bien que les attentes du public à l’égard de ce qui suivra, en fait de performance et d’émotion, sont très élevées. Ces attentes sont en bonnes partie satisfaites. En particulier les deux numéros de corde lisse (Selene Ballestros-Minger et Guillaume Paquin) et celui de cerceau (Thula Martin) semblent déjà de calibre professionnel.
Mais le numéro qui rassemble ce qu’il y a de plus éblouissant dans la discipline circassienne est sans doute celui de Benjamen Courtenay aux sangles aériennes. Non seulement l’exécution est maîtrisée, mais les costumes magnifiques (Micheal Slack) dont le tissu est agréablement sonore et la mise en piste inventive canalisent toutes les forces de manière envoûtante. En fait, la beauté esthétique de toutes les composantes du spectacle séduit d’autant plus qu’elle ne cède pas au maniérisme ni à l’obsession.
Les transitions sont assurées par un duo de clowns, mais également par des numéros de groupe certes acrobatiques, mais puisant aussi très souvent au puits de la danse moderne, ce qui confère au spectacle un aspect artistique apprécié. Dynamisme et esprit de corps sont les qualificatifs qui caractérisent la prestation d’équipe de ces jeunes, qui se connaissent manifestement très bien. Épaulés par leurs compagnons de deuxième année, les finissants créent une ambiance de jeu misant davantage sur l’onirisme que sur les références féériques. Il faut dire que la mise en scène fluide et ludique de Johane Madore, soutenue par une scénographie (Pierre-Luc Boudreau) et des éclairages évocateurs (Stéphane Ménigot), rehaussent à merveille cette énergie créative.
Les Étinceleurs, présenté par l’École nationale de cirque, à la TOHU du 26 mai au 7 juin 2015.
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de la rédaction