SortiesMode et beauté
Crédit photo : Mathilde Corbeil
Un parcours passionné et passionnant
Avant de devenir enseignante et conceptrice de costumes, Véronique Borboën a elle-même étudié l’histoire de l’art à l’Université de Montréal. Désormais considérée comme l’une des plus grandes connaisseuses en costumes et en tenues d’époques, elle est souvent amenée à partager le fruit de ses recherches, à transmettre ses connaissances aux jeunes universitaires, et à concevoir des tenues pour diverses productions théâtrales. Elle a notamment collaboré avec de grands metteurs en scène québécois tels que Robert Lepage.
À ses élèves, elle leur transmet sa passion et sa soif de toujours pousser plus loin la perfection, le sens du détail et la connaissance de l’habillement. Elle leur enseigne, par exemple, toutes les gammes de couleurs et leurs compatibilités. Aussi, il lui arrive de les emmener dans un magasin et de leur apprendre à reconnaître, d’un œil affûté, les différents textiles qui composent un vêtement (fibres et tissages). L’objectif de ses cours? Former de fins connaisseurs et spécialistes prêts à se dédier à l’art de la mode.
L’activité en soi
Alors que nous sommes entrés dans la grande salle rouge vif évoquant un cocon douillet et créatif, Véronique Borboën nous a accueillis et amenés près d’un costume datant du début de la haute couture (XIXe siècle).
Reproduction grandeur nature de la tenue portée par Kathleen Newton sur la toile «Octobre» du peintre James Tissot (1877), nous avons alors découvert une tenue au complet faite de différentes textures papiers, qu’elle et ses étudiants ont reconstituée dans le moindre détail. Le temps dédié à cette entreprise vous étonnera sûrement tout autant qu’il nous a laissé sans voix: c’est plus de 400 heures qui ont été passées à l’ouvrage!
Juste à côté, dans une vitrine, étaient disposés trois modèles miniatures représentant différentes étapes intermédiaires de l’habillement de Newton. On pouvait observer les sous-vêtements, le corset puis l’ajout d’un jupon réinventant généreusement le bas du corps et les formes de la femme.
Enfin, un peu plus loin, Véronique nous a présenté la reconstitution du patron de ce fameux costume: nous avons pu admirer toutes les coupes et les dessins sur papier du modèle de Kathleen Newton; le tout entouré de petits objets de collection «typiques» nécessaires à la couture.
Les autres activités et découvertes de la Boîte à couture
Notez que, si vous décidez d’aller jeter un œil à ce remarquable travail, d’autres découvertes et activités ludiques sont proposées dans le même espace.
L’Hommage aux artisans, notamment, présente les diverses professions créatives dans le secteur du stylisme et de la création vestimentaire. Ces domaines de spécialisation, de plus en plus rares en Amérique du Nord, perdurent davantage en Europe: broderie, chapellerie, confection, dentellerie, création textile, feutrage, maroquinerie, teinture, tissage ou tricot inspireront peut-être les plus jeunes (et les moins jeunes)!
Un atelier Liberté de créer fait également partie du parcours. Une table trône au milieu de la grande pièce rouge, où mannequins de bois et corbeilles remplies de tissus sont mis à disposition pour que les enfants et leurs accompagnateurs fassent travailler leur imagination en créant des tenues qui marient divers imprimés, couleurs et matières…
Vous avez donc jusqu’au 8 septembre prochain pour aller faire un tour à la Boîte à couture, en complément de la sublime exposition sur le couturier français Thierry Mugler et de celle sur de jeunes créateurs montréalais prometteurs!
La Boîte à couture en images
Par Mathilde Recly et Sébastien Roy
L'avis
de la rédaction