SortiesCirque
Crédit photo : Mathieu Pothier
Un spectacle à l’École nationale de cirque a pour mission claire de présenter une vitrine de finissants. Partant de ce postulat, les metteurs en scène invités doivent créer un imaginaire et des liens entre les numéros afin de les intégrer au mieux dans l’univers de la pièce.
Cette année, Yves Dagenais signe une mise en scène assez narrative et clownesque. Un hangar montréalais abandonné est découvert par une bande de délurés, qui s’empressent d’investir les lieux. Histoire à rebondissements, les différents protagonistes sont tour à tour complices, ennemis ou êtres fantastiques sortis d’un monde onirique.
Les personnages sont très nombreux et les étudiants ont sans aucun doute dû travailler leur interprétation – attention, dans l’univers théâtral de Yves Dagenais! – pour changer de peau. Notons le superbe travail constant et complet de l’équilibriste Florian Jeannot, qui endosse le rôle d’un cycliste un peu niais et parano. Son parcours dans toute la pièce est très clair et sa technique est au service du personnage.
Même chose pour Maxime Blanckaert et Nathan Briscoe, un duo aux costumes complets et lunettes noires à la recherche d’un latino en fuite… Et lorsqu’on les retrouve pour leur numéro de cadre russe à la fin du spectacle, leur virtuosité impressionne d’autant plus. Enfin, on soulignera la fougue superbe d’Una Bennett, dans son numéro de corde lisse, sur la musique de Funkadelic «Maggot Brain».
Sans connaître absolument la technique de cirque, il est intéressant de voir comment un artiste peut rencontrer à la fois les défis techniques et la prise de risque inhérents à la discipline, tout en dégageant de une énergie et son intériorité. C’est là que le spectateur est emporté ou non…
Les choix musicaux accompagnent et soulignent l’ambiance de chaque scène. On entend ainsi le «Born To Be Wild» de Steppenwolf lorsqu’une bande rockeurs punk débarque dans le hangar, mais aussi du Caravan Palace pour faire lever la place, ou encore la musique de Skyfall (James Bond), «Grand Bazaar», pour accompagner le duo d’agents secrets. Collées à la trame sonore, les performances donnent au spectateur la vision du metteur en scène.
Hangar des possibles poursuit son chemin jusqu’au 4 juin sur la scène de la TOHU et, après cela, il ne me reste plus qu’à souhaiter une belle suite à tous ces artistes de cirque. Bon vent!
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de la rédaction