L'ECM+ présente «Stylus Phantasticus»: musique à voir et à entendre – Bible urbaine

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L’ECM+ présente «Stylus Phantasticus»: musique à voir et à entendre

L’ECM+ présente «Stylus Phantasticus»: musique à voir et à entendre

Un régal pour les yeux et les oreilles

Publié le 19 mars 2019 par Pascal Sain

Crédit photo : Tous droits réservés

Présenté par l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), sous la direction artistique de Véronique Lacroix et en codiffusion avec Groupe Le Vivier, Stylus Phantasticus est un spectacle qui nous offre une plongée au coeur de l’univers fantasque et onirique du compositeur québécois Jean Lesage. Au total ce sont sept représentations qui seront données jusqu'au mois de mai avec un départ le 2 avril 2019 à l’amphithéâtre du Gesù.

Un spectacle sonore et visuel

«L’idée de base était de faire valoir les oeuvres de Jean Lesage avec qui je collabore depuis plus de trente ans maintenant», déclare la chef d’orchestre et fondatrice de l’ECM+. «C’est l’un des premiers compositeurs qui a été joué à l’Ensemble contemporain de Montréal». Au total, ce sont quatre oeuvres majeures du compositeur s’étalant sur toute sa carrière et écrites pour des formations instrumentales très contrastées  (Le projet Amadeus pour orchestre, Quatuor à cordes IV, Ivresses songes sourdes nuits pour violon seul et le concerto pour violon et orchestre Soliloques aux figures éphémères), qui seront révélées au public.

«L’idée du spectacle est venue après que Jean m’a confié qu’il était très inspiré par les peintres classiques», assure Véronique Lacroix. «Et comme on aime jumeler la musique et les arts visuels au sein de notre compagnie, j’ai sauté sur l’occasion pour proposer un grand spectacle où l’on conjuguerait parfaitement ces deux formes d’art.» Avec cette volonté de rendre hommage aux peintres qui ont inspiré Jean Lesage, des toiles de grands maîtres tels que Picasso, Miró, Magritte, Dalí, Ernst, Braque et De Chirico seront projetées pendant le spectacle. Un cercle vertueux qui ravira les yeux et les oreilles de l’auditoire. «C’est jouissif pour le spectateur à la fois de manière visuelle et sonore», ajoute la chef d’orchestre. «Ce sont des projections à grand déploiement où l’on voit les œuvres complètes, mais aussi en détails».

Un lien fort entre tradition et modernité

Le terme «Stylus Phantasticus» fait référence à un style de musique baroque allemand du XVIIe siècle. «Le nom est très attrayant, car inconsciemment il fait appel au fantastique», déclare Véronique Lacroix. «Mais surtout ça fait référence à ce style de composition qui inspire Jean Lesage depuis de nombreuses années. Lui-même le décrit comme une succession rapide d’idées musicales sous forme de mosaïque en brusque variation de climat et de mouvement». Un procédé qui donne beaucoup de liberté au compositeur de musique contemporaine et qui tisse le fil rouge de ses œuvres.

Victor Fournelle-Blain, violoniste

«Dans la pièce Ivresses songes sourdes nuits, l’interprétation du violoniste soliste Victor Fournelle-Blain prend un aspect presque diabolique dans sa façon de passer brutalement d’une idée à une autre avec une virtuosité surprenante», s’exclame Véronique Lacroix. «Le compositeur va aussi référer à des tournures bien connues de notre oreille «classique», puis s’en écarter subitement.» Une façon de lier tradition et modernité et de rendre hommage aux créateurs du passé, tout en apportant sa propre contribution.

«Le projet Amadeus est également une pièce fascinante à cet égard», raconte la chef d’orchestre. «Écrite au milieu des années 2000, l’œuvre fait dialoguer des extraits d’une sonate de Mozart avec la musique originale de Jean Lesage qui s’est inspirée du travail de Picasso.» En effet, le peintre est connu pour avoir reproduit plusieurs chefs-d’œuvre classiques, mais dans son propre style. «Je pense notamment au Déjeuner sur l’herbe de Manet qui lui a inspiré des dizaines de versions», affirme la chef d’orchestre. «Alors, sur Mozart, on projette les tableaux classiques de Manet, Delacroix ou Velázquez. Puis, quand vient la réponse musicale de Lesage, ce sont les interprétations qu’en a fait Picasso qui illustrent ce processus de relecture d’œuvres du passé. À ce moment-là, il y a une lumière qui s’allume dans l’œil de l’auditeur et c’est merveilleux», assure Véronique Lacroix avec enthousiasme.

Véronique Lacroix, chef d’orchestre

Un moyen de transmission

Au-delà de présenter le travail de Jean Lesage, passer par une composante visuelle – pour aider le spectateur à cheminer dans son écoute – fait partie des objectifs de l’ECM+. «Ça devient une approche pédagogique qui tend la main au public pour lui permettre de découvrir une musique qui, autrement, pourrait lui paraitre énigmatique, voire hors d’atteinte», affirme Véronique Lacroix. Après le lancement du 2 avril au Gesù, la série de spectacles se poursuit du 3 avril au 9 mai 2019 dans différents quartiers de Montréal (Verdun, Montréal-Nord, etc.) dans le cadre du Conseil des arts de Montréal en tournée. «Ce programme-là a été taillé sur mesure pour s’adresser à un très large public. Sa portée éducative fait d’ailleurs tout autant partie du spectacle que sa valeur artistique. Pour preuve, le musicologue et communicateur Pierre Vachon sera sur scène avec moi pour guider l’écoute de l’auditoire et maximiser son appréciation d’œuvres musicales qui lui sont encore inconnues. Nous allons rencontrer des publics qui se frottent rarement à cette musique. Et nous avons vraiment hâte!», conclut Véronique Lacroix.

Hâtez-vous d’acheter vos billets, aux coûts de 29,50 $ (prix régulier) ou 18 $ (aînés et membres Le Vivier) pour vivre une soirée mémorable en visitant le www.levivier.ca. Bon concert!

*Cet article a été produit en collaboration avec Groupe Le Vivier.

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