Le tandem australien Flight Facilities au Théâtre Corona de Montréal

Le duo australien Flight Facilities (qu’on pourrait qualifier de Daft Punk australien), bien que peu connu du public local, est très connu et reconnu dans son Australie natale et même à l’internationale depuis presque une dizaine d’années. Ses membres, les producteurs électroniques Hugo Gruzman et James Lyell, se sont d’abord attaqués à des chansons existantes avant de se consacrer à leurs propres compositions.

Ainsi, leur tournée de petites salles les a vus atterrir, pour leur première fois ici, au Théâtre Corona. Et même si le ce n’est pas un lieu qui nous vient en tête lorsqu’on parle d’électro dansant, le groupe, armés de ses machines et de patience, ont réussi à transformer la salle en club grâce à leur nu disco. Ils étaient bien installés dans leur cockpit au-devant de la scène, Lyell dans un costume de pilote, et Gruzman en aviateur.

Le concert a décollé tout en douceur; le duo l’a amorcé avec un rythme groovy qui a permis aux spectateurs, peu nombreux et d’abord très timides, de se réchauffer. Puis on a entendu l’excellent «Stranded», un morceau suave mais plus rythmé. Cependant, l’auditoire n’osait toujours pas danser. Il faut dire qu’il n’était que 21h… Un peu tôt pour l’ambiance de boîte de nuit.

Le reste de l’équipage, les chanteurs en résidence sur la tournée, Ric Rufio et Graace, ont alors été présentés, eux qui ont offert des prestations vocales très solides toute la soirée. D’ailleurs, la pièce suivante, «Sunshine», a permis à Rufio de laisser son style de voix soul-funk s’épanouir.

L’éclairage du spectacle était parfaitement balancé et digne des plus grandes pistes de danse, avec couleurs et effets stroboscopiques; on avait créé pour chaque pièce une ambiance différente. Cela a fortement contribué à l’atmosphère de la soirée qui s’est, elle, poursuivie avec la mélodique «Stand Still», soutenue par des rythmes plus lourds, avant que le duo joue «Arty Boy», plus pop. Si le chanteur Rufio a brillé sur une piste plus funk, la voix de Graace s’est révélée pendant les morceaux électro-pop.

Bien entendu, le duo Flight Facilities a, plus tard, joué son plus récent simple, «Need You», sorti il y a quelques mois, mais la foule a à peine commencé à se trémousser. Puis leur succès plus tranquille «Clair De Lune (feat. Christine Hoberg)» a offert une note plus douce et aérienne, sous le seul éclairage des téléphones des spectateurs. Et, enfin, l’auditoire s’est réveillé et s’est mis à danser plus sérieusement. Malheureusement, c’était la dernière chanson.

Heureusement, Flight Facilities sont revenus pour offrir un incroyable rappel, bien ancré dans leurs racines disco, pendant lequel le concert a vraiment levé. Les gens ont bien dansé sur «Two Bodies». Graace, ainsi que le public, ont chanté a capella sur «Crave you», et l’auditoire et les membres du groupe étaient tout sourire en entendant le remix de «I Feel Love» de Donna Summer, tout le monde se déchaînant maintenant sur le parterre. Une belle envolée tardive.

On espère avoir encore la chance de voyager avec eux dans un avenir proche, peut-être dans un endroit et à une heure plus appropriée pour ce genre de musique, afin de recevoir plus de passagers.