Le «Spécial Noël» de François Bellefeuille au Métropolis de Montréal

C’est suite à un DJ set d’une heure, où un mix de Pitbull et de tounes de Noël s’enchaînaient, que Bellefeuille est entré sur scène. Acclamé avant même d’avoir prononcé un seul mot, l’humoriste entamait bien la soirée avec son simple: «Mes cheveux sont-tu corrects»? Évidemment, le public a eu droit à la même introduction que pour son one-man-show; l’humoriste nous avait prévenus de ne pas avoir d’attentes pour ne pas avoir à chialer dans 30 ans qu’il n’avait pas fait le faucon en 2014.

Quelques numéros ont su faire rire, dont son régime 2-1-10, sa jalousie des chevaux, sa comparaison entre les pénis et les flocons de neige, et surtout sa division de deux types de personnes dans la vie: ceux qui roulent leur spaghetti et ceux qui le coupent. Sa blague sur les selfies de grand-mère dans 50 ans aurait gagné à être creusé, puisque le sujet est nouveau et peu visité encore. Hélas, ceux qui ont vu ce one-man-show en février dernier ont sans doute été déçus (ou contents, c’est selon!) par le recyclage de plusieurs gros sketchs, dont son histoire de ver d’oreille, son analyse des livres pour enfants et sa vision idéale de la carte du monde. Heureusement, il y avait des invités, ce qui a garni le spectacle d’un peu plus de variété.

Les invités: François Boulianne, Marianna Mazza, Simon Gouache et Yannick De Martino

Quatre invités ont fait des apparitions entrecoupées durant le Spécial Noël de Bellefeuille. À commencer par François Boulianne, le plus vieux des invités, qui est venu nous parler de pauvreté, d’enfants gâtés, des gratteux qu’on reçoit passé 30 ans et des privilèges d’être un enfant. Avec ses changements de ton de voix et ses apartés chantés, il avait une belle présence sur scène. Ensuite, ce fut au tour de Marianna Mazza, connue pour En route vers mon premier gala en 2013. Fidèle à elle-même, elle a fait des blagues sur ses origines de même que sur ses tattoos. Le hamburger sur son ventre a certainement décontenancé plusieurs spectateurs…

Plus tard dans la soirée, c’est Simon Gouache qui est monté sur scène. Celui qui fait la première partie de Louis-José Houde en tournée est venu déverser sa haine pour les intellectuels, de même que ses problèmes d’ex-couple. Comique. Enfin, le dernier invité, et non le moindre, Yannick De Martino, on se rappelle, fut élu gagnant d’En route vers mon premier gala en 2011. Sur scène, il oscille entre le confort et l’inconfort total, et lorsqu’il y ajoute un sketch sur les saveurs de chips, c’est encore plus savoureux. Finir son numéro en chantant «Eye of the Tiger» et quitter avant le refrain, il fallait le faire!

«Outch», nos oreilles!

Dans l’ensemble, l’excentrique François Bellefeuille criait sans doute un peu trop fort et trop souvent aussi. Les invités faisaient en sorte que l’auditoire avait un répit de temps en temps. Quelques-unes de ses blagues étaient prévisibles et les meilleurs sketchs étaient certainement les recyclés, du genre la St-Valentin et bébé cupidon, ou les personnes morning sunshine. Par contre, il faut lever le chapeau pour l’animation visuelle (même si elle avait déjà été vue), car l’originalité était certes au rendez-vous et, en même temps, ça faisait changement du stand-up tout court.