Le Salon du livre de Montréal 2014 - Jour 1 – Bible urbaine

Sorties

Le Salon du livre de Montréal 2014 – Jour 1

Le Salon du livre de Montréal 2014 – Jour 1

Premier tour d’horizon dans la jungle du livre

Publié le 22 novembre 2014 par David Bigonnesse

Crédit photo : www.facebook.com/salondulivredemontreal et Jean-Guy Thibodeau

Le livre est, semble-t-il, de moins en moins présent dans les médias traditionnels ainsi que dans la culture de la société. Le constat est difficilement niable. Mais jusqu’à présent, il y a bien un endroit où le livre trône, et c’est au Salon du livre de Montréal. Des maisons d’édition, des livres, des auteurs, tout cela se trouve à profusion. Premier regard en cette troisième journée de la 37e édition d’un événement devenu incontournable.

Comme dans les librairies, ici, les maisons d’édition, qui ont étalé leur offre culturelle, font le plein de visiteurs, acheteurs et citoyens de la culture. On retrouve Groupe Modus en débutant notre visite au niveau 4, niveau principal de cette pléthore littéraire, et de l’autre côté des bancs, Québec Amérique présente les derniers romans de Demers, Dompierre et autres auteurs bien établis.

Les enfants grouillent, souhaitent tout acheter. Il ne suffit que de les écouter parler pendant qu’ils déambulent dans les allées du salon avec les parents ou amis. «Je veux une autre bande dessinée!», lance un jeune garçon en regardant sa mère. Les personnages imaginés par les auteurs font rêver les jeunes qui s’immergent facilement dans ces histoires invraisemblables, mais ô combien jouissives! Les familles sont nombreuses pour un vendredi après-midi et les gens, visiblement, ne savent plus où donner de la tête. Les livres s’exhibent en vue de trouver preneurs.

On a évidemment prévu un endroit pour la petite file qui attend de faire dédicacer le dernier livre de Michel Tremblay, Survivre! Survivre!, avant-dernier roman de la série de la diaspora des Desrosiers. Les autres œuvres de l’auteur phare du Québec tapissent le décor derrière lui, petit espace confiné dans lequel il accueille ses lecteurs assidus.

Le-salon-du-livre-de-Montréal-2014-Place-Bonaventure-Michel-Tremblay

Même La courte échelle a pu se tailler une place au salon malgré les récentes mauvaises nouvelles qui affligent le célèbre et réputé éditeur québécois ainsi que ses auteurs… Il faut dire qu’il y avait une certaine tristesse à entrer dans le stand sobre de la maison d’édition jeunesse qui a vu une génération de Québécois grandir avec elle.

En face de la zone wi-fi du Salon, Bryan Perro, connu pour sa série Amos Daragon, discute avec ses jeunes lecteurs, adolescents, qui apprécient son univers fantastique. Les allées sont loin d’être désertes, mais il est possible de bien circuler entre les différents stands de ce lieu de rencontres en tous genres.

Romans pour adolescents ou romans pour adultes?

Le Salon du livre, c’est aussi des conférences sur des sujets reliées de près ou de loin à la littérature. «Pour qui sont ces romans?», discussion intéressante présentée par les Éditions Gallimard Jeunesse et l’École des Loisirs, ramenait les lecteurs dans le champ des romans que l’on dit destiné à un public «passerelle» ou «young adults». Marie Barguirdjian, directrice au Québec pour Gallimard Jeunesse, animatrice de la discussion, a mis en contexte l’arrivée des romans jeunesse. «Avant 1940, les jeunes lisaient des romans adultes. Dans les années 80, de réelles collections pour adolescents dans le format poche ont été créées. Les anglo-saxons ont été vites sur cela, comme à l’habitude.» Des questions économiques font aussi partie de ce virage-là, il faut le souligner. Très vite, Mme Barguirdjian en est venue au phénomène Harry Potter, le livre vendu en grand format et à grand tirage, phénomène, précise-t-elle, beaucoup plus large que les aventures de l’apprenti sorcier de la maison Gryffondor. Il y avait bien sûr des codes commerciaux et marketing derrière cette vague immense, alors que la disparition des librairies avait lieu aux États-Unis au même moment, pour reprendre les faits énoncés.

Sophie Gagnon, blogueuse à Sophielit.ca et panéliste pour l’occasion, a affirmé «qu’il y a des éditeurs qui proposent deux formats d’un même roman, c’est-à-dire un pour ado et un pour adulte.» Il y a donc une volonté de différencier, chez certains éditeurs, la présentation du livre. En ce qui concerne l’intérêt des professeurs pour le livre jeunesse contemporain comparativement aux classiques littéraires, la blogueuse, aussi enseignante de français à temps partiel, soutient «que le temps manque (pour fouiller et les lire) et qu’il y a peut-être la formation universitaire à revoir…»

Le-salon-du-livre-de-Montréal-2014-Place-Bonaventure-Michel-Tremblay-conférences

Au final, tous s’entendaient pour dire que même si les livres jeunesse voyagent au cinéma, à la télé ou sur d’autres plateformes – au grand déplaisir des puristes – ce ne peut être que positif si les jeunes ont envie de lire grâce au visionnement du film, pour ne citer que cet exemple. Après tout, ce sont eux qui constituent le public d’aujourd’hui et de demain.

Le Salon du livre de Montréal 2014 se déroule samedi de 9h à 21h, dimanche de 9h à 19h, et se termine lundi de 9h à 15h. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le salondulivredemontreal.com.

Vos commentaires

Revenir au début