Sorties
Crédit photo : Jean-Guy Thibodeau
Plusieurs activités se sont tenues aux quatre coins de la Place Bonaventure tout au cours de la journée. Les petits ont pu, comme ce fut le cas samedi, profiter de «L’heure du conte en pyjama» en matinée, avec cette fois Corinne Albaut, Louise Portal, Cindy Roy et Franck Syleste.
La rencontre de Gilles Archambault avec le Français Emmanuel Carrère faisait définitivement partie des évènements attendus de la fin de semaine. Carrère a partagé sur l’évolution de sa croyance «chrétienne», mais aussi sur l’importance selon lui d’insérer des détails personnels dans ses livres par «soucis d’honnêteté» à l’égard du lecteur. Il a pour cette raison qualifié son plus récent livre, Le Royaume, d’objet hybride, de compromis entre un examen attentif des textes bibliques et une démarche se rapprochant davantage de l’historien amateur. Gilles Archambault a par ailleurs reçu, dans le cadre des «Confidences d’écrivain», les auteurs Marie-Jean Vinciguerra et Michel Tremblay.
«Table ronde – Existe-t-il une «écriture féminine»?»
Sujet tout de même vaste pour discuter duquel étaient réunies Geneviève Pettersen, Hélène Dorion et Denise Desautels (Katherine Pancol ayant dû s’absenter pour des raisons de conflit d’horaire). Animée par Elsa Pépin, la conversation a permis aux trois femmes de mettre en évidence leur vision de l’écriture féminine qui, pour chacune d’elles, est indissociable du mouvement féministe, bien qu’elles représentaient trois générations de féminisme. Geneviève Pettersen, s’étant déjà fait reprocher d’écrire dans une langue «masculine» parce que crue et parfois violente, a revendiqué son droit à une écriture féministe qui se manifeste jusque dans la responsabilité qu’elle ressent, lorsqu’elle construit ses personnages, de leur donner des personnalités/voies décomplexées.
L’aspect de la réception d’une oeuvre, en fonction du genre de l’auteur, a également été soulevé, entre autres par Denise Desautels qui a confié sentir une plus grande réception au Québec qu’en France envers les femmes qui écrivent. Hélène Dorion a, pour sa part, fait ressortir la sensibilité féminine qui s’inscrit dans les œuvres et qui est forgée d’abord par l’expérience humaine de chaque individu. Elle a expliqué comment le deuil, d’un proche par exemple, pouvait être vécu différemment en fonction des genres, autant au niveau du corps que de l’écrit.
La table ronde s’est conclue sur le constat que, même si fragile et loin d’être totalement affranchie des préjugés, l’écriture féminine avait sûrement un peu ouvert la porte aux hommes au niveau de l’appropriation d’une sensibilité littéraire, citant pour exemple Simon Boulerice.
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