Le Salon du livre de Montréal 2014 - Jour 2 – Bible urbaine

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Le Salon du livre de Montréal 2014 – Jour 2

Le Salon du livre de Montréal 2014 – Jour 2

Un week-end à la grande foire du livre (partie 1 de 2)

Publié le 23 novembre 2014 par Bible urbaine

Crédit photo : www.facebook.com/salondulivredemontreal et Jean-Guy Thibodeau

La Place Bonaventure a accueilli plusieurs milliers de personnes samedi dans la continuité de la 37e édition du Salon du livre de Montréal. Les allées reliant les différentes installations des maisons d’édition étaient, tout au long de la journée, parfois complètement congestionnées de lecteurs qui étaient venus rencontrer les auteurs et assister aux conférences. À regarder le parterre des niveaux du Salon, deux constats complémentaires allaient de soi: l’offre littéraire francophone est en santé et plus qu’abondance et, surtout, l’expérience de la littérature (et du livre «papier») a encore sa place et les lecteurs de tous âges étaient au rendez-vous pour en témoigner.

Parmi les différentes discussions qui ont animé la journée du 22 novembre, en voici trois qui ont retenu notre attention.

«Quelle éducation pour quelle société»

Présentée par Les Éditions Écosociété et Poètes de brousse, cette conversation sur le rôle d’une éducation libre, gratuite et émancipatrice pour former des «citoyens souverains» plutôt que des «agents économiques» s’est tenu devant une salle comble et très réactive (positivement) aux propos des panélistes. Normand Baillargeon (qui a malheureusement dû quitter à mi-parcours), Micheline Lanctôt, Éric Martin et Gabriel Nadeau-Dubois ont répondu aux questions de Lisa-Marie Gervais en faisaient front commun dans leurs idées et en soulevant à maintes reprises l’importance de refaire de la mission de l’éducation une question politique, et ce au-delà des questions de financement et de (re)structuration. Pour conclure la discussion, Gabriel Nadeau-Dubois a soulevé l’importance de bloquer les mesures d’austérité en général, de protéger la formation générale dans les cégeps puis enfin, dans le sens des propos tenus par Normand Baillargeon lors de la discussion, de revoir la formation des maîtres afin de renforcer la valeur de la profession.

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«Table ronde: La bibliothèque des auteurs et leur rapport aux livres?»

Étaient réunis 4 des invités d’honneur de cette 37e édition du Salon du livre de Montréal lors de cette table ronde animée par Claudia Larochelle. Celle-ci a recueilli les confidences de Denise Desautels, Max Lobe, Katherine Pancol et Marie-Jean Vinciguerra quant au rôle qu’occupe la lecture dans leur vie et leur création. Tous les invités s’entendaient sur le fait qu’un auteur est nécessairement un lecteur, puisque la lecture, comme l’a affirmé Max Lobe, fait naître l’amour des mots et l’envie de le transmettre. Katherine Pancol a qualifié son rapport à la lecture de vivant, en constante mouvance, et a précisé qu’elle préférait ne pas trop lire d’autres auteurs en période de création afin de préserver «la musique dans sa tête». Marie-Jean Vinciguerra était d’accord et a renchéri qu’en tant que créateur, il fallait être prudent pour ne pas se laisser décourager à la lecture de grands auteurs, à moins bien sûr d’écrire précisément sur un auteur en particulier et de devoir s’imprégner de son oeuvre comme il l’a lui-même fait avec Agatha Christie. Finalement, à une question provenant du public demandant s’ils avaient déjà perçu une oeuvre complètement différemment suite à une relecture, Denise Desautels a donné le très touchant exemple de sa relecture de Madame Bovary. Elle a confié s’être fortement reconnue dans la soif de romantisme du personnage lors de sa première lecture, lorsqu’elle était alors âgée de la jeune vingtaine, puis que, lors de sa relecture presque 20 ans plus tard, s’était plutôt un sentiment de protection qu’elle avait ressenti envers Emma Bovary.
À noter que les lectures marquantes de tous les invités d’honneur se trouvent sur le site officiel du Salon au www.salondulivredemontreal.com/invites.

«Écrire le sexe – Plaisirs et défis de l’érotisme en littérature»

Finalement, l’une des dernières discussions de la journée était animée par Caroline Allard, avec pour invités les auteurs Mélissa Verreault (L’angoisse du poisson rouge, La Peuplade) ainsi que Stéphane Dompierre (directeur du collectif Nu, Québec Amérique) et Guillaume Corbeil, auteur de la nouvelle «Le passager» dans ledit recueil. Davantage que le plaisir, c’est surtout les défis de l’écriture érotique qui ont habité la discussion, particulièrement celui de l’appropriation du langage. Tous étaient d’accord sur la nécessité de l’érotisme de servir l’histoire, aussi bien dans les scènes explicites que dans la tension créée par l’attente ou même l’absence de celles-ci. Dompierre a d’ailleurs soulevé le rôle de la littérature dans la réappropriation de l’imagerie érotique et de la place qu’elle ouvre dans l’imaginaire de chacun, surtout dans une réalité où l’industrie pornographique impose des images à outrance. En ce sens, la participation de l’un des collaborateurs du recueil Bleu nuit, Histoire d’une cinéphilie nocturne (Éditions Somme toute), fraîchement paru cet automne, aurait été très pertinente et aurait assurément apporté davantage de diversité à la discussion, dans laquelle le collectif Nu faisait par défaut un peu trop office d’exemple.

Pour prendre connaissance des activités qui se tiendront ce dimanche 23 novembre, visitez le www.salondulivredemontreal.com/animations.

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