Le groupe toulousain Zebda au Métropolis de Montréal le 7 juillet – Bible urbaine

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Le groupe toulousain Zebda au Métropolis de Montréal le 7 juillet

Le groupe toulousain Zebda au Métropolis de Montréal le 7 juillet

Une ouverture sans compromis pour Nuits d'Afrique

Publié le 6 juillet 2015 par Marie-Hélène Proulx

Crédit photo : www.festivalnuitsdafrique.com

Le groupe toulousain Zebda, composé de Magyd Cherfi, Pascal Cabero, Joël Saurin, Mustapha et Hakim Amokrane, Vincent Sauvage et Rémi Sanchez, aura l'honneur d'ouvrir le Festival International Nuits d'Afrique de Montréal sur la grande scène du Métropolis. Zebda a déjà su faire résonner ses échos revendicateurs dans la bouche d'une majorité de jeunes Français, en 1999, avec sa chanson «Tomber la chemise». Il revient maintenant en force avec l'album Comme des Cherokees nous démontrer que, malgré leur séparation et leur réunification des dernières décennies, les membres n'ont pas retourné leurs vestes et sont encore prêts, avec leurs notes en apparence candides, à défendre les valeurs de justice et d'intégrité.

Mais avant de parvenir jusqu’à nos oreilles, après 12 ans d’absence en sol québécois, avec ce lot de revendications musicales renouvelées, il a fallu toute une histoire… une longue histoire, d’abord cinématographique, puisque les premiers membres de Zebda, Cherfi, Cabero et Saurin, se sont d’abord rencontrés lorsqu’ils étaient acteurs du film Salah, Malik: Beurs (1985) où ils interprétaient ensemble les rôles des musiciens du groupe, fictif à l’époque, «Zebda Bird», cherchant, d’un déboire à l’autre, un simple local pour jouer.

Mais l’histoire de Zebda prend aussi racine dans un scénario plus vaste, celui de la scène politique française. Son nom tient d’ailleurs déjà de la satire puisqu’il signifie «beurre», en arabe, et se veut une allusion directe à l’expression «beur» désignant les Arabes dans le patois français. Par la suite, le titre d’une des premières chansons marquantes de leur parcours, «Le Bruit et l’Odeur», reprend les propos d’un discours de Chirac, en 1991, alors qu’il décrivait les immigrants des HLM. Elle fut ensuite suivie d’autres hymnes comme «Motivé-e-es», «Y’a pas d’arrangement» et «Une vie en moins», démontrant, eux aussi, les valeurs sociales et engagées de Zebda.

Bien que «Tomber la chemise» ne se déclare pas aussi ouvertement revendicatrice, on y sent quand même un ton grinçant et solidaire à chaque détour, lorsqu’y sont évoqués «Tous les enfants de ma cité et même d’ailleurs / Et tout ce que la colère a fait de meilleur».

Le ton se maintiendra-t-il tout au long de ce grand festival? Difficile à dire, tant le contenu en est varié. Avec Youssou N’Dour et Le R au programme, la réflexion sera assurément au menu, mais les spectateurs auront aussi droit aux notes plus légères et sans compromis sur l’aspect festif du groupe cubain Los Van Van et de Gypsy Kumbia Orchestra de l’Europe de l’Est et de la Colombie. Le moins que l’on puisse en conclure, en faisant la somme des remarquables trouvailles de ce festival, est que l’Afrique y est prise au sens très large… faisant une vaste place à l’Amérique et à l’Europe.

On y trouve donc une Afrique hybride et fière des sonorités qu’elle a su éveiller, et parfois des révolutions qu’elle a su rythmer, aux quatre coins de la planète.

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