Le gala «Humour aveugle», animé par P-A Méthot, au profit de la Fondation des aveugles du Québec – Bible urbaine

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Le gala «Humour aveugle», animé par P-A Méthot, au profit de la Fondation des aveugles du Québec

Le gala «Humour aveugle», animé par P-A Méthot, au profit de la Fondation des aveugles du Québec

Plusieurs bons moments

Publié le 30 mars 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Dominique Bernier

Un mois après avoir présenté une première partie inégale du 24e gala Humour aveugle, la Fondation des aveugles du Québec présentait samedi soir une meilleure deuxième partie. À l’animation, P-A Méthot n’avait peut-être pas l’agilité et la faciliter à improviser avec le public de Jérémy Demay, mais il a tout de même offert des numéros assez solides entre les prestations de chacun des invités. Parmi ceux-ci, Olivier Martineau, André Sauvé et Katherine Levac se sont particulièrement démarqués.

C’est Mariana Mazza qui a brisé la glace, avec un numéro un peu vulgaire, mais complètement assumé. Elle commence notamment avec quelques blagues assez osées sur Yvon Deschamps, et Peter McLeod (dont elle a assuré la première partie), avant d’enchainer avec quelques autres tout aussi osées à son endroit. On peut aimer ou non, mais on ne peut pas lui reprocher de manquer d’assurance et d’autodérision. Cependant, les silences à la fin de ses phrases font trop souvent office de punch, comme si elle cherchait à nous indiquer à quel moment nous devons rire. Pourtant, c’est quand elle s’emporte et enchaine les blagues les unes après les autres, comme lors de son numéro sur l’expression «avoir du sable dans le vagin» qu’elle est la meilleure.

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Seul humoriste à avoir fait partie des deux parties du gala, Mathieu Cyr a, cette fois-ci, offert un numéro beaucoup plus solide que la dernière fois. Réagissant aux propos de ceux qui disent que l’humour ne passe jamais de message, il a décidé de prendre le reproche au pied de la lettre, et de passer plusieurs messages, à plusieurs personnes. «Message aux créateurs de La Voix: vous n’avez rien inventé. Quatre personnes qui écoutent quelqu’un chanter sans le voir et qui décident s’ils aiment ça ou non, ça existe depuis longtemps. Ça s’appelle la radio. Message aux squeegees : mon char a des wipers. Si vous voulez vraiment m’aider à nettoyer mon auto, venez vider mes craques de portes.»

Katherine Levac, que nous avons pu voir comme comédienne maison de SNL Québec, ainsi qu’en première partie de Jean-François Mercier, a offert un numéro plutôt amusant, mais qui est encore loin de surpasser son hilarante Paige Beaulieu. Son numéro sur les gardes forestiers était tout de même pas mal. «Une profession que je comprends pas, c’est les gardes forestiers. Eux autres, ils gardent, la forêt. Parce que la forêt est pas capable de se garder toute seule. Ils checkent les arbres, checkent les feuilles, checkent le gazon. En fait, ils font plus ou moins la même job qu’un hibou.»

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André Sauvé, qui a hérité du plus long numéro du gala, a repris quelques extraits de son deuxième one man show, Être, dont son hilarante imitation du bruit des vagues, ses réflexions sur divers sujets qui peuvent être placés dans aucune conversation, et sa vision du concept du moment présent.

En deuxième partie, Philippe Laprise a offert un numéro assez charmant et sympathique, entre un François Massicotte plutôt ordinaire et l’imitateur Martin Dubé qui n’a peut-être pas su rallier autant le public qu’il aurait pu. Il faut dire qu’après plus de trois heures de spectacle, son numéro alliant chant et imitations n’était peut-être pas le plus convainquant pour terminer la soirée.

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Mais c’est le nouveau venu Olivier Martineau, qui a présenté son tout premier one man show il y a quelques semaines à peine, qui a été la plus belle surprise de cette soirée. Digne héritier d’un style à la André Sauvé, auquel on ajouterait un peu de Louis-José Houde et de Martin Matte, Martineau a livré ses observations sur toutes sortes de sujets, passant des furets, aux machines à voyager dans le temps, écorchant au passage les filles qui trainent des grosses sacoches dans les bars, et celles qui n’ont pas encore compris que des leggings ne peuvent pas être portés comme des pantalons. «Dire que tes leggings sont tellement beaux qu’ils font comme des pantalons, c’est comme si je disais que mes bas sont tellement beaux que je peux les porter comme souliers. Non. Nous, les gars on sort pas dans les bars en combines. On met ça en dessous de quelque chose. Comme les leggings. En dessous d’une jupe. En dessous de quelque chose. Pis quand tu dis que t’es confortable en leggings, t’as juste pas compris que c’est tout le reste du monde autour de toi qui devient inconfortable.»  

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Verbomoteur et hyperactif, il ne laisse pas passer une seconde de silence entre deux blagues. Il faut être attentif. Et s’il, tel qu’il l’a dit en ouverture de son numéro, se demande encore pourquoi il est aussi maigre, c’est beaucoup plus clair pour le public. S’il est aussi paquet de nerf durant toute la durée de son spectacle que lors de ces quelques minutes, il doit bien perdre quelques kilos par soir!

Ce n’était pas une soirée parfaite que cette deuxième partie du 24e gala «Humour aveugle», mais c’était légèrement supérieur à la première partie, ne serait-ce que parce que c’était plus uniforme. Le 25e gala «Humour aveugle» aura lieu en septembre prochain.

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