«Le cabaret des maudits Français» animé par Bun Hay Mean et «Rupture» de Benoît Lefebvre – Bible urbaine

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«Le cabaret des maudits Français» animé par Bun Hay Mean et «Rupture» de Benoît Lefebvre

«Le cabaret des maudits Français» animé par Bun Hay Mean et «Rupture» de Benoît Lefebvre

Des jokes de sexe, en veux-tu, en v’la!

Publié le 11 juillet 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Laurence Lebel

C’est hier soir que débutait la 6e édition du festival d’humour montréalais Zoofest, avec au programme une tonne de spectacles pour tous les goûts. Mais comme il faut faire des choix dans la vie, nous avons décidé de nous orienter du côté du Monument-National pour Le cabaret des maudits Français, puis au Théâtre La Chapelle où l’humoriste Benoit Lefebvre a clamé haut et fort sa récente rupture à qui voulait bien l’entendre.

«Le cabaret des maudits Français» animé par Bun Hay Mean

D’abord, nos voisins français avaient un sympathique programme à nous offrir, laissant l’animation du spectacle de 60 minutes entre les mains de l’Asiatique énervé et chevelu qu’est Bun Hay Mean. Ce dernier, qui pourrait facilement ressembler à cousin Machin de la famille Addams d’ici une dizaine d’années, a cassé la glace en criant à qui mieux mieux le nom de ses invités et en taquinant la foule, notamment les noirs et les Arabes. Car «les Français, c’est les Arabes des Québécois», nous a-t-il confié tout sourire, voulant dire par là que des deux côtés de l’océan, nous étions chacun envahis par une race étrangère.

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Youssoupha Diaby fut le premier courageux à entrer sur scène, surtout après l’accueil que lui avait réservé Bun Hay Mean, espiègle: «Alors, le premier humoriste est noir. Je l’ai adopté sur www.adopteunnoir.com. Blague mi-délicieuse, mi-douteuse, mais le public l’a bien trouvée drôle, accueillant l’arrivée de Diaby avec une salve d’applaudissements. Très drôle, avec ses yeux ronds exorbités et sa baby face, Diaby en a rajouté contre les Arabes et les Chinois, ne comprenant pas trop pourquoi ces derniers avaient un accent «tout sauf chinois» lorsque venait le temps de mentionner le prix d’un plat à la caisse.

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Blanche, la seule humoriste femme de la soirée, a livré un monologue axé sur le sexe qui contrastait solidement avec son jeu; timide et frigide, le flot de paroles crues détonnait drôlement avec son attitude coincée, mais on retient, malgré tout, son incapacité à qualifier une «bite» de belle, son fantasme hollywoodien George Clooney qui n’a pas assuré au lit (mentalement bien sûr), la façon avec laquelle elle a décrit son antifantasme, composé du nain de Game of Thrones taillant une pipe à Johnny Depp, et sa drôle de vision de l’homosexualité, qu’on ne décrira pas ici. Bref.

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Parlant de Bref, Kyan Khojandi, celui qui s’est fait connaître en France et outre-mer grâce à sa télésérie shortcom du même nom, était l’invité-surprise hier soir, livrant lui aussi un court numéro sur le sexe, et surtout sur l’infidélité. Après ce flot de gags tous plus tordus les uns que les autres, reste que la morale de l’histoire, les gars, c’est: «Pour ne pas tromper votre meuf, branlez-vous. Branlez-vous, détendez-vous, ça fait du bien.»

A suivi Donel Jack’sman, un autre noir qui a livré une belle performance, surtout avec son numéro sur les manifs: «En France, on aime ça les manifs. Y’a plus de Nutella? On fait une manif!», puis le nain Krystoff est venu nous faire rire avec son imitation d’un gars saoul, qui croyait avoir affaire à un enfant sans ses parents en le regardant.

Au final, ils sont fous ces Français, mais maudit qu’ils nous ont fait rire!

«Rupture» de Benoit Lefebvre

Âge de 31 ans et célibataire, faut-il le rappeler mesdames?, Ben Lefebvre avait le défi de se lancer dans le vide, en solo et en pleine séance de rodage, au Théâtre La Chapelle hier soir. Mais il a bien fait ça, celui qui se cache derrière ses chroniques humoristiques au journal Métro, livrant un spectacle sincère et intime de 60 minutes, où l’humoriste n’a pas manqué de rire de lui-même, de décrire des situations «croustillantes» concernant son ex et, surtout, de questionner la génération YOLO, qu’il ne semble pas du tout sizer.

Malgré ses multiples coups d’œil à sa feuille de note et à sa montre, on a senti un Ben Lefebvre sincèrement touché de faire partie de l’aventure Zoofest et d’avoir la chance de se produire devant le public. Outre certains gags qui s’étiraient un peu trop et d’autres que les spectateurs n’ont pas eu l’air de comprendre, ce qu’il a pris avec un grain de sel!, l’humoriste s’en est très bien sorti, en racontant des anecdotes drôles et tellement réalistes qu’on n’avait pas le choix de se reconnaître à travers les situations décrites.

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On retient certainement le moment où il a confié sa haine des chats, s’exclamant: «Un chat, ça prend de l’affection, ça n’en donne pas!», ou lorsqu’ils les a comparés à des chiens, s’exprimant toujours avec cette vision bien à lui mais ô combien drôle: «Un chien, ça l’a un maître. Un chat, un pourvoyeur!» N’hésitant pas à se dévoiler au public, Ben Lefebvre a autant parlé de sa rupture avec son ex que des bienfaits du célibat, comme ses revers!, se questionnant sur sa vie, son futur et surtout ses envies propres.

Sera-t-il papa, un jour? Il n’en a aucune idée, ni s’il va se remettre en couple d’ailleurs, mais au moins il est sûr d’une chose: il a pour le moment envie de faire rire son public et de «changer le monde, une danse contemporaine à la fois», faisant ici allusion au fait de se produire dans un théâtre de danse, endroit plutôt inusité mais qui lui allait à merveille, il faut le dire.

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