L’Autre Gala de l’ADISQ à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts – Bible urbaine

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L’Autre Gala de l’ADISQ à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

L’Autre Gala de l’ADISQ à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Une année sous le signe de la constance

Publié le 23 octobre 2014 par Charlotte Mercille

Crédit photo : www.adisq.com

Suivant le Gala de l’industrie, la grand-messe annuelle de l’ADISQ qui rassemble le gratin du disque québécois, s’est poursuivie avec l’Autre Gala, présenté hier soir à la Place des Arts. Les Denis Drolet ont assuré l’animation de la soirée pour une troisième année consécutive. Parmi les interprètes qui ont offert quelques chansons, on comptait Radio Radio, Philémon Cimon et les Sœurs Boulay.

Après la prestation d’ouverture endiablée de Radio Radio, les Denis Drolet se sont empressés de souligner les dix ans de l’Autre Gala. Le petit frère du Gala de l’ADISQ marquait également une septième année de collaboration avec MusiquePlus, principal diffuseur et promoteur du gala.

C’est avec leur style kitsch suprême et habituel que les Denis Drolet ont entamé leur animation, à bord de Segway, fringants et vêtus de complets immaculés. Bien que le numéro d’ouverture fût amusant, leurs présences suivantes ont manqué cruellement d’aplomb. L’intermède précédant le prix de l’album jeunesse, où les Denis ont troqué leurs complets-vestons pour des costumes de hibou et d’ours (je vous laisse deviner qui était qui!), fut la seule exception à la succession monotone des dialogues. Il faut tout de même concéder que réussir à garder un public captivé durant trois heures de remises de prix constitue un défi de taille, même pour les animateurs les plus désopilants.

Quant aux lauréats, le premier prix de la soirée a été décerné au vidéoclip «Bull’s Eye» de Louis-Jean Cormier, sa seule nomination de la soirée. Vu l’éventail de catégories musicales primées, difficile pour un artiste en particulier de se démarquer. Jimmy Hunt fut l’exception à la règle, lui qui s’est vu décerner le prix du meilleur album alternatif, ainsi que le choix de la critique, en plus d’offrir une excellente prestation de «Nos corps». On ne peut toutefois en dire autant sur ses discours de remerciement, au cours desquels il a dit ne plus savoir avec qui il avait travaillé pour la production de l’album. Il faut croire que seul Louis-José Houde, tout enrhumé (et «stone») qu’il était, y aura compris quelque chose.

Malgré qu’il ait soi-disant passé la soirée dopé aux NyQuil, ce dernier se dit fin prêt pour dimanche, alors qu’il s’apprête à animer pour une neuvième année consécutive le gala dominical de l’ADISQ. Il a reçu hier soir le prix du DVD Humour de l’année pour Le show caché 2 avec l’attitude bon enfant qu’on lui connait.

Le jeune gagnant de l’album soliste classique de l’année, Daniel Clarke Bouchard, a volé également la vedette, grâce à son enthousiasme contagieux et à son remerciement craquant adressé «à lui-même». Misteur Valaire et Patrick Watson ont récolté deux prix presque déjà gagnés d’avance, l’un étant l’album électronique de l’année, et l’autre le spectacle de l’année dans une autre langue – lauréat de trois prix au Gala de l’industrie.

Cœur de Pirate et Klô Pelgag ont été parmi celles qui sont revenues bredouilles à tort, deux interprètes ayant produit des albums remarquables cette année. Child of Light et les sublimes reprises pour Trauma de Cœur de Pirate auraient mérité plus de reconnaissance, tout comme l’album L’alchimie des monstres, applaudi par la critique. La chaude lutte pour l’album hip-hop a privé également la découverte Dead Obies des honneurs au profit de Koriass.

Cette année, l’antichambre au meilleur du disque québécois a donc oeuvré dans un souci de continuité. L’image de stabilité que l’industrie du disque veut véhiculer est compréhensible, vu les bouleversements causés par l’avènement du numérique et des plateformes de son en continu comme Songza ou 8Tracks.

La qualité des prestations données, spécialement celles des Sœurs Boulay en duo avec Philippe B ainsi que le piano limpide de Martin Lizotte, ont démontré l’importance toute nouvelle des concerts dans l’univers musical d’aujourd’hui. En somme, pour un gala de cette ampleur, la soirée fut remarquablement pauvre en longueurs et a permis d’avoir un avant-goût intéressant des gagnants de dimanche.

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