L’auteur-compositeur-interprète folk australien Ziggy Alberts et ses douces harmonies estivales

Une soirée folk de bout en bout

La soirée a débuté avec le fantastique Garrett Kato, auteur-compositeur-interprète originaire de Vancouver et connu pour sa musique pop-folk. Ses mélodies apaisantes et ses paroles simples et sincères («You’re all I need to feel alright») ont instillé une douce ambiance, idéale pour atténuer la chaleur étouffante de ce 4 juillet.

Ses chansons transportaient le public dans le passé, évoquant le fait de grandir dans une petite ville et créant une atmosphère chaleureuse et réconfortante qui m’a replongé dans mes souvenirs d’enfance. Ses douces mélodies m’ont même donné envie de m’installer au creux d’une chaise à bascule sur la terrasse de mes parents en sirotant un diabolo grenadine, ma madeleine de Proust.

Malheureusement, peut-être en raison de sa moindre notoriété par rapport à Ziggy Alberts, le public était assez bruyant et bavard pendant la prestation de Kato, ce qui rendait difficile le plaisir d’apprécier à leur juste valeur les anecdotes qu’il partageait entre les chansons.

J’ai cru comprendre qu’il avait rencontré Ziggy à une époque où ils jouaient tous deux de la musique dans les rues d’Australie, où il réside désormais également. Depuis, ils sont devenus de bons amis et même une source d’inspiration musicale mutuelle!

Garrett Kato. Photo: Mathieu Pothier

En zone confortable avec Ziggy Alberts

La vedette de la soirée a enfin fait son entrée sur scène sous un tonnerre d’applaudissements. Dès les premières notes de guitare, une atmosphère détendue, propre à l’été, s’est installée: un mélange surf-folk qui rappelle les longues soirées de juillet et d’août à la plage, au bord de l’eau.

Cette ambiance détendue était soulignée par la tenue de Ziggy: une chemise à manches courtes en lin, un pantalon à longueur de chevilles, et des chaussures… oubliées! En fait, un tapis moelleux les remplaçait carrément. Ce style décontracté, et le fait d’être pieds nus, semblaient le mettre tellement à l’aise pour danser qu’il me rappelait la décompression que beaucoup d’entre nous ressentent en dansant chez nous, pieds nus dans le salon, en cuisinant ou en chantant, tout simplement!

La foule a évidemment explosé d’enthousiasme lorsqu’il a joué «Gone (The Pocahontas Song)» de son album Land & Sea, sorti en 2014. Pendant le refrain, il a interrompu son jeu de guitare, tendant le micro vers le public qui connaissait chaque mot par cœur. Son visage affichait une satisfaction rayonnante face à cette réponse passionnée.

D’autres chansons ont également été accueillies par des centaines de téléphones brandis, balancés de gauche à droite dans les airs, un geste habituel à la fin des concerts. Cependant, j’ai compté au moins quatre chansons, ce soir-là, qui ont suscité une marée de téléphones dans les airs; c’était exceptionnel!

«New Love» a fait montre d’une mélodie rythmée qui a semblé captiver chaque spectateur, l’incitant à taper du pied et à se dandiner de gauche à droite. En fermant les yeux, on aurait presque pu croire qu’il jouait du banjo au lieu de la guitare!

Je trouve que bon nombre de chansons au banjo dégagent une atmosphère ludique et énergique, tout en conservant une pointe de nostalgie. Encore une fois, pour moi, cette chanson évoquait vraiment la douce tiédeur et la magie des soirées estivales.

Ziggy Alberts. Photo: Mathieu Pothier

Une découverte musicale inoubliable

Je découvrais à peine l’artiste avant d’assister au concert, n’ayant entendu qu’une ou deux de ses chansons par pur hasard sur des listes de lecture YouTube contenant les mots-clés «été» et «chill». Ne connaissant pas chaque mot (pour être tout à fait honnête, pas un seul) de ses morceaux, et n’ayant pas le réflexe de les chanter dès que je reconnaissais une chanson, cela a amplifié ma perception du son. J’étais particulièrement attentive aux variations de sa voix et aux changements d’accords de sa guitare, et ce, tout au long de la soirée.

Je reste convaincue qu’il n’y a pas de meilleur moyen de découvrir un nouveau groupe ou un nouvel artiste qu’en concert, entourée de leurs «fans». C’est ainsi qu’on se laisse emporter par l’énergie de la foule. J’apprécie entendre chaque petite imperfection dans la musique ou les mots chantés, percevoir les petits détails et l’émotion brute qui n’ont pas été capturés dans la version enregistrée officielle.

La spontanéité et le niveau d’énergie élevé de Ziggy Alberts ont insufflé une dynamique vibrante à sa musique. J’ai vraiment saisi son style musical unique: une fusion de surfer folk-pop. En effet, j’ai entendu certains des spectateurs décrire sa musique comme étant «genre surfer» et «tellement chill». Elle m’a rappelé certains aspects folk de Noah Kahan et une ambiance décontractée et inspirée par le surf à la manière du groupe The Kooks.

Ses chansons portent des messages inspirants sur l’amour, la nature et la croissance personnelle, véhiculant une sensation d’inspiration et d’élévation, tout en encourageant un sentiment d’espoir et de positivité: «Il en faut beaucoup pour transformer un cœur en un foyer aimant / Il en faut autant pour aimer le sien / Je n’ai même pas retenu ton nom quand tu es passé / Mais j’ai retenu ton regard et tu as retenu le mien / Espérant que tu t’arrêtes pour que je puisse te poser ces simples questions / Par exemple: est-ce que tu aimes l’océan? / Et pourrais-tu aimer l’océan avec moi?»

À plusieurs moments, il m’a surpris en jouant de la guitare et en tenant l’instrument perpendiculairement à son corps, avec les cordes face au plafond. Après avoir consulté quelques sources en ligne, j’ai découvert que cette technique est privilégiée par certains pour obtenir une tonalité plus fluide qui enrichit la profondeur émotionnelle de la musique, car elle facilite le glissement des doigts le long des cordes.

Le succès était au rendez-vous: cette manœuvre a déclenché de nombreux «Waouh!» enthousiastes de la part du public.

Ziggy Alberts. Photo: Mathieu Pothier

Des mots qui touchent et qui motivent

Il a ensuite interprété «Together», une chanson poignante sur les incendies dévastateurs qui ont ravagé l’Australie, exprimant profondément son amour pour son pays à travers des paroles sincères et émouvantes. «Et je me battrai pour cela / Je défendrai le bien contre le mal alors que / Nos vieux arbres brûlent / Et j’écrirai pour ce pays que j’adore / Et nous pouvons maintenant nous rassembler».

Le musicien folk a ensuite captivé l’audience avec sa performance de «Laps Around the Sun», célèbre pour ses paroles introspectives sur la croissance personnelle et le passage du temps. Accompagné de mélodies acoustiques apaisantes et de sa voix sincère, il a profondément touché le public, transmettant un message d’espoir face aux défis de la vie.

Alberts, tout au long de sa prestation, est parvenu de manière habile à immerger son public dans une atmosphère réfléchie, accompagné d’un piano doux et d’une guitare acoustique, permettant ainsi à l’émotion brute de ses paroles de captiver pleinement l’auditoire.

Mon premier concert de Ziggy Alberts a été, en somme, une expérience incroyable: sa présence dynamique sur scène, accompagnée des bonnes ondes de sa musique et de l’enthousiasme du public, a créé une atmosphère électrique, débordante de bonne humeur. Les rythmes entraînants et les paroles sincères m’ont fait danser tout au long du spectacle, me plongeant complètement dans l’instant présent.

Ce concert m’a laissé sur une note de bonheur qui perdure encore, même près de 48 heures après sa fin.