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Crédit photo : Mathieu Pothier
Pigeant tant dans les nouvelles pièces de son récent album The Mountain Will Fall que dans le répertoire plus ancien, DJ Shadow (Joshua Davis de son vrai nom) a offert un véritable feu roulant de pièces qui s’enchaînaient l’une après les autres à vitesse grand V! Et bien malins ceux qui auraient pu indiquer avec certitude la totalité des morceaux qui ont joué en 80 minutes…
Cette belle et grande carrière a d’ailleurs été revisitée en images au tout début de «The Mountain Will Fall», le premier morceau qu’il nous a offert: sur la grande toile derrière Davis, des étoiles formaient l’imagerie des albums de l’artiste. On sentait déjà que notre soirée avec DJ Shadow serait toute spéciale.
Accompagné de visuels éclatés (une toile a été placée en avant au milieu du concert pour venir ajouter aux projections surréalistes derrière l’artiste), l’as-échantillonneur nous a encore une fois démontré ses talents à la table tournante. Il s’en donnait à cœur joie lorsque venait le temps de scratcher. Seul bémol cependant: contrairement à ses débuts où il n’utilisait que des vinyles, il utilise un ordinateur pour cette tournée, ce qui pourrait déplaire à certains puristes.
On ne lui en tiendra pas rigueur, cependant, tant le mélange de morceaux était bien mené: les nouveaux morceaux comme «Bergschrund» ou «Nobody Speak» venaient côtoyer les «Midnight in a Perfect World» ou les «Building Steam With a Grain of Salt» de l’album Endtroducing….. Toutes les pièces qu’on croyait connaître ont été revisitées dans des styles souvent «rentre-dedans» qui venaient faire trembler le plancher du Club Soda… À d’autres moments, on a eu droit à des moments plus contemplatifs, comme avec la merveilleuse relecture de «Six Days».
À l’instar de la première partie, Noer the Boy, dont les sonorités électroniques étaient unidirectionnelles et un brin lassantes, DJ Shadow pige dans tous les sens (hip-hop, trip-hop, funk, alternatif, etc.), tout en établissant un bon contact avec son public, s’adressant souvent en français aux gens présents. On avait l’impression d’être au cœur d’une formule intime avec lui, d’autant plus que la salle n’était pas comble.
Le producteur a pris soin de s’avancer vers la foule pour la saluer longuement, prenant même le temps de signer un exemplaire d’Endtroducing….. à un spectateur devant lui. L’artiste a gardé ses meilleurs morceaux pour le rappel, dont «The Number Song» et une version revigorée (mais trop courte) de «Organ Donor», qui a fait le bonheur de la foule, laquelle en aurait toutefois pris un peu plus.
En général, celle-ci restait souvent attentive et sage, se gardant bien de trop s’emporter lors de moments dansants (excepté lors de «Nobody Speak», qui a enflammé tout le monde). Toutefois, cela ne signifie aucunement que le tout était ennuyant, bien au contraire.
Les gens savaient bien qu’assister à un spectacle de DJ Shadow est un évènement unique en soi dont il faut savourer chaque seconde de manière très attentive.
L'avis
de la rédaction