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Crédit photo : Damian Siqueiros
C’est tout sourire que Charles-Alexis Desgagnés, chorégraphe et interprète, m’avoue se sentir comme une femme enceinte après huit mois et demi de grossesse lorsqu’il parle de son spectacle. «J’ai tellement hâte que ce spectacle-là voie le jour! Ça fait plus d’un an que je travaille dessus», raconte-t-il.
Animalité, solitude et intensité sont au rendez-vous dans cette toute nouvelle production qui est la plus intime créée par l’artiste à ce jour.
Autodidacte, le danseur a toujours eu envie d’amener la danse contemporaine plus loin et de se réapproprier ses différents codes. Pour lui, la formule du solo était idéale pour se surpasser, sortir de sa zone de confort, et créer une œuvre à la fois unique et percutante.
«Toute ma vie, on m’a dit que j’étais intense. Je crois que j’ai toujours eu un grand feu en moi, et la scène, c’est le seul endroit où je sens que j’ai le droit de vivre ce feu-là à 100%. C’est ce que j’aborde dans le spectacle. À travers la chorégraphie, j’amène aussi une nuance importante: les gens les plus intenses ont aussi une grande part de douceur, de lenteur et de profondeur. C’est l’eau de notre feu, le yin de notre yang. Je dévoile beaucoup de cette profondeur-là à travers cette création», explique-t-il.
Si l’œuvre de Charles-Alexis Desgagnés part avant tout du corps et promet d’être explosive, elle explore aussi la notion de solitude propre à notre époque, mais aussi aux communautés marginalisées. Pour le danseur, évoluer et grandir se fait comme une mue: il faut savoir se départir de ce qui ne nous fait plus, et savoir que certaines mues sont plus douloureuses que d’autres.
«En anglais, il existe une différence entre les mots aloneness et loneliness. Dans le premier cas, on est réellement seul, et dans le deuxième cas, on se sent seul même lorsqu’on est entouré∙e de gens. C’est ce sentiment de solitude qui nous habite même en plein milieu du dancefloor d’un club. Dans le spectacle, je veux explorer cette notion-là, celle de loneliness qu’on a tous déjà ressentie», nous dit l’artiste.
La métamorphose
La métamorphose occupe une grande place au cœur de cette création de Charles-Alexis Desgagnés. Pour son solo, c’est la mue, plus précisément, qui a servi de terreau fertile. La mue qui évoque de grands changements dans la vie personnelle, des deuils amoureux et amicaux qui nous blessent, mais qui nous permettent aussi de grandir.
À travers cette production originale qui comporte un important travail au niveau des costumes, du son et de la lumière, le chorégraphe fait voyager les spectateurs dans ses propres métamorphoses des dernières années.
Sur scène, le public peut s’attendre à assister à une proposition de 60 minutes qui est axée sur le corps. Le solo se veut une invitation à observer le corps en mouvement sous toutes ses formes, l’Humain dans sa capacité à toujours évoluer et à se réinventer.