Lancement du magazine «This is better than porn III» au Quai des Brumes – Bible urbaine

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Lancement du magazine «This is better than porn III» au Quai des Brumes

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L’intimité «effeuillée», on en veut encore

Publié le 11 février 2016 par Catherine Martellini

Crédit photo : Jean-Michael Seminaro (pour Baron Mag)

Un magazine imprimé... est-ce devenu un fantasme inavoué? Peut-être bien, si on se fie à la foule entassée hier au Quai des brumes pour le lancement du troisième numéro du magazine This is better than porn, une œuvre photographique et poétique de 50 pages. Si l’avenir est au numérique, on espère que l’érotisme trouvera toujours sa source première dans le présent et le concret.

Pas facile de se démarquer de nos jours avec tous les blogues et les médias existants. This is better than porn (TIBTP) est une belle preuve que la qualité et l’esthétisme peuvent encore l’emporter sur la quantité d’images et de contenus qui nous est déchargée tous les jours.

Les préliminaires ont commencé il y quatre ans où Olivia Lagacé et Linakim Champagne voulaient présenter l’intimité sous toutes ses formes, par des corps et des relations atypiques moins valorisées par les médias traditionnels. L’idée a abouti à l’incontournable blogue de TIBTP. Olivia se décrit comme une artiste multidisciplinaire qui s’exprime autant par la vidéo, la photo et l’écriture. Linakim est passée maître dans l’art de manier le crayon (ou plutôt le doigté informatique, si on doit absolument se projeter dans notre ère). Cette dernière prend aussi des clichés à l’occasion et les deux posent.

Par une simple page Facebook qui se devait d’être dépourvue de sollicitations puisque non marketing, les deux fondatrices ont conquis les followers l’un après l’autre, de la bouche, à l’oreille jusqu’aux orteils, une ancienne méthode de communications qui a fait ses preuves.

Bien évidemment, on ne prononce pas ici le mot «lucratif». Les profits, il n’y en a pas vraiment. Les talents ne sont pas comptés. Les modèles pour les photos ne sont pas rémunérés. Ils posent. Ils osent la «porn pittoresque». Et ils le font pour la démarche artistique et son authenticité. «On se finance par la vente du magazine, des photos imprimées et des produits. Et avec l’argent, on investit dans de nouveaux projets», explique Olivia Lagacé.

Si le deuxième numéro était davantage marqué par l’érotisme dans son individualité, la troisième œuvre prend plutôt son pied dans l’intimité vécue en relation avec l’autre. «Le thème du ligotage a été exploré dans le magazine, non pas parce que celui-ci procure des sensations comme telles, mais parce qu’il sous-tend la relation, la confiance envers l’autre», ajoute la cofondatrice.

Au menu hier, une lecture des textes du magazine et DJ Canadamisole qui aiguisait les sens. Si la masturbation rend sourd, le soft dirty talk rend muet. Il était fascinant de constater à quel point la foule présente buvait les paroles coquines, ce qui contraste avec d’autres lancements où les présentateurs ont parfois de la difficulté à se faire entendre.

Parce que c’est une chose d’écrire et de poser sous le couvert de l’anonymat (ou presque puisque les noms figurent à la fin du magazine), mais de faire la lecture à voix haute de propos érotiques et personnels devant un public en est une autre, comme le témoigne cet extrait éloquent: «C’est beau comment tu la veux encore / mais c’est déprimant combien elle s’en câlisse / ta langue s’obstine avec son clitoris / et elle le sent que c’est une tâche».

Et c’est pourtant ce qu’ont accompli Olivia, la comédienne Katia Lévesque, de même que Jérémie Francoeur, modèle et metteur en scène de la prestation théâtrale Cet endroit entre tes cuisses qui a fait fureur en juin dernier.

À la fin de la lecture, Olivia a annoncé que le blogue ne serait plus alimenté cette année par du nouveau contenu pour permettre aux deux complices de se concentrer sur d’autres projets. «Nous souhaitons présenter cinq ou six nouvelles performances théâtrales de Cet endroit entre tes cuisses qui visent à traduire les mots en corps», explique-t-elle.

Le lancement du troisième numéro, hier, s’est démarqué par son côté poético-érotique assumé qui a brillamment mis les mots en bouche aux spectateurs présents et qui, disons-le, tombe pile-poil avec la Saint-Valentin.

Consultez la galerie photo complète de Jean-Michael Seminaro sur le site Baron Mag au www.baronmag.com/this-is-better-than-porn-iii.

L'événement en photos

Par Jean-Michael Seminaro (pour Baron Mag)

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