La rentrée montréalaise des 15 finissants de l’École nationale de l’humour – Bible urbaine

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La rentrée montréalaise des 15 finissants de l’École nationale de l’humour

La rentrée montréalaise des 15 finissants de l’École nationale de l’humour

Publié le 25 mai 2012 par Pierre-Alain St-Laurent

Crédit photo : Tous droits réservés

Les 15 finissants de l’École nationale de l’humour nous présentaient mercredi soir leur rentrée montréalaise. Un spectacle qui visait à dilater la rate du Club Soda et surtout à présenter les efforts de leurs deux dernières années d’études humoristiques.

C’est devant un décor sympathique, aux allures de bar, que Louise Richer a présenté ses finissants et les collaborateurs de la soirée. C’est avec une prestance dont plusieurs politiciens envieraient que Mme Richer a tenu à préciser une chose: «Ce spectacle est un effort commun et non pas un ramassis des monologues des 15 finissants».

Malgré les avertissements de l’indécrottable» directrice, qui s’est elle-même nommée de cette façon, il demeure difficile de ne pas choisir de chouchous dans ce spectacle, où les types d’humour se succèdent et ne se ressemblent pas toujours.

Du quadraplégique sur la coke aux blagues de couples, des gags sur l’environnement à la fille qui fantasme sur le Bonhomme Carnaval, les spectateurs ont pu en voir de toutes les sortes.

Devant un public conquis d’avance, on s’est immédiatement senti en famille et on a même souri aux blagues plus faciles, aux jeux de mots cutes et aux multiples références aux grèves étudiantes, à la loi 78 et à Jean Charest.

Il s’agit quand même de 15 numéros d’humour exécutés avec un niveau inégal de succès (ou de talent). La mise en scène, signée par Yves Dagenais et Natalie Lecompte, nous a surtout servis un numéro d’introduction tout en folie et en absurdité, qui mettait la table à un environnement propice aux blagues de pénis, qui étaient inévitablement présentes hier soir.

En évitant les numéros moins rigolos (il s’agit quand même d’étudiants, soyons tolérants), les coups de cœur de la salle ont été multiples.

D’abord, Mikael Dallaire, avec son humour de gros nounours et son t-shirt vintage de Pac-Man, a bien fait rire avec ses propos habiles sur sa relation avec sa mère et le cancer. Traumatisé par son emploi étudiant dans un salon de bronzage, cela lui aura quand même offert du matériel, très, très drôle.

Puis, Éric Trottier, en archange Gabriel, responsable des communications pour la religion catholique incorporated, annonçant une apocalypse remplie d’humour et d’agressivité passive contre la bible et son contenu mal interprété, a tenu son rôle à merveille, ne décochant même pas un sourire à la foule, qui se tordait de rires devant ses éloquentes déclarations.

Tout le contraire pour Josiane Aubuchon, la favorite de la foule, qui a fait éclat avec ses blagues étranges et son accent régional. Craquant elle-même pour ses propres histoires, elle a su connecter avec la foule mieux que quiconque. Et cette dernière lui a rendu sa générosité à merveille.

Finalement, le prix de l’humoriste le plus talentueux revient sans doute à Rabii Rammal. Son humour intelligent, engagé et quelque peu honteux de sa société québécoise parfois homophobe, parfois xénophobe, a fait de lui un humoriste qu’on va certainement vouloir revoir dans un numéro prolongé. Mais il faudra patienter avant de le voir dans son propre numéro, puisque l’École international de l’humour continue sa tournée tout le printemps jusqu’au festival Juste Pour Rire.  Mais comme l’a dit monsieur Rammal à la fin de son numéro: «La patience, c’est être impatient, fuckin’ longtemps!»

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