«La Dame aux Camélias» des Grands Ballets à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Le ballet a été présenté sous la forme de quatre tableaux: l’Amour, le Sacrifice, l’Abîme et le Trépas.

Trois danseuses et trois danseurs ont interprété Marguerite et Armand sur scène, un couple différent pour chacune des trois premières portions du spectacle et apparaissant tous en même temps lors du dernier acte.

Les Grands Ballets. Photo: Sasha Onyshchenko

L’Amour

Ce segment léger et joyeux relate la rencontre et le coup de foudre de Marguerite, une courtisane populaire, et d’Armand, un jeune bourgeois, pendant un événement mondain à Paris au XIX^e siècle. Dansant avec gaieté, les nouveaux amoureux se taquinent et s’embrassent, indifférents au scandale que cela cause. Par la suite, ils décident d’aller vivre en campagne, un endroit où ils sont parfaitement heureux.

Je dois admettre que la chorégraphie pendant cette partie était moins intéressante. De plus, il y avait quelques longueurs.

Le Sacrifice

Le bonheur des tourtereaux est alors assombri par la visite du père d’Armand, qui convainc Marguerite de rompre avec son amant afin de protéger la réputation de celui-ci. La douleur de Marguerite est palpable.

La musique, à ce moment, offrait un crescendo dramatique joué avec finesse par l’Orchestre des Grands Ballets.

L’Abîme

De retour dans une soirée mondaine, Marguerite constate qu’elle n’est plus la courtisane préférée, à savoir qu’une autre a pris sa place. Les hommes rejettent assez brusquement l’ancienne favorite, qui peine à danser. Les symptômes de la tuberculose font leur apparition…

L’interprète de Marguerite exprime avec réalisme sa condition. Les numéros de groupe sont impressionnants.

Les Grands Ballets. Photo: Sasha Onyshchenko

Le Trépas

Les trois Marguerite meurent après avoir écrit une lettre destinée à Armand. Elles réapparaissent en tant que fantômes de cette dernière et sillonnent la scène. Les trois Armand lisent la lettre, ils comprennent alors le geste de Marguerite et son dévouement.

Ce tableau est magique, bien que légèrement nébuleux. La chorégraphie est très mélancolique et poignante.

Pour compléter ce ballet avec habileté, on ne peut passer sous silence la scénographie qui était bien conçue et servait l’histoire avec justesse. Par ailleurs, les costumes étaient magnifiques.

Le chorégraphe Peter Quanz a offert, dans l’ensemble, une pièce belle et tragique. À part un segment moins captivant, la plupart de numéros étaient palpitants et bien exécutés. Les différents interprètes de Marguerite et d’Armand ont joué de façon sublime leur rôle.

La sélection musicale, réalisée par Florian Ziemen, était tout simplement phénoménale et a accompagné avec brio le récit. Il faut dire que l’Orchestre des Grands Ballets a été dirigé avec précision et efficacité par sa cheffe Dina Gilbert. La pianiste soliste, Rosalie Asselin, qui était sur la scène, a joué avec intensité et beauté.

C’était une très belle soirée. Le public a quitté la salle visiblement satisfait.

Les représentations du ballet La Dame aux Camélias, présenté par Les Grands Ballets, auront lieu jusqu’au 28 octobre 2023.