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Crédit photo : John Hall
La chorégraphie était certes superbe et surprenante, l’histoire empruntait une direction plus sombre que celle que nous connaissons. En effet, plutôt que de se piquer avec un fuseau, la jolie princesse s’injecte à l’héroïne. Est-ce que la bienveillance d’une fée et l’acharnement du prince salvateur auront raison du mauvais sort qui plane sur elle?
Le récit a débuté avec la rencontre d’un roi et d’une reine qui, épris l’un de l’autre, ont donné naissance à une fille, appelée Aurore. Princesse au cœur rebelle, celle-ci se révolte contre ses parents surprotecteurs et cherche l’amour auprès de différents soupirants, pour finalement arrêter son choix sur un prétendant dangereux; un vendeur de drogues qui l’entraînera jusqu’à la déchéance. Ce dernier représente l’incarnation de la fée Carabosse.
Tout habillé de mauve, nous avons l’impression de l’avoir vu rôder dans les parages, puisqu’il ressemble à l’étrange médecin qui était présent lors de la naissance d’Aurore. Dominé par sa dépendance, le fils d’un roi tentera de la libérer de l’emprise de la drogue et de l’influence de son amant.
Mats Ek possède le profil et l’expérience pour réinventer les classiques; en plus de sa formation en théâtre et en danse, il est chorégraphe depuis 1976. La Belle au bois dormant n’est donc pas sa première incursion dans le répertoire des ballets classiques. Il a, par le passé, revisité les productions Giselle, Le sacre du printemps, Le lac des cygnes et Carmen.
Il a su raconter l’histoire de la princesse troublée d’une façon inédite et moderne. La chorégraphie est superbe, teintée d’humour par moments, et le style néo-classique convenait parfaitement au ton du récit. Les nombreux danseurs (trente au total!) ont maîtrisé la technique de manière admirable, c’était vraiment impressionnant à voir (c’était particulièrement le cas pour les ballerines qui interprétaient les rôles d’Aurore et des fées).
La mise en scène est très intéressante, le décor, épuré, certains des costumes sont simples et actuels (le roi, la reine, Aurore), tandis que d’autres sont très colorés (les soupirants, les fées), voire fantaisistes. De plus, les accessoires choisis ont apporté une touche contemporaine à la pièce (la voiture, les télévisions).
C’est l’Orchestre des Grands Ballets Canadiens qui a assuré la trame sonore tout au long du spectacle. Les musiciens classiques ont joué les compositions du célèbre chef d’orchestre russe Tchaïkovski. Conçues à l’origine spécialement pour ce ballet, elles sont incontestablement une partie prenante de la chorégraphie.
La Belle au bois dormant sera présenté les 10, 11, 12, 17, 19, 24, 25 et 26 octobre 2013 à 20h au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Visitez le site des Grands Ballets Canadiens pour de plus amples informations: www.grandsballets.com. Les Grands Ballets Canadiens proposent des spectacles de danse contemporaine à Montréal depuis 1957.
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de la rédaction