La 5e Classique automnale punk-rock à l’Esplanade Sun Life du Parc olympique: retour sur les prestations d’Alkaline Trio, Pennywise et Face to Face

Album photos (38) – C’est sur l’Esplanade Sun Life du Parc olympique de Montréal qu’a eu lieu la 5^e édition de la Classique automnale punk-rock avec au menu deux figures de proue du punk-rock américain, Face to Face et Pennywise, avec plusieurs invités dont Alkaline Trio, Men’O’Steel, The BCASA et Dig it Up.

Alkaline Trio

Pile à l’heure, Matt Skiba et sa bande Alkaline Trio sont montés sur scène vers 19h00 pour offrir aux spectateurs présents une prestation qui s’est avérée satisfaisante dans l’ensemble. Le trio, originaire de Chicago, a effectué un retour en arrière fort efficace en puisant dans ses vieux succès, sans accorder une réelle place à ses nouvelles chansons, à l’exception de «I Wanna Be a Warhol», qui figure sur My Shame is True (2013).

Alternant entre la belle époque de Goddamnit (1998) avec notamment «Cringe» et «Clavicle», puis celle de From Here to Infirmary (2001) avec «Private Eye», pièce qui a ouvert le bal hier soir, Matt Skiba et ses deux complices ont réussi à réchauffer la place malgré la mauvaise température qui était au rendez-vous. La foule était fort réceptive face aux chansons à tendance mélancoliques d’Alkaline Trio, mais malheureusement ceux-ci ont totalement délaissé l’excellent Crimson (2005) qui demeure, malgré son côté plus sombre, l’un des albums les plus marquants de la formation.

Toutefois, avec au menu les pièces «If We Never Go Inside», «Cringe», «I’m Only Here to Disappoint», «Blue Carolina», «This Could Be Love», qui a provoqué un torrent d’acclamations de la part du public, et «Radio», après laquelle ils ont chaudement salué la foule, force est d’admettre qu’Alkaline Trio n’a rien perdu de son côté séducteur. Un excellent groupe, en somme, à revoir très certainement en salle prochainement.

Appréciation: ***1/2

Pennywise

L’énergique Jim Lindberg, chanteur du quatuor californien Pennywise (dont le nom est emprunté au clown démoniaque du roman Ça de Stephen King), a fait une solide entrée sur scène en compagnie du guitariste Fletcher Dragge, du bassiste Randy Bradbury et de l’excellent batteur Byron McMakin.

Lindberg, sans grand préliminaire, a donné le signal de départ avec «Wouldn’t Be Nice», pièce ultra rapide qui figure sur leur album homonyme paru en 1991. Ils ont ensuite enchaîné avec «Can’t Believe it» puis «My Own Country», qu’on retrouve sur Straight Ahead (1999).

Jim et Fletcher, les deux leaders, étaient décidément très heureux d’être de retour à Montréal, et les deux clowns de la formation n’ont pas hésité à crier à la foule à plusieurs reprises, et ce, en français: «Faites du bruit!» «Same Old Story» et «Every Single Day» ont suivi, après quoi les membres de Pennywise ont drôlement réagi face aux effluves de marijuana qui parvenaient jusqu’à eux. À la blague, Fletcher a lancé: «Légalisons la marijuana!», sur quoi Pennywise a joué «F*** Authority», pièce phare de leur discographie qu’on peut entendre sur Land of the Free? (2001).

Après avoir joué aux devinettes en demandant à la foule quel groupe entre Metallica, Rammstein ou The Ramones méritait le plus leur attention, Jim et Fletcher ont opté pour ces derniers en offrant une version rapide et complète de l’indémodable «Blitzkrieg Bop».

Pennywise a finalement enchaîné avec, dans le désordre, «My Own Way», «Society» et «Perfect People», avant de quitter fièrement sur les fameux «Oh! Oh! Oh!» qui ont marqué l’inoubliable «Bro Hymn», composée originalement en 1991 puis en 1997 sur Full Circle en mémoire de leur ex-bassiste Jason Thirsk.

Appréciation: *****

Face to Face

Formé en 1991 par Trever Keith, le groupe punk-rock Face to Face, qui s’est séparé entre 2004 et 2008, a décidément prouvé hier soir que leur séparation de quatre ans avait été pour le mieux.

Plus en forme que jamais, avec en prime plusieurs nouvelles chansons en banque, Face to Face s’est gâté en offrant une belle rétrospective de ses meilleures années en privilégiant les succès des beaux jours qui ont fait toute la popularité des albums Don’t Turn Away 1992), Big Choice (1994) et Face to Face (1996).

Le groupe californien a commencé en grand avec «Walk the Walk», avant d’enchaîner avec un premier bloc survolté où les Montréalais ont pu entendre «123 Drop», «I Want» et «A-OK». Le quatuor semblait en superbe forme hier soir, et malgré qu’il ait offert pratiquement tous ses succès d’antan, leur prestation globale n’a en aucun cas égalé celle de leurs bons vieux copains Pennywise.

Tout de même, Face to Face (ou Face à Face, comme s’est plu à le souligner Trever Keith en français), nous a offert une rétrospective complète mais succincte de leur discographie, avec notamment au passage «Ordinary», «I Won’t Lie Down», «Disappointed», «You Lied» et «Velocity».

Trever Keith en a profité pour se remémorer de bons souvenirs, en particulier le concert qu’ils avaient offert avec NOFX au Spectrum en 1994. Aucunement rassasié, et ce, même si le public semblait s’y plaire, Trever Keith a partagé son envie de jouer une «fast song». Chose dite, chose faite, Face to Face s’est lancé avec «It’s Not Over» puis «Blind» jouées l’une après l’autre, avant de revenir pour un court rappel qui nous a rappelé qu’une heure, ça passe rudement trop vite lorsqu’on est en bonne compagnie.

Appréciation: ****

À défaut d’avoir été deux journalistes sur le terrain, nous n’avons malheureusement pu vous offrir une couverture complète de cette folle journée. Par contre, nous avons pris la peine de vous offrir un album photos complet qui regroupe les meilleures captures de notre photographe Mathieu Pothier. Rendez-vous sur notre page Facebook pour finir votre lecture tout en beauté.

Crédit photo: Mathieu Pothier

Écrit par: Éric Dumais