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Crédit photo : Paul Hansen, Fausto Podavini, Sergei Ilnitsky et Paul Nicklen
Difficile de rester insensible devant ces images. Les scènes immortalisées lors des conflits sont crues. Les chaînes d’information ont beau nous rapporter ce qui se passe à Gaza ou en Syrie, l’exposition du World Press Photo nous donne vraiment le temps de prendre conscience de tout le drame qui se vit là-bas au quotidien. Les réseaux sociaux rendent peut-être plus accessible toutes ces photos, mais, comme l’a mentionné le porte-parole Dennis Trudeau: «L’homme a besoin de voir en personne et de partager une expérience entre amis et étrangers dans un endroit physique réel».
L’exposition est aussi une occasion de découvrir les drames moins médiatisés que vivent certaines personnes ailleurs dans le monde. Que ce soit les répercussions des guerres de gang au Honduras, rendant le pays l’un des plus dangereux au monde, ou encore de mettre à jour la détresse que subissent les femmes iraniennes brûlées à l’acide pour des questions d’honneur; des photos saisissantes mais essentielles pour faire changer les choses.
Chaque scène s’accompagne de son histoire. Bien que la plupart des sujets racontent la violence ou la tristesse, on a aussi droit à des récits d’exploit (les photos sportives par exemple) et de courage comme en témoigne le reportage sur les Somaliennes qui défient le gouvernement afin de jouer au basketball. S’il est facile de s’émouvoir devant une photo, on peut aussi se demander si ces clichés ont un impact dans la réalité. Noortje Gorter, représentante du World Press Photo, affirme que oui. La photo d’une école à ciel ouvert, située sous un viaduc en Inde, a fait le tour du monde et les gens se sont mobilisés pour offrir des fournitures scolaires afin de permettre d’améliorer les conditions d’enseignement à ces enfants.
Outre le World Press Photo, on nous présente aussi au Marché Bonsecours la série AnthropoGraphia, consacrée aux droits de la personne, Regards d’Oxfam-Québec, qui met en vedette le photoreportage d’Émilie Régnier sur le Burkina Faso, de même que Journal de France, un film de Raymond Depardon et Claudine Nougaret sur l’oeuvre du documentariste.
Performance, atelier et projection seront aussi à l’honneur au Centre Phi. Le 11 septembre, le film d’Helen Doyle, Dans un océan d’images, y sera présenté. L’œuvre se questionne sur la portée de l’image. Les 12 et 13 septembre prochains, les Montréalais pourront rencontrer Larry Towell, photographe réputé et artiste en tout genre, récipiendaire de nombreux prix internationaux dont cinq World Press Photo. Il nous offrira le contenu de son 5e album, Blood In The Soil, avec comme décor des projections de ses vidéos et photos. Le 14 septembre, Larry Towell animera également un atelier pour les professionnels et passionnés de la photo.
On retrouve de tout pour combler autant les amateurs de photographie que les curieux à la recherche d’une façon d’aller à la rencontre du monde et de mieux comprendre la dure réalité de la vie ailleurs. La 56e édition du World Press Photo Montréal 2013 se poursuit jusqu’au 29 septembre.
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de la rédaction