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La 16e édition du Gala les Olivier

André Sauvé se démarque, Sugar Sammy récidive

Publié le 12 mai 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Marie Claire Denis

Si Louis-José Houde a ouvert le bal en remportant le premier prix de la soirée, c’est André Sauvé qui est reparti grand vainqueur de cette 16e édition du Gala les Olivier, avec trois trophées sur les quatre nominations parmi lesquelles il était nommé. Louis-José Houde, qui le devançait dans la liste des nominations avec sept catégories, n’est finalement reparti qu’avec deux statuettes, tout comme l’émission Infoman, représentée par ses chroniqueurs-vedette Chantal Lamarre et MC Gilles, mais sans Jean-René Dufort, parti soit en voyage de noces, soit en désintox, aux dires de ses deux acolytes. De la liste des gagnants, aux numéros des présentateurs, et en passant par l’animation et les remerciements, tout dans cette soirée a été plutôt bon, mais sans grosse surprise ni scandale.

Cette année, pas de numéro qui se démarquait particulièrement et qui fera le tour de YouTube comme l’a fait l’année dernière l’excellent numéro de présentation de Sugar Sammy et Simon-Olivier Fecteau. Avec le sketch d’ouverture, dans lequel François Morency, l’animateur de la soirée, cherchait justement la meilleure idée pour ouvrir pour le gala, le ton était donné. Il a réussi, en quelques minutes à peine, et en étant très drôle, à faire le tour des idées trop souvent utilisées en ouverture de galas: numéro de danse, entrée en scène spectaculaire, apparition dans des émissions de télé connues, etc. Il a finalement opté pour un numéro de stand-up assez cocasse, dans lequel il s’inquiètait de l’avenir des humoristes, maintenant que les vidéos de chats ont pris le contrôle d’Internet, tout en soulignant le travail de ses collègues, de plus en plus nombreux. Il a notamment profité de l’occasion pour saluer les Chick’n Swell, qui ont récemment annoncé leur séparation. Toute la salle s’est levée pour les applaudir.

François Morency avait annoncé que le thème de la soirée était l’autodérision, et c’est exactement ce dont ont fait preuve les comédiens François Létourneau et Vincent-Guillaume Otis, venus sur scène pour présenter le prix Auteur de l’année. «Pour ceux qui ne nous connaissent pas, on présente le prix Auteur de l’année, parce qu’on jouait nous-même des auteurs dans Série noire», a expliqué Vincent-Guillaume Otis. «Pourquoi tu parles au passé? Tu prends déjà pour acquis qu’on ne reviendra pas pour une deuxième saison?», a répliqué son collègue. Le numéro a duré ainsi quelques minutes, et s’il y a un moment à se souvenir de ce gala, c’est probablement celui-là, sans doute le plus drôle de la soirée. «On va enchaîner avant que la cote d’écoute du gala tombe à 300 000», a conclu Vincent-Guillaume Otis.

Jean-René Dufort n’était pas présent dans la salle, mais il était tout de même présent en vidéo pour présenter les nominations du Comique de l’année malgré lui. Cette année, les nommés étaient Bernard «Rambo» Gauthier et Jean Lavallée, témoins de la Commission Charbonneau, Steven Fleurent, candidat de la CAQ, qui n’avait pas pris la peine de faire le tri des photos visibles sur son compte Facebook avant de se lancer en politique, la famille Pineault-Caron, qui avait tenu des propos plutôt xénophobes lors des audiences publiques sur la Charte des valeurs, ainsi que Régis Labeaume, maire de Québec, pour sa conférence pendant laquelle il mangeait une pizza. Sur scène, Chantal Lamarre semblait presque déçue d’annoncer que le récipiendaire était «juste Régis».

Il y a eu quelques autres bons flash, comme le numéro pour présenter les nommés de la catégorie Découverte de l’année, tourné à la manière des films Hunger Games, ainsi que le numéro de François Morency et Laurent Paquin dans lequel les deux humoristes cherchaient une idée d’émission de télé les mettant en vedette dans leur propre rôle. «Des humoristes qui jouent leur propre rôle à la télévision, ça n’a quasiment jamais été fait», ont-ils répété inlassablement. Malheureusement, il y a eu quelques numéros qui n’ont tout simplement pas levé, comme celui d’Anaïs Favron et Dominic Paquet, qui se cherchaient désespérément une cause à défendre, ou celui de Gilles Latulippe et François Morency pour présenter le dernier prix, celui de l’Olivier de l’année.

Olivier Guimond, qui a prêté son nom au gala, aurait eu cent ans dans dix jours. Il aurait été intéressant de lui rendre un hommage un peu plus complet que les quelques photos qui ont été montrées au retour d’une pause. Gilles Latulippe aurait pu rendre un meilleur hommage à son ami qu’avec ses blagues de bananes écrasées. Si le gala avait plutôt bien commencé, il n’allait pas en s’améliorant, même s’il n’a jamais frôlé la catastrophe non plus. Heureusement, Sugar Sammy, qui a été nommé humoriste de l’année, a bien repris le tout, en finissant cette soirée sur des remerciements à la fois sincères, très drôles, et encore une fois, plein d’autodérision.

François Morency n’avait peut-être pas l’habitude de l’animation du Gala les Olivier, mais il a tout de même plusieurs expériences d’animation de gala derrière la cravate et cela paraissait hier soir. Ce gala ne passera peut-être pas à l’histoire, mais il était tout de même loin d’être mauvais.