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Crédit photo : Mathieu Pothier
Le Newspeak craquait sous le poids d’une foule homogène. KROY a eu le don de nous coller à elle et elle à nous. Elle s’est offerte à la foule comme une grande amie qu’on connaît et qu’on apprécie depuis longtemps. Parcourant les chansons de son dernier album, on comprenait que les personnes attroupées devant elle étaient venues pour déguster son art qu’ils connaissaient déjà.
KROY, c’est le projet personnel de Camille Poliquin, deuxième moitié du doux groupe Milk & Bone. Occupée principalement par son duo qui a gagné en popularité très rapidement, elle s’est permis de sortir un premier EP en 2014 avant de nous retrouver, au plus grand plaisir de tous, avec son premier album studio Scavenger. Paru sous le label Dare To Care le 23 septembre passé, l’album est poignant et, vendredi soir, lors de sa performance, KROY nous a envoûtés.
Enchaînant des pièces fortes de sens comme «Cold» et la déjà mythique «Bones», KROY ne lésinait pas sur les détails. Aucune faute au niveau de l’exécution de ses pièces n’a été perçue. Tellement qu’à la très sombre pièce «Days», le public n’a pu faire autrement que de se balancer à un rythme lent, sous le silence d’un plafond étoilé.
Accompagnée de ses deux musiciens, sa performance était une copie conforme de son opus Scavenger, à quelques exceptions près. Sa voie unique à elle ainsi que son énergie étaient similaires, mais des problèmes techniques ont empêché quelques pièces de se faire apprécier dans leur entièreté. Coupure de son, interférences et tutti quanti se sont échangés la vedette à plusieurs reprises, mais auraient bien fait de rester au banc des joueurs.
Somme toute, malgré les embûches techniques et la langue anglaise utilisée pour partager son amour à la foule dans un texte concis (obligation de M pour Montréal…), KROY n’a pas manqué de faire honneur à son style. Elle a littéralement donné à la foule ce qu’elle était venue chercher, à savoir son authenticité.
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de la rédaction