«Kent Nagano dirige Sibelius» à la Maison symphonique de Montréal – Bible urbaine

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«Kent Nagano dirige Sibelius» à la Maison symphonique de Montréal

«Kent Nagano dirige Sibelius» à la Maison symphonique de Montréal

Oubliez Mozart; les airs scandinaves dominent

Publié le 15 mai 2015 par Alexandre Provencher

Crédit photo : Mathieu Pothier

Hier, le programme a encore posé problème à l’OSM. Tout comme la semaine dernière, l’orchestre a juxtaposé dans un même concert des œuvres qui s’imbriquaient difficilement. Le résultat? Le concerto pour piano no 25 de Mozart a passé inaperçu. Le Peer Gynt, Suite no 1 de Grieg et la Symphonie no 2 de Sibelius, quant à eux, étaient majestueux.

Il faut se le dire, le Peer Gynt, Suite no 1 est toujours un choix gagnant. Surtout quand il ouvre un concert. Hier, ses quatre mouvements ont permis à l’OSM de démontrer sa maîtrise des nuances, passant d’une impressionnante retenue à une puissance explosive. Par contre, à l’ouverture du Au matin, les flûtes étaient trop présentes. C’était une aube étrangement rapide! Le second mouvement, La Mort d’Åse, a été le plus réussi, malgré la battue trop anticipée de Nagano et le retard des cordes. Au début du très populaire Dans l’antre du roi de la montage (In the Hall of the Mountain King), les contrebasses ont manqué de précision et le basson a été trop prononcé. Somme toute, c’était une œuvre réussie.

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Le pianiste Piotr Anderszewski était invité à interpréter le Concerto pour piano no 25 en do majeur de Mozart. Visiblement heureux de fouler à nouveau les planches de la Maison symphonique, ce pianiste à l’immense talent n’a pas su élever l’œuvre à un second niveau. Son interprétation est restée simple et sans surprise. C’était linéaire. Il a fallu attendre l’Allegretto avant que le concerto se dote d’un soupçon de caractère et que Piotr Anderszewski s’impose véritablement.

La symphonie no 2 de Jean Sibelius est un chef-d’œuvre. La conception rhapsodique de cette œuvre émeut. De plus, les différentes thématiques explorées dans la symphonie sont des vers d’oreille. Les auditeurs en ont eu la confirmation hier soir. De plus, l’interprétation de l’OSM et de Nagano frisait la perfection. L’Allegretto s’est entamé par des enflés très réussis. Cependant, les interventions des contrebasses étaient confuses et trop liées lors de la reprise du thème. On ne le dénotait pas.

Il faut mentionner l’ouverture en douceur de l’Andante par les timbales. D’ailleurs, cet instrument est très sollicité dans cet œuvre. Hier, il aurait été facile de tomber dans la caricature, mais le travail d’Andrei Malashenko était maîtrisé. Le Vivacissimo et la Finale étaient sublimes. Nagano a très bien nuancé les divers passages. L’échange entre le hautbois et la clarinette mérite d’être souligné. L’appel des trompettes lors du thème central, quant à lui, aurait pu être plus subtil.

Le concert «Kent Nagano dirige Sibelius» portait bien son nom. De sa soirée, on ne retient que les œuvres scandinaves de Sibelius et de Grieg. Donc, pourquoi le Mozart? C’est une pièce d’une autre époque, d’un autre style, qui n’a pas été mis en valeur. C’en est triste pour Piotr Anderszewski.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Peer Gynt, Suite no 1, op. 46 - Edvard Grieg

2. Concerto pour piano no 25 en do majeur - Wolfgang Amadeus Mozart

3. Symphonie no 2 en ré majeur - Jean Sibelius

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