«Jardins migrateurs» de l’ensemble Constantinople: métissage chaleureux entre l’Orient et l’Afrique – Bible urbaine

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«Jardins migrateurs» de l’ensemble Constantinople: métissage chaleureux entre l’Orient et l’Afrique

«Jardins migrateurs» de l’ensemble Constantinople: métissage chaleureux entre l’Orient et l’Afrique

Publié le 23 septembre 2012 par Olivier Boivin

L’ensemble Constantinople a ouvert sa saison 2012 et 2013 avec ce premier spectacle intitulé Jardins migrateurs, lequel est constitué de quatre musiciens fort talentueux, dont un invité spécial marquant, le griot sénégalais Ablaye Cissoko, un véritable oiseau migrateur et maître de la kora. C’est le vendredi 21 septembre à la salle Pierre-Mercure que l’ensemble a joué une dizaine de pièces traditionnelles teintées de sérénité profonde et de persévérance, laissant place à une véritable preuve d’ouverture envers les autres.

Les membres de l’ensemble ponctuel sont arrivés sobrement devant une salle presque comble, silencieuse et sans aucun doute curieuse. Constitué de Pierre-Yves Martel, jouant la viole de gambe les yeux fermés, Ziya Tabassian utilisant des percussions avec assurance, et Kiya Tabassian, au chant et au sitar, l’ensemble Constantinople a accueilli hier un quatrième membre invité, le chaleureux Ablaye Cissoko. Quand une rencontre musicale fonctionne parfaitement, on parle souvent de symbiose, et c’est effectivement ce qui s’est dégagé entre ces deux derniers, qui ont démontré une admiration réciproque et un certain respect sacré. Laissant place à une ouverture musicale unique et magique à la fois, les pièces, réconfortantes et intimes, ont été mises de l’avant sans décor ni flafla.

Les musiciens à cordes ont tenu à ajuster leurs instruments entre chacune des pièces, ce qui a fini par tourner en running gag. En fait, Cissoko a raconté au public le fait qu’une kora n’est pas une invention en soi, mais bien un assemblage d’outils, c’est-à-dire un manche de bois de plus d’un mètre de haut rempli de cordes, d’une grosse demi-callebasse de 40 à 60 cm de diamètre, le tout laissant place à une possibilité de désaccord plus rapide que la durée d’une chanson. Les spectateurs ont ricané un brin, avant d’entrer dans la profondeur de l’âme sénégalaise: le métissage subtil des sons aigus que l’on associe habituellement aux cordes orientales avec les chants plus tribaux typiquement africains.

La saison est sommes toute bien entamée avec ce nouveau spectacle. L’assistance a terminé la prestation par une ovation bien méritée, puisqu’il a eu droit à un brin d’histoire et à un moment de pure tendresse.

Pour les intéressés, le concert a été enregistré par Espace Musique et sera radiodiffusé  ultérieurement sur les ondes du 100,7 FM à Montréal dans le cadre des Soirées classiques animées par Mario Paquet.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Michael Slobodian

Écrit par: Olivier Boivin

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