James Vincent McMorrow et Aidan Knight au Club Soda de Montréal – Bible urbaine

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James Vincent McMorrow et Aidan Knight au Club Soda de Montréal

James Vincent McMorrow et Aidan Knight au Club Soda de Montréal

Une gamme de frissons

Publié le 4 avril 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Pierre Bourgault

C’est devant un Club Soda paqueté que le chanteur folk d’origine irlandaise James Vincent McMorrow est venu présenter, avec ce charisme qui le rend d’autant plus attachant, les morceaux de son plus récent album, Post Tropical.

Chaudement accueilli par un public qui semblait impatient de l’entendre chanter, McMorrow a fait une timide apparition sous une salve d’applaudissements. Il a salué brièvement la foule et s’est empressé de soulever sa guitare avant de gratter les premiers accords de la chanson «The Lakes», une ballade folk où les chœurs donnent véritablement la chair de poule. Puis, retour dans le temps avec «Hear the Sound that Moves So Soft and Low», l’une des pièces phares de l’album Early in the Morning.

Surfant sur la vague qui a plongé le Club Soda dans un calme plat, James Vincent McMorrow a pianoté les premières notes de «Glacier», la pièce la plus crève-cœur de son deuxième album. Poussant la note dans les aigües, le chanteur irlandais a fait vibrer ses cordes vocales pour faire vivre un sacré moment d’émotions à ses fans, qui n’ont pas manqué de lui crier des «We love you!» et des «You are fantastic!» tout au long du spectacle. Durant cette pièce, on aurait facilement pu entendre une mouche voler…

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La scénographie n’offrait rien de tape-à-l’œil ou de chargé. On pouvait apercevoir, derrière les musiciens, une gigantesque sphère, vraisemblablement une Lune, avec des bas-reliefs en forme de triangles gravés sur sa surface, sur laquelle étaient diffusés des jeux de couleurs et des projections ayant pour thème l’espace. Autour des musiciens, des triangles de couleurs étaient symétriquement posés par terre et servaient à colorer l’ambiance. Les chansons «Red Dust», «Down the Burning Ropes» et «Follow You Down to the Red Oak Tree» ont suivi, concluant ce premier bloc uniquement musical.

McMorrow a brisé la glace après la sixième pièce, saluant la foule brièvement, avec une certaine envie de lâcher son fou et de conter quelques anecdotes de tournée. Il en a profité pour parler des spectacles à Los Angeles et San Francisco, avant de compter la petite mésaventure qu’Ils ont vécue lors de leur voyage à Vancouver. Avec une pointe d’humour et un franc parler sans filtre, McMorrow s’est lâché lousse, ayant tout simplement l’envie de faire rire la foule. Sans se presser, il a enchaîné avec «Post Tropical», «Look Out» et «We Don’t Eat», entre autres, continuant de tisser serrer le lien qui l’unissait au public.

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Avant de revenir pour un court rappel, les trois musiciens ont d’abord quitté la scène, laissant James Vincent McMorrow seul devant son clavier. À la surprise générale, il a joué la populaire «Higher Love», qui figure sur le maxi We Don’t Eat. Il a continué avec «And If My Heart Should Somehow Stop» au milieu de laquelle un problème technique a empêché l’artiste de poursuivre sa chanson. Un brin secoué, McMorrow a fait rire la foule en la rassurant sur le fait qu’il savait exactement où il en était: «Don’t worry, I am familiar with this song!», a-t-il lancé à la blague, avant de continuer là où il en était. C’est évidemment avec «If I Had a Boat» qu’il a clôturé ce sublime spectacle d’une heure et demie, aux côtés de ses musiciens qui sont revenus sur scène.

McMorrow sait comment charmer les cœurs avec cet air timide et ce charisme naturel qui émanent de sa personne. Malgré certaines imperfections, comme le son des claviers qui perçaient les tympans durant «Cavalier» ou le problème technique qui a cassé l’ambiance d’une pièce, rien ne valait la gamme de frissons qui nous a parcouru le corps durant la soirée.

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Aidan Knight

C’est l’artiste vancouvérois Aidan Knight qui a marqué le point de départ de cette soirée sous le signe du folk. Accompagné lui aussi de trois musiciens, dont une violoniste fort bien dégourdie, Knight a par contre offert une prestation de trop courte durée, jouant seulement cinq chansons au programme (exit l’excellente «Jasper»!) contre un temps d’attente d’au moins 30 minutes avant le programme principal. Autrement, avec des passages tranquilles qui rappelaient l’univers de James Vincent McMorrow, mais aussi celui de Bon Iver et Patrick Watson, le chanteur canadien a fait un bel effet, un peu comme Vance Voy en ouverture de Young the Giant au Métropolis le mois dernier, séduisant la foule (sauf ceux qui discutaient bruyamment près des bars)! À la toute fin, Knight a prié la foule de se taire un petit quatre minutes, à ma grande satisfaction!, le temps de chanter une ballade acoustique mignonne comme tout. À découvrir ici: http://aidanknight.com.

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