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Crédit photo : Vanessa Leclair
Tout de noir vêtu, Jake Edwin Kennedy a fait son entrée durant l’enregistrement de «Cross Road Blues», une vieille pièce des années soixante (1961, pour être plus précis!) de Robert Johnson déterrée pour l’occasion. Le jeune chanteur britannique de 19 ans n’avait pas encore gratté sa guitare que la foule poussait déjà ses cris et acclamations un brin stridents. C’est la pièce d’ouverture «There’s a Beast and We All Feed it», qu’on retrouve sur son deuxième album Shangri La, qui a servi d’entrée en matière.
La mise en scène n’offrait rien de spectaculaire, comme en faisait foi l’unique affiche géante disposée derrière les trois musiciens et sur laquelle on pouvait voir le logo de Jake Bugg en grosses lettres moulées. La beauté du spectacle reposait entièrement sur les épaules du jeune virtuose du rock, qui enchaînait chanson après chanson dans une maîtrise irréprochable, tout en nous donnant l’impression d’avoir déjà exercé ce métier plusieurs vies auparavant.
Jack Bugg a joué à la chaîne «Trouble Town», «Seen it All», Simple as This», «Storm Passes Away» et «Two Fingers», à la fin de laquelle la foule a chanté en chœur la montée dramatique marquée par la finale «Hey, hey it’s fine / I Left it Behind!» Durant «Pine Trees», Bugg a été abandonné par ses deux complices dans le but d’offrir un moment intime et acoustique, après quoi il en a profité pour enchaîné avec l’excellente «Broken», dont l’arpège pincé donnait véritablement la chair de poule.
Sans fausses notes, Jake Bugg a joué «Simple Pleasures», «Kingpin» et «Taste it» avant de conclure sa prestation sur l’hyper rythmée «Slumville Sunrise» et «What Doesn’t Kill You». De retour pour un rappel de trois chansons, le public a pu entendre «A Song About Love», une reprise de Neil Young, «My My, Hey Hey (Out of the Blue)», et finalement «Lightning Bolt», le premier succès figurant sur son album homonyme.
Jake Bugg a offert, dans un calme olympien et une aura mystérieuse qui confirmait l’engouement autour de lui, un concert certes statique où il a fait étalage de son talent devant un Métropolis affichant complet. Sa prestation d’hier manquait peut-être de groove sur scène, mais heureusement son répertoire dynamique a sauvé la donne. Avec un troisième passage dans la métropole québécoise en si peu de temps et une facilité à enregistrer des albums, parions qu’il nous visitera dans un futur proche armé d’un tout nouveau répertoire.
Albert Hammond Jr.
Guitariste et claviériste des Strokes, Albert Hammond Jr. a fait son entrée sur scène immédiatement après la prestation dynamique et surprenante du jeune quintette brooklinois The Skins, qui a ouvert le bal en début de soirée. Hammond Jr., l’invité d’honneur de Jake Bugg, a pigé dans son premier album solo Yours to Keep (2006) et son plus récent EP AHJ (2013), offrant ainsi des pièces à caractère rock gorgées d’un caractère linéaire et d’un manque d’entrain assez évident. Avec une voix qui n’offrait rien de particulier, tout en étant la plupart du temps ensevelie sous les sonorités bruyantes des guitares, Albert Hammond Jr. aurait très certainement pu offrir une prestation davantage à son image. Parions que les subtilités sont plus intéressantes à relever lors de l’écoute de ses albums: www.alberthammondjr.com.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. There’s a Beast and We All Feed it
2. Trouble Town
3. Seen it All
4. Simple as This
5. Storm Passes Away
6. Two Fingers
7. Messed Up Kids
8. Ballad of Mr Jones
9. Pine Trees
10. Broken
11. Simple Pleasures
12. Green Man
13. Kingpin
14. Taste it
15. Slumville Sunrise
16. What Doesn’t Kill You
Rappel
17. A Song About Love
18. My My, Hey Hey (Out of the Blue) (Reprise de Neil Young)
19. Lightning Bolt