«J’ai tort mais j’ai raison», le premier 60 minutes de Reda Saoui à Zoofest 2015 – Bible urbaine

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«J’ai tort mais j’ai raison», le premier 60 minutes de Reda Saoui à Zoofest 2015

«J’ai tort mais j’ai raison», le premier 60 minutes de Reda Saoui à Zoofest 2015

La montée d’un prince saoudien

Publié le 25 juillet 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Louis Longpré

Reda Saoui aurait aimé être un prince saoudien. Il a déjà la démarche, l’accent, l’attitude. Sauf que malgré son nom, il est né à St-Eustache et a été élevé à moitié dans la culture arabe de ses parents, et à moitié dans celle, québécoise, de ses amis. C’est sûrement pour cela d’ailleurs qu’il est capable d’imiter les accents à merveille et qu’il peut faire des observations très justes sur les différentes cultures, la sienne, comme les autres.

Si le spectacle commence un peu lentement, Reda Saoui trouve rapidement son rythme de croisière avec un premier numéro sur ce dont a l’air une personne qui vient de St-Eustache. «C’est sûr que quand tu penses à St-Eustache, tu penses pas à Reda. Tu penses plus à Nicole Gringras. Tsé, une personne qui a les cheveux frisés sur le côté, avec le toupet lisse. Nicole Gingras. Elle a un salon de coiffure dans son sous-sol, mais elle n’est pas coiffeuse, Nicole, oh non, c’est une kouéffeuse. Nicole Gingras! Tout ce qu’elle a à boire c’est du Coke, pis du Canada Dry. Quand tu lui demandes juste de l’eau, elle te répond: “Bon, monsieur est fancy!”» Un numéro très drôle, à condition de ne pas s’appeler Nicole Gingras!

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Reda Saoui a ensuite enchaîné avec un autre très bon numéro sur la gifle comme médecine alternative pour guérir l’imbécilité. «Pour moi, gifler c’est applaudir d’une main l’imbécilité de quelqu’un», dit-il, avant de faire la liste des gens qui mériteraient une gifle, notamment ceux qui louent des limousines pour aucune autre raison de celle de se faire voir, l’inventeur des portes tournantes, «la pire invention du monde», et les princes saoudiens qui dilapident leur fortune de façon complètement illogique. Il avoue tout de même admirer la vie qu’ils mènent, et il aspire à pouvoir faire la même chose!

Si le numéro sur la lecture était trop long et peu intéressant, son imitation d’émission culturelle française (à l’instar de celle de son collègue Mehdi Bousaidan) était hilarante, tout comme le numéro sur ses techniques pour gagner des débats avec ses amis. «Quand il commence à argumenter, dis-lui de se calmer. Tu vas voir, il n’y a rien qui fait plus enrager quelqu’un que de se faire dire de se calmer quand il est parfaitement calme!» Mais Reda Saoui sait qu’il peut vite devenir imbécile à vouloir ainsi gagner tous les débats. Et avant de recevoir une gifle, il tenait à rappeler au public qu’il est bon de lâcher prise afin de ne pas devenir imbécile!

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Bref, c’est un plutôt bon spectacle qu’offre Reda Saoui avec J’ai tort mais j’ai raison, bien qu’il reste de petits détails à travailler, notamment cette tendance qu’il a à rire de ses propres blagues, souvent dans le but de puncher, on dirait. Il aurait avantage à mieux assumer le deuxième degré de ce qu’il dit, et chaque gag serait beaucoup plus efficace. Mais dans l’ensemble, il mérite tout de même qu’on s’y intéresse d’un peu plus près.

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