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Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin
En présentant sur scène les chansons de Reggiani, Isabelle Boulay souhaitait vraiment que le public découvre l’homme qu’il était à travers les chansons qu’il a interprétées. «Je vais essayer de ne pas trop parler ce soir, je vais laisser les chansons parler, afin que vous rencontriez l’homme, comme je l’ai moi-même rencontré». C’est d’ailleurs la voix de Reggiani qui a ouvert le spectacle, alors qu’on l’entendait interpréter «Le temps qui reste» dans une salle complètement plongée dans le noir. À la fin de la pièce, Isabelle Boulay s’est avancée sur scène, comme sortie de nulle part, en chantant «L’Italien». Avant même qu’elle n’explique l’idée derrière le spectacle, on l’avait comprise à l’écoute de ces deux premières pièces.
Parfois avec humour, souvent avec beaucoup d’émotions, Isabelle Boulay a raconté l’évolution de son projet, ce qu’elle a appris sur l’homme, ce qu’elle a partagé avec lui et a largement témoigné de tout l’amour qu’elle lui portait. Cependant, à quelques reprises, elle a raconté des anecdotes qui lui étaient plus personnelles (à propos de sa mère et de son fils, notamment) et on sentait que les liens qu’elle tentait de faire entre les chansons étaient forcés, et surtout, non nécessaires.
Très reconnaissante envers tous ceux qui, de près ou de loin, ont travaillé avec elle pour ce projet, elle a tenu à inviter sur scène son réalisateur adoré, le temps d’une chanson. Philippe B a donc interprété avec elle le texte méconnu «Les amours sans importance». Visiblement une très grande admiratrice de l’auteur-compositeur-interprète, Isabelle Boulay a ensuite tenu à le laisser interpréter seul sa chanson «Calorifère», le temps qu’elle change de tenue. Charmante attention, mais qui n’avait pas tellement de lien avec le reste du spectacle.
Le public, gagné d’avance sans aucun doute, a applaudi à plusieurs reprises dès les premières notes des chansons. Il n’y a aucun doute, Isabelle Boulay aime Serge Reggiani et son œuvre d’un amour profond, et ne souhaite pas s’approprier les chansons, mais bien faire revivre l’œuvre d’un artiste qu’elle aime tant.
Reggiani était bien présent hier soir au Théâtre Maisonneuve, et pas seulement en photo sur les grands panneaux suspendus au fond de la scène. Son esprit y était, et on pouvait presque l’entendre chanter ses chansons avec Isabelle, main dans la main avec elle, comme cette fois où il l’a invitée à chanter «Ma fille» avec lui au Palais des congrès de Paris.
Viviane Audet
Accompagnée de ses musiciens Philippe Brault et Benoit Rocheleau, et vêtue d’une jolie robe verte, Viviane Audet est venue présenter son Couloir des ouragans en première partie d’Isabelle Boulay. Avec tout son charme et sa simplicité, la belle Gaspésienne est venue accueillir l’été tel qu’on le fait apparemment dans sa région natale: «au feeling et avec une tempête, courte mais violente». Pour l’occasion, elle a invité sur scène son mari et complice musical, Robin-Joël Cool, pour chanter avec elle «Après la pluie, la pluie». Leurs deux voix si différentes mais qui s’harmonisent à merveille ont fait de cette pièce la plus belle de ce trop court aperçu du Couloir des ouragans, dont la tournée officielle commencera à l’automne.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. L'Italien
2. De quelles Amériques
3. L'absence
4. Ma solitude
5. Ma liberté
6. Le petit garçon
7. Les mensonges d’un père à son fils
8. Votre fille a 20 ans
9. Il suffirait de presque rien
10. Les amours sans importance (avec Philippe B)
11. Calorifère (Philippe B)
12. Le vieux couple
13. Si tu me payes un verre
14. La chanson de Paul (avec Benoit Sarrasin)
15. Édith (avec Benoit Sarrasin)
16. Et puis (avec Benoit Sarrazin)
17. Sarah
18. T’as l’air d’une chanson
19. Le déjeuner de soleil
Rappel
20. Venise n’est pas en Italie (avec Benoit Sarrasin)
21. Ma fille