Isabelle Boulay au Théâtre Corona Virgin Mobile à l’occasion du Coup de cœur francophone – Bible urbaine

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Isabelle Boulay au Théâtre Corona Virgin Mobile à l’occasion du Coup de cœur francophone

Isabelle Boulay au Théâtre Corona Virgin Mobile à l’occasion du Coup de cœur francophone

Une grande histoire d’amour

Publié le 15 novembre 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Louis-Charles Dumais

C’est pour supporter son plus récent opus, Merci Serge Reggiani, qu’Isabelle Boulay a foulé les planches du Théâtre Corona Virgin Mobile hier soir à l’occasion du Coup de cœur francophone. Offrant l’intégralité du disque et plus encore avec passion et abandon, la chanteuse a été d’une grande générosité. Il faut dire que Serge Reggiani et elle, ce fût une grande histoire d’amour. Probablement aussi grande que celle entre l'artiste originaire de Matane et son public, qui a eu envie de lui dire «Merci Isabelle Boulay».

Pendant que la voix de Reggiani lui-même se faisait entendre, Marc Papillon-Ferland (violon, basse, percussions), Benoît Sarrasin (piano), Claude Pinot (guitare acoustique et voix) et Martin Vachon (direction musicale, guitares et voix) ont fait leur entrée tous plongés dans le noir, pour laisser la foule s’attarder à l’homme mis à l’honneur, celui qui, par son grand talent d’interprète, a pris les mots d’auteurs comme Jean-Loup Dabadie et Georges Moustaki et en a fait les siens. Et dès sa propre entrée, Boulay s’est fait un point d’honneur de bien nous le présenter, «L’Italien» qui l’a séduite dès l’adolescence.

«Je suis contente d’être là dans le cadre du Coup de cœur francophone, parce que je suis ici ce soir pour vous chanter un des plus gros coups de cœur de ma vie». Présent sur scène grâce à trois grandes affiches représentant de magnifiques photographies de Reggiani, l’interprète, décédé il y a dix ans, n’aurait pas pu souhaiter plus bel hommage. Pourtant d’une simplicité désarmante par sa quasi-absence de mise en scène, ses éclairages sobres et le grand espace vide sur scène, dans lequel la chanteuse se promenait tranquillement au rythme des ballades, le spectacle offert par Isabelle Boulay était saisissant. De beauté, de tendresse et de sincérité.

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Boulay a effectivement offert de sublimes performances bien ancrées dans l’émotion, en plus de susciter des applaudissements dès les premières notes jouées pour certains morceaux, comme «Ma liberté», «Les mensonges d’un père à son fils», «Votre fille a vingt ans», qu’elle chante toujours en pensant à sa propre mère, et, bien sûr, la célébrissime «Il suffirait de presque rien». Celle-ci aurait d’ailleurs pu faire un bel enchaînement, une belle progression avec les thématiques de «Sarah», si la chanteuse n’avait pas choisi ce moment pour remercier son équipe et ainsi briser le rythme.

«De quelles Amériques» est l’une de celles qui se sont révélées être des plus touchantes, tout comme «Si tu me payes un verre», avec son joli début au violon qui a ensuite été joint par le piano. Cette dernière a permis de montrer la chanteuse assise sur un tabouret, éclairée de l’unique faisceau lumineux, mais ne pouvant se retenir de se lever pour mieux vivre et rendre le dernier couplet, le dernier palier à cette chanson en gradation de plus en plus intense et enlevante. La réaction enthousiaste du public a sans doute suffi à la remercier.

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Ce public, visiblement conquis par l’immensité du talent d’interprète d’Isabelle Boulay, a d’ailleurs vivement démontré son adoration tout au long de la soirée, lançant même des «Bravo!» après de poignantes performances comme «Le petit garçon» et «Ma fille», cette dernière ayant suscité de chaleureux et longs applaudissements tout juste avant l’entracte.

Malgré quelques longueurs dans le spectacle, il a été des plus intéressants de découvrir, en deuxième partie, davantage de chansons du répertoire de Reggiani, qu’Isabelle Boulay n’a pas enregistré sur Merci Serge Reggiani. «Le pont Mirabeau», en formule piano-voix et débutant par un monologue récité par la chanteuse, s’est révélée très touchante. Mais c’est surtout «La chanson de Paul» qui a saisi, une chanson mi-parlée, mi-chantée qui s’est retrouvée dans le spectacle grâce à Benoît Sarrasin qui encourageait fortement l’interprète à s’y plonger.

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Après quelques pièces seule avec son acolyte Sarrasin, Isabelle a tenu à amener son ami à l’avant de la scène pour le remercier, avant que les deux autres musiciens ne reviennent. C’est aussi une générosité du cœur qui habite la chanteuse, autant que la générosité dans ses nombreuses et charmantes interventions parlées et que dans ses interprétations. Et quand, à la toute fin, son public l’a ovationnée debout de longues minutes et que des spectateurs lui ont apporté des cadeaux sur le bord de la scène, on ne pouvait pas s’étonner. Une grande histoire d’amour existe entre la rouquine et son public.

Après tout, en grande finale, en rappel, elle lui a dit avec une fougue et une intensité impressionnantes: «J’t’aimerais», «même avec la gueule de travers / […] J’t’aimerais n’importe où, n’importe comment».

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Le temps qui reste (Reggiani)

2. L'Italien

3. Ma liberté

4. L'absence

5. Ma solitude

6. De quelles Amériques

7. Le vieux couple

8. Si tu me payes un verre

9. Le petit garçon

10. Les mensonges d'un père à son fils

11. Votre fille a vingt ans

12. Ma fille

13. Le pont Mirabeau

14. Edith

15. La chanson de Paul

16. Venise n'est pas en Italie

17. Il suffirait de presque rien

18. Sarah

19. T'as l'air d'une chanson

20. Le déjeuner de soleil

Rappel

21. Les amours sans importance

22. J't'aimerais

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