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Crédit photo : Victor Diaz Lamich
Pour cette première partie, simplement accompagnée de son piano, l’artiste a interprété trois de ses chansons déjà connues («Les avalanches», «Les ex» et «Les froufrous blancs»), en plus de deux nouvelles chansons, dont une pas encore terminée, mais déjà très prometteuse. «Les méduses», qui se retrouvera sans doute sur le prochain album, rappelle les textes et le ton du premier album. Elle s’est également appropriée la chanson «Dix ans» de Robert Charlebois, mais signée Réjean Ducharme, qu’elle a découverte alors qu’elle a accompagné Charlebois pour faire sa première partie à travers le Québec, et jusqu’en Europe. Elle a aussi profité de cette «soirée en toute intimité» pour pousser quelques notes de chants latins, qu’elle a longtemps étudiés, ainsi que la chanson «La ballerine», composée pour Brigitte Boisjoli, et qui, étonnamment, convient aussi bien à l’une qu’à l’autre, malgré leur style très différent.
Ensuite, c’est une dizaine de ses pièces déjà existantes, tirées de ses deux albums, qu’Ingrid St-Pierre a interprétées sur la scène du Théâtre Maisonneuve, soutenue par l’orchestre de chambre I Musici de Montréal, sous la direction du chef en résidence Jean-Michel Malouf. Laissant de côté les textes plus humoristiques comme «Les pâtes au basilic» ou «Mercure au chrome et petits pansements», elle a choisi ceux dont les sujets sont un peu plus profonds ou dont le ton cadrait mieux avec un accompagnement orchestral. Si Ingrid St-Pierre est toujours absolument charmante en spectacle, celui-ci avait en plus le mérite de transporter son œuvre beaucoup plus loin.
Ce qui a fait la force d’Ingrid St-Pierre sont justement ses textes plus légers, humoristiques presque, de son premier album. Malgré l’absence de ceux-ci et grâce sans aucun doute aux quinze musiciens qui se trouvaient sur scène, elle a réussi à livrer hier soir ce qui doit être un des meilleurs, sinon le meilleur spectacle de sa tournée. «C’est vraiment une des plus belles soirées de ma vie», a-t-elle d’ailleurs répété à quelques reprises. L’orchestre a donné du corps et une profondeur nouvelle à certains textes notamment «Desjardins», «La chocolaterie», «Sous les aquarelles», «La planque à libellules» ou encore la très touchante «Ficelles», offerte en rappel.
Vraiment, c’était une magnifique proposition, longuement ovationnée, à deux reprises plutôt qu’une. Ingrid St-Pierre prend à partir de maintenant quelques mois pour concocter un nouvel album original, mais si jamais un jour le projet est faisable, on prendrait bien un album des chansons présentées ce soir accompagnée d’I Musici.
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