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La New-Yorkaise Ingrid Michaelson, qui a charmé le cœur des jeunes adolescentes après avoir été entendue dans des émissions américaines populaires telles que Srubs, Bones, Grey’s Anatomy, The Big C et One Tree Hill, était de passage hier soir au Théâtre Corona afin de présenter les chansons de Human Again, son cinquième album studio.
Pearl and the Beard
La formation brooklynoise Pearl and the Beard a d’abord ouvert le bal avec un spectacle énergique et fort surprenant. En effet, les trois musiciens, en apparence timides, ont tranquillement repris de l’assurance et ont réussi à gagner le cœur du public en interprétant des chansons entraînantes, alternant le rock, le folk indé et la pop. Leur orchestration minimaliste (guitare acoustique, contrebasse, xylophone, kazoo) a apporté une touche de simplicité à des musiciens naturels et sans aucune prétention. Une belle découverte.
Ingrid Michaelson
C’est devant un public admirateur et majoritairement féminin (il était drôle, d’ailleurs, d’observer les chums plantés droit comme des piquets derrière leur blonde), que la jeune femme de 32 ans, élégamment vêtue de noir et d’une énorme paire de lunettes de la même couleur, est montée sur scène sous une salve d’applaudissements afin d’offrir un spectacle pop indé à la hauteur de son talent.
Ingrid Michaelson, en compagnie de ses cinq musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un percussionniste), a d’abord interprété «Fire», la chanson inaugurale de Human Again, avant de se lancer corps et âme dans l’interprétation de ses plus récents succès, en passant par les succulentes «This is War», «Do it Now», «I’m Through» (moment précieux où elle a interprété la chanson seule au piano), «Blood Brothers», «Ribbons», «Keep Warm», «Palm of your Hand», «Can’t Help Falling in Love» d’Elvis Presley, «How We Love» et la très dynamique et puissante «In the Sea».
Jeune femme charismatique et joviale, Ingrid Michaelson, malgré son air timide, un rien taquin, n’a pas du tout la langue dans sa poche. À maintes reprises, elle a en effet pris la parole pendant de longues minutes afin de confier à ses fans des tranches de vie tantôt comiques (par exemple, elle doit «se lever à 5 h 00 du matin pour avoir ce beau visage», et «bonjour» et patates» sont les seuls mots qu’elle connaît en français), tantôt tragiques (la chanson «San Francisco» est d’ailleurs inspirée d’un making of qu’elle a visionné à la télévision dont le sujet portait sur les suicides commis du haut du Golden Gate Bridge, à San Francisco).
Ces discours, quoique charmants et drolatiques, étaient parfois un peu trop longs et la jeune trentenaire a même semblé s’en rendre compte à un moment du spectacle. Mais, tout compte fait, ils font partie intégrante du personnage, et il faut avouer que Ingrid Michaelson, avec ses mimiques nerveuses et ses imitations exagérées, est très agréable à regarder.
Après avoir rapidement fait le tour de ses meilleurs hits, la jeune femme à la voix d’ange est revenue avec son ukulélé pour un court rappel où elle a joué, au grand bonheur de ses fans, «Maybe», «You and I», pendant laquelle elle était entourée de ses cinq fidèles musiciens, puis elle a clôturé le spectacle avec «The Chain».
Souvent comparée à la chanteuse canadienne Chantal Kreviasuk, notamment pour sa personnalité flamboyante et son chant à caractère pop indé, la charmante Ingrid Michaelson a offert, somme toute, un spectacle intime mais très épuré. Il manquait en réalité de supports visuels et d’éclairages dynamiques pour apporter une seconde dimension au concert.. Outre ce léger bémol, le public a semblé avoir passé une belle soirée, gorgée ici et là de moments intimes et touchants.
Appréciation: ****
Crédit photo: Éric Dumais
Écrit par: Éric Dumais