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Crédit photo : Charline Provost
Le coup d’envoi de la scène Oasis a été donné par le DJ montréalais Domeno, qui était visiblement très content d’être là, un grand sourire aux lèvres, mixant et dansant en même temps. Sa musique house, plutôt rythmée et contagieuse, a ravi la foule qui était peu nombreuse à ce moment-là. Peu après, sur la scène Neon, c’est le DJ No Kliché qui offrait un mélange de musique électro et hip-hop. Il s’activait derrière les tables tournantes, le visage morne. Peut-être était-ce parce qu’il y avait très peu de gens pour écouter sa performance. Ses choix musicaux comprenaient des rythmes beaucoup plus lents, comparativement à ce que les autres DJ ont présenté.
Ensuite, c’est l’actrice et DJ américaine Jessie Andrews qui a joué devant un public restreint. Vêtue de noir et portant des lunettes de soleil, le visage de l’artiste ne laissait trahir aucune émotion. Elle a bougé au son de sa musique, qui était davantage dance qu’électro, et le rythme était plutôt répétitif. La ligne de basse était très forte, disproportionnée par rapport à l’ensemble. Bonne joueuse, elle a joué une deuxième fois au courant de la journée afin de combler l’absence de Tyga, qui a annulé son concert en début d’après-midi, sans explication.
À quelques pas, c’est le DJ montréalais Shash’U, arborant un t-shirt de type tie-dye, une casquette et des lunettes fumées, qui offrait un mélange de techno et de hip-hop, super décontracté, avec des rythmes old school et modernes à la fois. Le public amassé devant la scène Neon était très réceptif. Tandis qu’il terminait sa performance, la scène tournait sur elle-même et ce sont les DJ Henward & Vilify qui sont apparus. Henward a pris les commandes pendant que Vilify s’est assise derrière, un verre à la main.
Après une introduction qui sonnait un peu comme le tonnerre, il ont mixé différents rythmes et chansons, à grande cadence. Il incorporait du dubstep, du brostep, du hip-hop, dont Missy Elliott, des extraits de batterie et de la musique du monde. Il est un excellent MC, il a beaucoup échangé avec la foule qui était en plein délire. Après une quarantaine de minutes, c’est Vilify qui a pris les rênes; elle a présenté une sélection beaucoup plus commerciale et très appréciée du public. Elle a mixé des artistes tels qu’A$AP Rocky, Chimes, Prodigy, Marilyn Manson, Jay Z, The Beatles, Rage Against the Machine… Les festivaliers dansaient avec intensité.
C’est devant un auditoire accueillant que Juicy J et ses musiciens ont finalement embarqué sur la scène Oasis avec dix minutes de retard. La pluie s’était dissipée momentanément et le chanteur a enchaîné ses chansons, dont «Holy Ghost», «Smokin’ Rollin’», «Dark Horse» (avec un enregistrement de la voix de Katy Perry), «Bounce It» et «Show Out». Il a également revisité des classiques de son groupe Three 6 Mafia, tels que «Sippin’ on Some Syrup», «Smoke a Ni**a». Le public semblait vraiment passer un bon moment. Le chanteur a affirmé qu’il était très content d’être à Montréal et il a insisté sur l’importance de partager sa marijuana avec les autres spectateurs!
À la scène Mirage, où le DJ Pierre a offert un concert plus long que prévu afin de compenser l’absence de Tyga, la foule semblait moins participative. Le style EDM et acid house de l’artiste de Chicago apparaissait moins énergique, spécialement si l’on compare à ce qui se passait sur les autres scènes où le brostep était à l’honneur.
LOUDPVCK a, pour sa part, fait danser la foule furieusement. Le duo a interchangé les rôles de MC et de DJ pendant leur spectacle et a mixé plusieurs succès dont «Clarity» de Zedd (avec Foxes), «Higher» de Just Blaze et «M.A.A.D. City» de Kendrick Lamar (avec MC eiht). Les festivaliers étaient définitivement survoltés, tout comme LOUDPVCK, qui a beaucoup échangé avec l’audience.
La fin de l’après-midi fut marquée par l’arrivée massive de spectateurs et ils étaient nombreux à assister au concert de Cosmic Gate. Le duo électro a présenté des mixes inscrits dans les courants dance et trance. Les DJ allemands étaient heureux d’être là et le public leur a très bien rendu.
Kill The Noise a su infuser une grande dose d’enthousiasme à l’audience, il débordait de vitalité et il a joué plusieurs de ses créations («Saturn») ainsi que des chansons de différents artistes, dont Skrillex, Knife Party («Lrad»), Steve Aoki («Boneless»), Lil’ John et DJ Snake (la fameuse «Turn Down For What»). Il était intéressant d’observer que lorsque le DJ jouait des morceaux plus agressifs, de style brostep, la foule était enflammée, et quand il mixait des extraits à saveur plus électro, les festivaliers adoptaient un comportement plus calme. Après une journée pluvieuse, le niveau d’énergie commençait à s’essouffler légèrement.
Le groupe culte Infected Mushroom a offert un spectacle haut en couleur, avec un décor futuriste qui semblait inspiré de Star Wars et du mouvement Steampunk. Par ailleurs, on peut se demander pourquoi l’administration d’îleSoniq leur a réservé la scène Mirage plutôt qu’Oasis, qui est beaucoup plus grande. Malheureusement, la pluie commençait à avoir raison des spectateurs, mais ceux qui sont restés jusqu’à la fin du concert d’Infected Mushroom étaient définitivement épatés.
Ils ont sauté et dansé avec dynamisme et joie. Le duo semblait très en forme, récompensant les admirateurs avec certains de leurs plus grands succès; «Who Is There», «Bass Nipple», «Never Mind», «Heavyweight», «Nothing to Say», «Savant on Mushrooms» ainsi qu’une reprise des Foo Fighters («The Pretender»). Le public était connecté avec le groupe, fluctuant aux rythmes et au ton de la musique, au même diapason. Pour leur dernière chanson, «Becoming Insane», la formation a conclu leur performance avec éclats; confettis et feux d’artifice.
Malgré la pluie et la grisaille, les festivaliers présents étaient réellement heureux d’être présents. Ils avaient une attitude enthousiaste, bien déterminés à profiter au maximum de la première édition d’îleSoniq. Vêtus de façon colorée et estivale, ils ont dansé avec fougue, spécialement lors des segments axés sur le brostep. Vers la fin de la soirée, on pouvait observer, à certains moments, quelques baisses d’énergie, mais de façon générale, les spectateurs ont fait preuve de bravoure, affrontant une température très moche afin de voir s’exécuter aux tables tournantes leurs DJ préférés. En tout, ce sont près de 35 000 personnes qui se sont déplacées pour l’évènement en deux jours.