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Crédit photo : Charline Provost
GRIMSKUNK
La deuxième journée du festival HEAVY MONTRÉAL a commencé en force grâce à la performance du groupe québécois GrimSkunk. Franz Schuller est arrivé, en avance, sur la scène à l’aide de béquilles, et il a été rejoint quelques minutes plus tard par les autres membres de la formation. Malgré l’état du guitariste, le groupe a donné une performance énergique.
Ils ont commencé leur concert avec «Falling Into Shadow» et «Fuck Shit Up», deux pièces tirées de leur plus récent album, Set Fire! (2012). Par la suite, ils ont offert certains de leurs classiques tels que «Gotta Find a Way» et «Live for Today». Puis ils ont dédié «America Sucks» à… Stephen Harper! Ils ont poursuivi avec le succès «Silverhead», chanson qui a visiblement plu aux fans. GrimSkunk, fidèle à leurs habitudes, ont livré la marchandise, écorchant au passage les habitants de St-Lambert.
EPICA
Commençant leur spectacle en avance, et sur la scène Heavy plutôt que sur la Molson Canadian, la formation néerlandaise a néanmoins été en mesure d’offrir un excellent concert. La chanteuse Simone Simons, qui avait l’air d’une déesse avec ses longs cheveux roux et sa robe noire, a émerveillé le public grâce à sa magnifique voix, et ce, malgré qu’elle semblait éprouver des problèmes avec son moniteur. Elle s’est même adressée aux spectateurs en français!
Le contraste entre sa voix et celle de Mark Jansen, qui font preuve d’une belle complicité ensemble, est saisissant, traduisant ainsi toutes les subtilités de la musique d’Epica. Ils ont joué plusieurs chansons, dont «The Essence of Silence», «Chemical Insomnia», «Unchain Utopia» et «Victims Of Contingency». Bonne nouvelle pour les amateurs d’Epica, ils seront de retour à Montréal dans le cadre d’une tournée avec Machine Head et Children of Bodom.
BODY COUNT
Le groupe de Los Angeles était drôlement en forme hier après-midi dans le cadre de leur concert, spécialement le chanteur Ice-T. Très loquace, il a beaucoup échangé avec la foule et il s’est amusé à provoquer son audience, spécialement les festivaliers pris dans le mosh pit, qu’il a traité d’enfants d’âge préscolaire. Il n’y a pas à dire, les Californiens ont prouvé qu’ils avaient leur place dans un festival métal, car le public était des plus réceptifs.
Ils ont interprété avec puissance de vieilles chansons, dont «Master of Revenge», «Bowels of the Devil» et «There Goes The Neighborhood». Le groupe a aussi joué des extraits de son dernier album, dont la pièce éponyme «Manslaughter», qu’Ice-T a introduite en expliquant que le sujet était la «pussyfication» des hommes, et «Talk Shit, Get Shot». Ils ont conclu le spectacle avec ce que le chanteur a qualifié d’anathème canadien, le fameux extrait «Cop Killer».
BAD RELIGION
Les gens réunis à HEAVY MONTRÉAL étaient heureux de voir Bad Religion, cependant, il est peu probable que les festivaliers aient été satisfaits de la performance du groupe punk. Le son, qui était d’assez bonne qualité pendant toute la fin de semaine, a fait défaut pendant le concert de Bad Religion. Alors que la batterie sonnait bien, les guitares apparaissaient affaiblies et la basse était à peine audible.
Malheureusement, c’est surtout la voix de Greg Graffin qui était étouffée par le bruit ambiant. Le son mal balancé a quelque peu atténué la fougue de la musique de Bad Religion, et ce, malgré le fait que la formation avait une belle présence sur scène. Ils ont chanté des extraits datant de différentes époques, tels que «Fuck You», «True North», «You Are (The Government)», «Do What You Want», «21st Century (Digital Boy)», qui a plu à la foule, «Infected», dont l’interprétation manquait de passion, «Punk Rock Song» et «American Jesus», que le parterre a vraiment aimé.
TWISTED SISTER
Ce n’est pas à un vieux singe que l’on montre à faire des grimaces, et ce n’est certainement pas à Twister Sister que l’on montre comment donner un vrai show rock! Dee Snider et sa bande étaient en feu, de vraies bêtes de scène. C’était spécialement vrai pour le chanteur, qui s’est époumoné et tortillé à souhait. La formation était particulièrement fière d’être sur scène, avec tous ses membres originaux, pour célébrer le trentième anniversaire de la sortie de l’album Stay Hungry, qu’ils ont joué en entier devant un public ultra participatif.
Les morceaux «Stay Hungry», «Captain Howdy», «We’re Not Gonna Take It», «Burn In Hell», «Street Justice» et «I Wanna Rock» ont définitivement enchanté l’audience. Dee Snider est véritablement un maître de cérémonie des plus divertissants.
LAMB OF GOD
La formation originaire de la Virginie était visiblement heureuse d’être à HEAVY MONTRÉAL et semblait bien déterminée à se faire pardonner son absence, il y a deux ans, alors qu’ils devaient prendre part au festival. En effet, le chanteur Randy Blythe a fait de la prison suite au décès d’un admirateur durant un concert à Prague! Il a d’ailleurs mentionné cet accident et a demandé à l’auditoire de bien vouloir venir en aide à une personne en besoin s’il s’avérait que quelqu’un tombait.
Hier soir, sur la scène, Lamb of God était tout simplement déchaîné, et Blythe arborait un air des plus menaçants, rugissant les paroles des chansons. Le public était survolté! Le groupe a su utiliser les écrans à bon escient, les images de guerres, de rites religieux et de catastrophes qui défilaient s’harmonisaient parfaitement avec l’ambiance de la performance. Les fans ont eu droit, entre autres, à «Walk With Me In Hell», The «Undertow», «Ruin», qui a déclenché l’euphorie, «Now You’ve Got Something to Die For» et «Redneck».
SLAYER
Pratiquement aussi attendu que Metallica, Slayer n’a pas déçu. Les dieux du thrash metal ont été peu bavards, mais ils ont livré leurs chansons avec vitesse, précision et agressivité. Ils ont joué devant un auditoire totalement obnubilé, comme hypnotisé par ces légendes vivantes. Ils ont enchaîné les classiques tels que «Mandatory Suicide», «War Ensemble» et «Captor of Sin», chansons qui ont enflammé les fans. Le bassiste a pris le temps de présenter «Die by the Sword», titre qu’il dit être toujours d’actualité, spécialement dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
Le morceau «Born of Fire» a littéralement eu l’effet d’une bombe. La formation a poursuivi avec «Dead Skin Mask», que Tom Araya a introduit comme une chanson d’amour. Slayer a terminé en force avec «Raining Blood», «South of Heaven» et «Angel of Death». Au moment de jouer cette dernière, ils ont changé le logo derrière le groupe pour le remplacer par un hommage à Jeff Hanneman, décédé l’année passée, sur lequel il était inscrit Angel of Death – 1964-2013 – Still Reigning.
Le festival HEAVY MONTRÉAL a réussi à transformer sa mission et à élargir ses horizons musicaux, spécialement en invitant des groupes aussi diversifiés que Body Count, Twisted Sister, Pennywise, Fucked Up, Lamb of God et autres. Les deux principales têtes d’affiche, Metallica et Slayer, ont particulièrement charmé les admirateurs, qui visiblement sont repartis comblés. L’édition 2014 du festival a définitivement été un franc succès. On a déjà hâte à l’année prochaine!