Harry Manx avec le guitariste invité Kevin Breit au Gesù de Montréal

C’est avec la pièce et mise en bouche «Summertime» que les deux guitaristes ont marqué le point de départ de ce concert d’une heure et demie qui a semblé ravir le public présent, à un point tel qu’ils ont dû revenir deux fois sur scène à la toute fin pour satisfaire les mélomanes insatiables. Officiellement tirée de l’album Roots & Wings de Yeshe, auquel Manx a collaboré en 2010, le morceau s’est avéré une parfaite introduction à ce concert éclectique duquel se dégageait une thématique de sonorités indiennes, avec des airs folk et blues pour agrémenter le tout.

Au départ, c’est Harry Manx qui a mis la table, pianotant sur son laptop pour faire démarrer l’enregistrement sur lequel les deux guitaristes allaient faire hurler leurs guitares, Kevin Breit y allant de ses nombreux solos qui se sont mérité quelques acclamations et applaudissements fort mérités. Le morceau «Further Shore», que l’on retrouve sur Om Suite Ohm, s’est bien démarqué du programme, avec une rythmique blues entraînante et le chant posé et calme de Manx, qui agit tel un chuchotement à l’oreille.

Étant davantage un sympathique jam entre amis qu’un concert longuement préparé, la thématique «Harry Manx’s Guitar Bazaar» en disant long sur la formule mise de l’avant, la prestation des deux guitaristes était d’autant plus appréciable que Manx et Breit y étaient très à leurs aises, le premier ne manquant pas de raconter de drôles d’anecdotes pendant qu’il accordait ses guitares. Parmi les plus cocasses, on retient la fois où il s’est fait voler sa guitare à Chicago et qu’il a quémandé l’aide de ses fans Facebook pour retrouver le suspect, lequel a depuis été appréhendé, ou qu’un spectateur lui a demandé où était son percussionniste vu qu’il n’y avait visiblement pas de batteur au sein du duo, les sonorités ajoutées provenant logiquement d’un enregistrement.

«I’ve always been a fan of Jimi Hendrix», nous a confié Harry Manx, avant de gratter les premiers accords de sa version de «Voodoo Child (Slight Return)», une version ultra smooth de l’un des plus grands guitaristes du XX^e siècle. Les titres «A Single Spark» et «Bring That Thing» ont été très bien accueillis, de même que «Crazy Love», une chanson d’amour offerte sur l’album Wise And Otherwise, composée dans les «hard et dark days», pour reprendre les paroles de Manx.

Amoureux de doigtés experts et de solos à couper le souffle, courez voir le «Harry Manx’s Guitar Bazaar». Demain soir, c’est l’invité spécial et guitariste rock Dave Lindley qui montera sur scène dès 18h aux côtés de Manx pour un troisième et dernier rendez-vous musical présenté à l’occasion du 35^e anniversaire du Festival de Jazz.