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Crédit photo : Mathieu Pothier
Un bal costumé extravagant
Une masse impressionnante de personnages, plus hétéroclites les uns que les autres, se compactait de plus en plus dans la salle de spectacles déjà ultra bondée. Plusieurs licornes, une mariée sans époux, vêtue de sa robe blanche et de son voile, quelques «Charlie» (du célèbre livre-jeu), ainsi qu’une multitude de Mia Wallace et de Vincent Vega, du film culte Pulp Fiction (1994), tentaient de se frayer un chemin parmi cette foule qui m’entourait.
C’est devant ce tableau surréaliste que le groupe montréalais Vince James à fait son apparition sur scène, sur le coup des 20 h. À mon grand étonnement, les quatre musiciens étaient déguisés en «Alex et ses droogies», les membres du gang criminel de la très controversée production cinématographique A Clockwork Orange (1971), réalisée par Stanley Kubrick.
Vince James, dont les sonorités sont un heureux mélange de rock progressif, de blues et de soul, a offert une excellente prestation rythmée et soutenue. La performance du saxophoniste Sebastian Reale Hernandez valait à elle seule le détour, mais je retiens également la voix folk du chanteur et l’aisance des membres du groupe sur scène. De bien beaux éléments qui, alliés ensemble, ont su préparer le public pour le programme principal.
Quand Half Moon Run revisite les années 1970
À 21 h 10, le décor s’est teinté de lumière rouge. La foule, surexcitée et compressée, a accueilli chaleureusement les quatre musiciens d’Half Moon Run, visiblement ravis d’être sur scène. Arborant fièrement leurs plus beaux atours de hippies, Devon Portielje, Conner Molander, Dylan Phillips et Isaac Symonds ont entamé le concert avec «21 Gun Salute», un succès de leur premier album Dark Eyes, paru en 2012.
Hormis un dynamisme incroyable, Half Moon Run s’est produit avec des invitées bien particulières, vêtues des plus beaux éléments de la mode yéyé des années 1960! En effet, nous avons pu entendre le quatuor à cordes Quator Esca, composé de trois violonistes et d’une violoncelliste. Ces musiciennes québécoises ont brillamment accompagné la formation tout au long de la soirée, ajoutant à tous les coups une belle profondeur à chaque titre joué.
Je ne cesse de repenser, entre autres, à «Then Again», premier extrait de leur nouvel album, durant lequel le Quator Esca est venu apporter une sonorité particulièrement classique. Les archets sont allés chercher des notes stridentes et très aériennes qui ont amplifié la résonance musicale, créant un tout riche et complet.
Des harmonies parfaites et de l’énergie à revendre
D’autre part, un autre point fort d’Half Moon Run est, sans contredit, sa capacité à créer des harmonies vocales dignes de Crosby, Stills, Nash and Young. Cet aspect m’a percutée alors que le groupe interprétait «Flesh and Blood», tiré de leur récent album A Blemish in the Great Light. Mais ce talent a été particulièrement démontré dans une version acoustique de «Sun Leads Me On» (Sun Leads Me On, 2015), où les quatre membres du groupe se sont réunis autour d’un seul microphone, venant ponctuer les paroles d’accords vocaux parfaits!
De plus, il ne faut pas passer sous silence l’incroyable présence de tous les membres du groupe, ce qui a ajouté à l’ambiance festive du concert. Je mettrais davantage l’accent sur les performances de Devon Portielje et de Conner Molander, qui ne cessaient de sautiller partout, de faire des acrobaties avec leurs instruments, et de faire participer la foule par des claquements de mains. Je suis également convaincue que tous se souviendront de Molander à l’harmonica sur «Unofferable» et «Fire Escape», qui resteront pour moi des moments marquants.
Des succès et encore des succès
Bien évidemment, nous avons eu droit à de nombreux succès qui ont fait soulever la foule d’excitation, notamment durant «Need It», «Call Me In the Afternoon», «She Wants To Know» et «Drug You». En rappel, Half Moon Run a évidemment offert son incontournable classique «Full Circle», que tous attendaient avec impatience, le démontrant en chantant de bon cœur les paroles.
Outre leurs vieux succès, nous avons pu entendre plusieurs nouveaux titres, dont le très percutant «Razorblade», pendant lequel l’intensité grimpait sans cesse. Un solo de guitare joué à la façon de Led Zeppelin et un drum furieux créent un impact que je ne suis pas prête d’oublier! Le groupe a interprété, en première phase du rappel, «Jello On My Mind», un autre titre de cet album à surveiller.
Pour terminer, cette soirée avec Half Moon Run a marqué la fin d’octobre par un partage d’énergie monumental! Une attitude franchement dynamique qui n’a jamais cessé de croître du début à la fin, additionnée à l’authenticité des membres du groupe qui ont donné tout ce qu’ils ont de meilleur.
Ce spectacle diversifié, pigeant dans les succès de leurs précédents albums et ajoutant à la recette de nouvelles mélodies qui restent en tête, a assurément su plaire à tous.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. 21 Gun Salute
2. I Can't Figure Out What's Going On
3. Then Again
4. Unofferable
5. Turn Your Love
6. Favourite Boy
7. Narrow Margins
8. Flesh and Blood
9. Sun Leads Me On
10. Need It
11. Razorblade
12. Call Me In The Afternoon
13. Drug You
14. She Wants To Know
Rappel
15. Jello On My Mind
16. Fire Escape
17. Full Circle
18. Give Up