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Crédit photo : William Arcand
Un concert intime, entre grâce et simplicité
L’auteur-compositeur-interprète est passé à travers son répertoire avec des chansons déjà connues comme «Trouble Child», «Got Me All Tired» ou «Call of the Wild». Sans aucun doute, j’ai eu deux coups de cœur: d’abord, pour «Raised by Wolves», dont la mélodie et l’interprétation vocale étaient particulièrement envoûtantes; ensuite, pour «Bad Habit» – que j’attendais impatiemment –, qui a pris trois bons départs à cause d’effets électro rebelles pas tout à fait décidés à s’arrêter!
Assez rapidement et naturellement, Geoffroy a alors proposé de faire découvrir quelques-uns de ses nouveaux titres. Il a commencé avec «Careless», chanson très sensuelle et downtempo, non sans rappeler l’univers de la chanteuse Sabrina Claudio. Trois autres créations ont suivi, et j’ai particulièrement aimé la dernière, «When Everything is Gone», avec des hooks vocaux et harmonisés plus qu’accrocheurs et une partie rythmique dynamique dans les refrains.
Évidemment, les plus célèbres «Sleeping on My Own» et «Coastline» ont été gardés pour le rappel qui est arrivé beaucoup trop vite! Car disons-le, 1 h 10 de musique quand on plane, ça donne la sensation de redescendre un peu trop brutalement. On s’est facilement pris à rêver d’un petit vingt minutes de musique en plus! Cela dit, les chansons finales ont été brillamment interprétées et ont conclu en beauté la soirée. Tout particulièrement, les back vocals du refrain passés dans les effets électro de la chanson «Sleeping on My Own» étaient enivrants et donnaient naturellement envie de bouger.
Briser la glace et marquer les esprits
Comme on avait déjà pu le constater lors de précédentes prestations, Geoffroy a des facilités à s’exprimer et à créer un agréable contact avec son public. Étant à Laval, il s’est amusé à raconter des anecdotes personnelles liées à la ville: on a bien retenu que, jusqu’à ses 16 ans, son père l’invitait à chaque anniversaire chez Giorgio et que l’artiste choisissait, sans jamais déroger à la règle, le plat de pâtes fusilli sauce rosée.
Plus tard, il a expliqué qu’il s’était trouvé, lors de sa jeune vingtaine, un poste de réceptionniste dans un centre de yoga à Laval (sport qu’il semblait ne pas vraiment connaître). Sauf qu’avec le temps, il s’est naturellement retrouvé à davantage s’occuper de baby-sitter les deux enfants de sa patronne qu’à répondre aux clients intéressés par des séances de yoga… Touchant, il a dit qu’il s’était attaché aux deux petits et qu’il avait pu se préparer pour le jour où il serait père à son tour. Là, surprise, il a invité les jeunes garçons à monter sur scène (oui, ils étaient présents dans la salle!) et à faire du body surfing avec le public… De quoi leur laisser un souvenir impérissable, eux qui se sont timidement prêtés au jeu!
Plus le concert passait, plus on semblait donc se rapprocher du chanteur qui veillait à faire tomber les barrières et à se rapprocher de son public. Autre chose que j’ai particulièrement appréciée de cette soirée: pour la première fois, je voyais l’artiste parler en français et ça donnait la sensation de se connecter au Geoffroy Sauvé que j’entendais jusqu’à alors s’exprimer publiquement en anglais (notamment au MTELUS, en juillet dernier).
En tant qu’ami généreux, la tête d’affiche a tenu à faire découvrir le projet personnel de son claviériste Clément Leduc, Hologramme, en interprétant l’une de ses chansons, intitulée «Felicity». Le musicien, qui assurait avec justesse et immense talent l’aspect claviers, chœurs et programmations électro tout au long du concert, nous a étonnés avec une musique plus «rétro», exotique et sans parties vocales, où il a délaissé ses claviers pour attraper sa basse électrique.
Enfin, comble du bonheur pour ses fans, Geoffroy est allé rencontrer son public à l’entrée de la salle à la fin du concert… Un geste simple, mais souvent – ô combien– apprécié des spectateurs!
Qu’est-ce que l’on retient de tout ça? Le talent à l’état brut d’un artiste qui a les pieds sur terre mais la tête dans les étoiles. Car celui qui est à la fois humble et simple est aussi rêveur et émouvant.
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de la rédaction