La formation post-punk She Wants Revenge au Théâtre Fairmount de Montréal

L’engagement dont a fait preuve le public a réellement dynamisé la soirée, car le duo, qui était soutenu par un batteur et un guitariste, semblait de mauvaise humeur. En effet, la formation a eu quelques ennuis techniques et a dû faire appel aux techniciens, que ce soit pour allumer le micro d’Adam Bravin ou encore tamiser les lumières. Le chanteur Justin Warfield a même, à quelques occasions, pris sa tête entre ses mains… Par contre, l’ambiance était particulièrement festive, ce qui a permis de combler certaines lacunes.

Ils ont commencé la soirée avec «Red Flags and Long Nights», ce qui a ravi les gens présents. Cependant, le chanteur n’apparaissait pas très convaincu et sa voix était légèrement différente de ce que les fans sont habitués d’entendre, un peu comme si Warfield manquait de vitalité ou s’il n’était pas au meilleur de sa forme. Le timbre distinctif de sa voix n’était pas présent, ce qui est étrange.

Ils ont poursuivi avec l’immense succès «These Things», joué sans entrain. Un peu comme si l’audience l’avait ressenti, ce fut la chanson la moins applaudie. Ce fut le seul moment, du moins en ce qui concerne la foule, dénudé d’intensité. Celle-ci fut incroyablement participative, le plancher vibrait sous les pas de danse. Par ailleurs, gothiques et cybergothiques étaient habillés pour l’occasion, contribuant ainsi à l’atmosphère dark wave de la formation.

Le chanteur s’est tranquillement réveillé de sa stupeur et a offert une interprétation beaucoup plus accrocheuse des titres «Someone Must Get Hurt», «Tear You Apart» ainsi que «She Loves Me, She Loves Me Not». Ensuite, ils ont quitté la scène et le public les a encouragés, dans la bonne humeur, afin qu’ils reviennent, ce qu’ils ont fait.

Ce rappel semble avoir dynamisé les musiciens, car le dernier segment de ce concert était beaucoup allumé, le bassiste (qui a très bien maîtrisé son jeu, celui-ci était lourd et profond), qui était discret, a finalement souri à la foule, tout comme le chanteur et guitariste, qui a joué avec beaucoup plus de conviction, même ses déhanchements semblaient plus sentis.

She Wants Revenge a interprété une nouvelle chanson, «Never», qui est très bonne et qui possède les sonorités si caractéristiques du duo. Ils ont conclu le spectacle avec des extraits tirés de This Is Forever et Valleyheart, au grand contentement des admirateurs, qui ont applaudi avec empressement et bonheur les dernières chansons. Le groupe a remercié le public pour sa présence et son dévouement, mentionnant qu’ils ont eu beaucoup de plaisir à jouer devant les Montréalais malgré le fait qu’ils ont peu parlé.

Ensuite, les musiciens ont débranché leur équipement, indiquant ainsi que le spectacle était terminé. Fort heureusement, la foule a créé une superbe ambiance, ce qui a permis aux gens réunis de passer une très belle soirée. Le groupe ne semblait pas avoir le moral, peut-être est-ce les problèmes techniques qui ont eu raison d’eux.

Raw Fabrics

Le trio offre une musique inspirée du new wave et du punk-rock qui est accessible et joyeuse, un peu comme le glam rock s’est l’être. Le groupe, qui existe depuis 2012, a malheureusement connu quelques difficultés techniques lors de la soirée. N’ayant pas avec eux le chargeur pour leur ordinateur, il se retrouvait quelque peu handicapé, mais aucunement démuni. Le groupe de Los Angeles a offert un bon spectacle et a préféré de rire de la situation, même lorsqu’ils ont demandé à un technicien de venir sur scène pour régler un problème. Ils ont offert une prestation énergique, très rock ‘n’ roll. Sur scène, le chanteur Jack Bruno se démène et divertit, il a su compenser pour l’aspect technique qui n’était pas au point, dont l’équipement et les lumières, et a permis aux spectateurs d’avoir un bon moment.

Nikki’s Wives

Le trio torontois est un groupe qui existe depuis 2015 seulement et possède un maxi de six chansons, intitulé For E•V•E•R. Les musiciens ont une très belle présence sur scène et ils ont joué avec passion et dextérité. La chanteuse était toute de noire vêtue alors que le guitariste et le batteur étaient habillés en blanc, ce qui créée un joli contraste. Malgré que le groupe existe depuis peu, les membres ont une très belle chimie et sont définitivement à l’aise sur scène. Ils offrent une pop à saveur alternative et explorent le désir, la jalousie, la solitude post-rupture… et Tinder! Nikki’s Wives pourrait rapidement devenir un des favoris de la scène indie. La voix de la chanteuse est séduisante et la façon dont le groupe interagit sur scène démontre un savoir-faire impressionnant.