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Dès le milieu de l’après-midi, la scène présente sur le Quai Jacques-Cartier commençait à faire entendre les premières sonorités jamaïcaines. La programmation dominicale du festival, le plus grand du genre au Canada, servait un plateau bien rempli avec le Jamaïcain Vernon Maytones, la Montréalaise Keisha Lee, Josey Wales, Brigadier Jerry et Charlin Chaplin notamment. Mais le tournant de cette journée s’annonçait avec un quatuor lovers rock généreux composé de Jahmiel, Romain Virgo, Sanchez et l’emblématique maître du dancehall Barrington Levy.
En effet, ce troisième soir de festival était particulièrement dédié au lovers rock, ce sous-genre du reggae aux sonorités et paroles plus romantiques. Avec son style imprégné de hip-hop, le jeune Jahmiel, l’une des valeurs sûres de la relève issue de Kingston, la capitale jamaïcaine, a assumé pleinement son nouveau statut. À en croire son attitude conquérante, son énergie contagieuse et son regard conscient posé sur la réalité de cette nouvelle génération d’artistes jamaïcains, Jahmiel a confirmé sur scène tout le bien que l’on pense de lui depuis quelque temps.
Un cran au-dessus, Romain Virgo, star en Jamaïque, notamment depuis sa victoire au Digicel Rising Stars en 2007, a déballé son talent et touché de sa classe le public et surtout les femmes. Grâce à sa sublime voix, celui qui est aujourd’hui sans conteste l’un des plus brillants interprètes de l’île des Caraïbes a touché ces dernières en plein cœur. Pour ce deuxième passage au festival, le singer a réussi son retour, et quand son titre phare «Who Feels It Knows It» a résonné sur le Vieux-Port, la foule buvait ses paroles tout en chantant en chœur.
Autre lover, Sanchez, le favori de ces dames, fait tourner la tête de la gent féminine depuis la fin des années 80. Et il n’a pas failli à sa réputation, dimanche soir, déversant son lot de chansons d’amour. Mielleux et toujours fidèle à son public même après 28 albums, Sanchez reste un artiste bien reçu par la critique et le public montréalais ne s’est pas dérobé. À de nombreuses reprises, les quelques milliers de spectateurs présents reprenaient instinctivement les paroles, de «Frenzy» à «My Girl». À noter sa reprise d’un grand classique de Gregory Isaac’s, l’emblématique «Night Nurse».
À 22h00 passées, c’est l’incontournable Barrington Levy qui jaillissait sur le quai du Vieux-Port. La légende du roots reggae et roi du dancehall était celui que tout le monde attendait. Après une carrière fructueuse, de la naissance du genre à la reconnaissance internationale, en passant par les multiples collaborations (Beenie Man, County Killer, Spragga Denz), Barrington Levy se fait plutôt rare ces derniers temps, sa présence en a donc réjoui plus d’un. Tout en légèreté, l’artiste a multiplié ses hits et l’on citera aisément «Two Sounds», «My Time», «Dancehall Rock» ou «Black Roses» pour ne mentionner que ceux-ci. Dans un grand soir, l’artiste a partagé sa bonne humeur et son amour pour la musique reggae à un public certes conquis d’avance mais non moins charmé.
Cette édition du Festival International de Reggae de Montréal s’est alors clôturée sous les meilleurs auspices avec la prestation mémorable d’une légende vivante du reggae. Et comme depuis 13 ans maintenant, l’évènement s’avère comme l’une des dates incontournables de l’été montréalais à ne manquer sous aucun prétexte pour les amateurs de reggae.
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de la rédaction