FAUVE et Pawa Up First au Club Soda de Montréal

Les membres du groupe avaient partagé sur les réseaux sociaux vendredi soir un message adressés à leurs fans montréalais, laissant entendre, un brin paniqués, qu’une partie de leurs équipements avaient été égarés durant leur vol. Heureusement pour le quintette, le gear a été retrouvé le lendemain en avant-midi: «ON CAPOTE EN OSTI: Air France a retrouvé le matos.»

Le guitariste de la formation, une fois le concert commencé, n’a pas manqué de raconter l’anecdote au micro, soulignant par le fait même la grande générosité des Montréalais, qui ont pour la plupart vite répondu à l’appel, voulant prêter guitares et basses à leur groupe fétiche pour qu’il puisse enfin dormir en paix et rattraper ses heures de décalage.

Il règne une espèce d’admiration magnétique autour du collectif FAUVE, qui jouit actuellement d’une notoriété enviable sur les réseaux sociaux, leurs statuts étant lus et commentés au quotidien par des milliers de personnes à travers le monde. Et c’est cette sorte de respect collectif et que l’on ressentait dans l’air hier soir, pour leur troisième venue en sol québécois, un peu comme s’ils avaient mis le doigt sur un bobo qui attendait d’être pansé.

C’est la nouvelle pièce «DE CEUX» qui a ouvert le bal, avec ses envolées atmosphériques respirant à plein nez l’air des hautes montagnes, qui s’est avérée une excellente entrée en matière pour un spectacle qui ne faisait que commencer. Le collectif a très vite effectué un retour en arrière, gâtant les Québécois avec les titres chantants «HAUT LES CŒURS» ET «COCK MUSIC SMART MUSIC».

Mimant un lion en cage, le chanteur de la formation n’a pas délaissé sa bonne vieille manie de sillonner la scène de gauche à droite, balançant à toute vitesse un enchevêtrement de mots qui recèlent tous une expérience vécue ou un sentiment à partager. «SAINTE ANNE», «LETTRE À ZOÉ» et «VOYOU» demeurent des morceaux coup de gueule qui ont réussi à faire passer leur message.

Le rappeur Boogat, qui a fait une apparition surprise durant le set de Pawa Up First, aurait aussi bien pu remplacer Georgio pour le tout premier single, mais à défaut d’être concrétisée, on aura au moins caressé l’idée. «4.000 ÎLES» a servi de prétexte pour FAUVE de casser la glace d’aplomb avec son public, qui a chanté en canon «Emmène moi, emmène moi / Emmène moi, emmène moi» au moment voulu.

Entrecoupées par la romantique «RUB A DUB», durant laquelle quelques fans ont brandi la flamme de leur briquet, les morceaux de VIEUX FRÈRES – PARTIE 1 tels que «INFIRMIÈRE», «REQUIN-TIGRE», «VIEUX FRÈRES» ET «JEUNESSE TALKING BLUES» ont été bien reçus, considérant que l’album est sorti sous support physique il y a cinq jours seulement, soit le 18 février. «NUITS FAUVES» a évidemment bien clôt le concert sous une salve d’acclamations.

Le groupe est revenu sur scène pour un dernier sprint de quatre chansons, interprétant l’inédite «2XGM», la fort attendue «KANÉ», la gorgée d’espoir «LOTERIE» et finalement leur succès «BLIZZARD», qui a terminé de belle façon ce concert énergique et capoté en termes de clips vidéos sur grand écran. Manipulant les paroles pour chanter en boucle la ligne «Si tu nous entends, va t’faire enculer!», le chanteur n’a pas eu besoin d’envoyer des clignotants à la foule pour l’inciter à scander à sa suite: c’était la folie autant sur scène qu’au parterre et au balcon.

Ce fut donc un concert sans fausses notes, avec des projections en haute définition qui permettaient de poser le regard partout à la fois, le seul bémol étant qu’on en aurait redemandé encore et encore. La bonne nouvelle: FAUVE sera de retour le 21 juin 2014 lors des FrancoFolies de Montréal et… peut-être à Québec? Plus de détails à venir.

Pawa Up First

Le groupe rock, en majeure partie instrumental, Pawa Up First a réussi à mettre l’eau à la bouche à un public presque tout ouïe. Le quatuor montréalais, actif depuis déjà 2004, en a profité pour présenter ses lignes de guitares et de basses bien esquissées et définies, la majorité provenant de Missing Time, son quatrième album. Le titre «Charlotte» a pu être entendu, tout comme l’excellente «Territorio» sur The Outcome, qui laisse à entendre des accents western-spaghetti. La présence inattendue du rappeur Boogat durant la pièce a produit son effet sur le public. «Big Freeze», une pièce qu’ils ont interprété qu’une seule fois depuis 2007 à La Maroquinerie de Paris, a été un moment chaudement accueilli. Ce fut donc un bel amuse-gueule, cette prestation d’environ trois quarts d’heures, de la part de ces musiciens qui maîtrisent toujours aussi bien l’éclectisme des genres musicaux et qui savent toujours se renouveler si adéquatement.