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Crédit photo : Emmanuel Gagné
Pour cette tournée en l’honneur de The Altar, son second opus, BANKS n’était pas seule sur scène; d’un côté, son programmeur-arrangeur assurait la vitalité des mesures électroniques, tout en sortant la guitare électrique et la guitare acoustique à d’autres moments; puis de l’autre, on retrouvait son batteur qui dynamisait la rythmique avec aplomb. Et, par moments, deux danseuses qui ont alterné des costumes dark venaient se placer de chaque côté de l’Américaine, exécutant à ses côtés des chorégraphies d’une grande intensité, rendant ainsi le tableau d’ensemble plus dynamique et théâtral.
BANKS, qui fêtera son 29e anniversaire à la mi-juin, a littéralement pris un élan de maturité depuis la sortie de Goddess, de même qu’à la suite de son passage au Théâtre Corona en 2014 où nous avions devant les yeux une jeune femme qui semblait redouter la scène, bougeant peu et minimisant les interactions. Expérience oblige, c’est une femme nouvelle qui s’est présentée à nous, plus charismatique, plus assurée et plus libre dans ses mouvements. D’ailleurs, elle a même serré les mains de certains fans aux premiers rangs, elle qui s’en tenait bien loin à une certaine époque.
Les titres récents «Poltergeist», «F**ck With Myself», «Gemini Feed» et «Trainweck» ont résonné dès les premières minutes du concert, et déjà BANKS avait conquis son public en un habile doigté; les gens au parterre se déhanchaient, les bras dans les airs, ou mimaient un cœur avec leurs doigts!; il ne restait plus qu’à faire durer le moment. Certes, l’ambiance brumeuse sur scène nous empêchait de bien ressentir l’énergie des musiciens, c’est pourquoi nos yeux n’ont pas lâché la chanteuse une seule seconde en guise de compensation.
À l’avant-plan, elle emplissait l’espace de belle façon, bougeant habilement sur ses mélodies dark aux sonorités tantôt R&B, tantôt pop-électro.
BANKS s’est sentie en confiance tôt dans la soirée et a rapidement confié à son public avoir traversé quelques phases noires dans sa vingtaine, moments de crise qu’elle a réussi à surpasser grâce au pouvoir régénérateur de la musique. Et, comme rechargée par l’affection et les encouragements de ses fans, elle a enchaîné avec «Waiting Game» et ses chœurs berçants qui marquent son introduction. Dans un élan qui ne s’est jamais essoufflé jusqu’à la fin de sa prestation, elle a bien dosé l’intensité du moment en réservant pour la suite, entre ballade douce et pièces accrocheuses, «This Is What It Feels Like», «Mind Games» et «Haunt», durant laquelle nous avons eu droit à une danse plus animale, plus brute, plus incarnée aussi, et même à un solo du guitariste, qui est venu se placer tout au centre de la mascarade.
Après 70 minutes de concert, BANKS est sortie de scène, nous laissant un magnifique souvenir en tête et un sourire de satisfaction au coin des lèvres, signe qu’elle a réussi, hier soir, à nous séduire en ajoutant un peu d‘enchantement à sa musique.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Poltergeist
2. F**k With Myself
3. Gemini Feed
4. Trainwreck
5. Waiting Game
6. This Is What It Feels Like
7. Mind Games
8. Better
9. Weaker Girl
10. Mother Earth
11. Drowning
12. Judas
13. Beggin for Thread
14. Haunt
Rappel
15. 27 Hours
16. This Is Not About Us