Entrevue avec Jean-Claude Poitras – Bible urbaine

SortiesExpositions

Entrevue avec Jean-Claude Poitras

Entrevue avec Jean-Claude Poitras

Au sujet de l'expo permanente multidimensionnelle «De corps et d’âme» à l’hôtel Le Saint-Sulpice

Publié le 30 mai 2014 par Isabelle Léger

Crédit photo : Tous droits réservés

Pourquoi subir la laideur quand on peut choisir la beauté? Ainsi pourrait-on résumer la philosophie de vie et de travail du créateur, designer et désormais artiste peintre Jean-Claude Poitras. À son plus grand bonheur et sans qu’il l’ait vraiment cherché, l’hôtel huppé du vieux-Montréal Le Saint-Sulpice vient d’acquérir une collection de ses œuvres picturales pour garnir ses murs. Lui qui prétend «être né cigale dans un monde de fourmis» continue pourtant à toucher de la matière pour la transformer, en bon artisan et sans relâche.

Il y a quelque chose d’un peu désarmant et de franchement enviable chez ces personnes qui trouvent le bonheur grâce au travail de leurs mains. Jean-Claude Poitras est très doué en ce sens: doué de ses mains et doué pour le bonheur. Après avoir fait sa marque dans le milieu de la haute couture en présentant des collections primées et en habillant des personnalités durant près de quatre décennies, il s’est tourné vers le design relié à l’art de vivre et vers les arts plastiques. Le médium a changé, mais l’acte de création demeure le même: saisir l’élan, tenter de reproduire le mouvement.

Amoureux de toutes les sortes de papier, l’artiste utilise ici du papier de riz japonais, là du papier embossé italien robuste, là-bas encore un papier fabriqué à partir de cartons de jus recyclés par une coopérative de femmes aux Philippines. Ayant depuis longtemps acquis de l’aisance avec l’encre de Chine et les pastels, il a récemment apprivoisé l’acrylique. «J’ai dit si j’y vais, j’y vais! Je ne ferai pas cela en dilettante.» Il a donc expérimenté avec cette matière plus épaisse, en la mélangeant à l’encre liquide et en testant les effets produits. Le résultat sur les œuvres sur canevas, un effet de profondeur superposant les climats, est réussi.

Exposition-vernissage-De-corps-et-d-ame-hotel-Le-Saint-Sulpice-Jean-Claude-Poitras-Bible-urbaine-1

Très loin des discours intellectuels théorisant sur les arts visuels, ne citant aucun courant esthétique ni influence, Poitras propose ses œuvres comme des représentations de son imaginaire et de ses goûts: parfois silhouettes de femme, parfois abstractions, monochromes ou colorées. N’y cherchez pas de point de vue plus engagé ni même de recherche formelle. L’art pour lui est un moyen d’expression personnelle. Aucune prise de tête, aucun trouble en vue pour le visiteur.

Les tableaux seront accessibles en tout temps non seulement aux clients de l’hôtel, qui pourront s’arrêter à chaque étage pour les admirer, mais également aux visiteurs de passage. L’exposition est agrémentée d’un guide audio mobile accompagnant chaque thème, à chaque étage. Il s’agit de textes impressionnistes écrits et récités par Poitras lui-même, sur des musiques originales de François Dompierre, avec la participation d’Angèle Dubeau. Les visiteurs y accèdent par l’intermédiaire d’un microsite, à l’aide d’un téléphone intelligent.

Exposition-vernissage-De-corps-et-d-ame-hotel-Le-Saint-Sulpice-Jean-Claude-Poitras-Bible-urbaine-2

Les œuvres appartenant maintenant à l’hôtel, l’exposition sera permanente. Cela signifie aussi qu’elles ne sont pas à vendre, mais il est possible de se procurer une reproduction de l’affiche à l’encre de chine, une giclée d’art en édition limitée.

L’exposition «De corps et d’âme» de Jean-Claude Poitras est présentée au Saint-Sulpice Hôtel Montréal (414, Saint-Sulpice, Vieux-Montréal).

Vos commentaires

Revenir au début