Entre sensualité et sexyness: Sabrina Claudio et l’invité Gallant au Théâtre Corona

Les acclamations commençaient déjà à emplir l’air du Corona après la prestation déjantée de Gallant, un chanteur RnB de Maryland à l’instrument vocal assez impressionnant, dont l’album Sweet Insomnia paraîtra le 25 octobre. Puis, un coup les lumières éteintes, les cris de joie et de fébrilité ont décuplé dans la salle, et la belle est arrivée à la suite de son quatuor de musiciens sous les sifflets de ses nombreux admirateurs.

Avec ses déhanchements de jeune lionne consciente de sa beauté et de son charisme magnétique, Sabrina Claudio a ouvert le bal avec simplicité et tendresse sur «Take One to the Head», la pièce d’ouverture de son plus récent album Truth Is.

Visiblement en maîtrise, malgré les légers vertiges causés par le défi de casser la glace avec aplomb, elle a enchaîné avec «Unravel Me», et c’est à ce moment-là qu’on a compris qu’elle était réellement une femme timide: l’excitation de ses fans était tellement à son comble qu’elle en a oublié ses paroles! Elle a rapidement repris la cadence, heureusement.

Après «All To You», le moment était tout désigné pour la chanteuse américaine de 23 ans seulement d’enfin interagir avec son public. «Montrrrrreal!», elle a lancé, tout sourire, main qui papillonne devant sa bouche, tellement elle est émue d’avoir toute cette attention d’un coup. «Oh My God! Oh My God! Oh My God!», elle a lancé, pleine d’émotions.

Après avoir confié qu’elle en était déjà à sa troisième visite à Montréal, elle a poursuivi sa lancée avec un triptyque musical parfaitement exécuté par la belle et ses boys, avec «Holding the Gun», «I Don’t Mean To» et «Problem With You». Ces trois nouvelles pièces, jouées en enchaînement, m’ont permis de ressentir la sensibilité émotive de l’auteure-compositrice, de même que ses frustrations amoureuses. Car Sabrina Claudio s’épanche sur l’amour et ses travers; sur l’être aimé et ses difficultés à vivre ses émotions, en ne mâchant parfois pas ses mots.

«You’re the one to blame, you should be ashamed / You should be ashamed (Ooh, it’s you) / Now I understand why I feel this way».

Avant de ravir ses fans de la première heure, qui l’ont suivie depuis ses balbutiements sur son premier album Confidently Lost, Sabrina Claudio a tenu à nous confier la signification des visages qui apparaissent derrière elle sur son album Truth Is.

Il s’agit en fait de tous les producteurs et compositeurs qui ont tous participé de près ou de loin à l’évolution de sa musique au fil des dernières années. Probablement la meilleure décision qu’elle ait prise de toute sa vie, elle qui s’est toujours tapie dans  l’ombre pour faire naître son élan créatif.

Après ces confidences, et le mystère des visages résolu, le moment était parfait pour revenir en musique, ce qu’elle a fait sans trop se faire prier. Elle s’est permis, et avec raison, de faire un clin d’œil à l’automne frisquet à Montréal avant d’entamer «Frozen», avant de chanter trois pièces de 2017, et les meilleures de Confidently Lost, «Too Much Too Late», «Tell Me» et «Orion’s Belt». Ses musiciens, solides sur leurs instruments, ont magnifiquement interprété l’ensemble des pièces. Dieu sait que j’ai longtemps côtoyé, encore aujourd’hui, les salles de concert, et pour une fois, le son était impeccable.

«Let’s get into sexy feelings», a ensuite lancé Sabrina Claudio avec un clin d’œil coquin, avant de lancer l’introspective «Naked», où on a pu admirer toute la sensualité de son instrument vocal. Je décerne le plus beau moment de la soirée à son interprétation épurée de son récent succès «Truth Is», sa pièce favorite de tous les temps, qu’elle a jouée en duo avec son bassiste, dont les doigts glissaient doucement, tout doucement, sur les cordes de sa basse. Sabrina Claudio a alterné l’anglais avec l’espagnol durant les refrains pour faire plaisir aux Latinos présents dans la salle, qui ont chanté haut et fort avec elle.

Après avoir livré «Confidently Lost», Sabrina a mimé une effusion de larmes lui coulant des yeux, avant d’embrasser la foule d’un long regard langoureux. Sensuelle, jusqu’au bout des ongles.