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Crédit photo : Tous droits réservés, Apprenti Ôr'ganik
Alexandrine, parle-nous de ton parcours, du début de ton intérêt pour les produits de soins pour le corps, jusqu’à la création de ta marque Apprenti Ôr’ganik?
«J’ai toujours été attirée par les sages-femmes, les chamanes et les guérisseuses. Jeune, j’étais intriguée par les histoires de femmes qui avaient ce don, l’intuition avec les plantes et la nature. Ma mère, tout comme sa propre mère, a le pouce très vert. En grandissant, j’avais l’impression de la voir murmurer et communiquer avec les gigantesques plantes qui partageaient notre espace.»
«Par contre, l’élément déclencheur de cette aventure a eu lieu lors d’un voyage au Maroc il y a quatre ans. C’est en plein cœur du souk, entouré du chaos du marché, que j’ai eu mon appel. Il y avait un petit kiosque d’herboristerie nimbé de fleurs séchées, d’argiles, d’herbes et d’huiles de toutes sortes. J’y aurais passé des heures! C’était la première fois que j’étais en contact avec autant d’ingrédients dérivés directement de notre mère Nature.»
«Je suis revenue à Montréal avec un sac rempli de trésors du Maroc et, dans ma cuisine, je suis devenue l’une de ses femmes qui m’intriguaient tant. Je me suis mise à concocter des potions douces et bonnes pour la peau. Je me suis instruite sur les propriétés des plantes, des herbes, des huiles et sur les procédés de fabrication des produits de soins corporels.»
«Le passage aux produits naturels s’est fait naturellement avec la façon dont mon mari et moi avons choisi de vivre notre vie. Je n’avais jamais prévu de transformer mon passe-temps en une entreprise, mais petit à petit les gens ont commencé à demander mes produits et je me suis dit «Pourquoi pas?» J’ai pris mes filaments de doutes, mes filaments de remises en question, et j’ai tissé quelque chose de beau. J’ai décidé de me lancer quand même – malgré ma peur de l’échec –, et je ne le regrette pas!»
Quelles valeurs et motivations profondes t’ont poussée à utiliser uniquement des ingrédients naturels et biologiques pour créer tes soins?
«Je trouve ça drôle quand les gens me disent que c’est la nouvelle mode, les produits naturels. Tant mieux si ça l’est, il est grand temps qu’on revienne aux sources! Je trouve ça absurde l’idée de se mettre du synthétique sur notre peau: c’est plus qu’un revêtement extérieur; c’est notre principale défense contre les agressions extérieures!»
«Une grande partie de ce que nous mettons sur notre peau est absorbée par notre corps (et c’est prouvé scientifiquement par les patchs à la nicotine et aux hormones). De même, les ingrédients chimiques ou synthétiques présents dans de nombreux soins de la peau traditionnels pénètrent dans la peau et s’accumulent souvent dans les tissus. Choisir des soins naturels et biologiques pour le corps est aussi important que de choisir un régime alimentaire sain afin de réduire notre taux de toxines.»
«Dans un monde utopique, on cultiverait tous nous-mêmes les ingrédients nécessaires pour soigner notre peau et pour nous nourrir. Je trouve ça poétique de se nourrir des bienfaits de la nature, tant qu’on lui retourne ses faveurs en retour. C’est comme un échange de services, un parfait écosystème moderne. Je ne suis pas naïve et je comprends très bien que nous vivons dans une métropole avec du béton et des gratte-ciels comme environnement.»
«L’objectif, ici, c’est d’aider les gens à avoir une routine et un mode de vie plus sains. Je trouve que l’industrie de la beauté est toxique et très superficielle de nos jours. C’est donc ma petite quête personnelle d’amener les gens à renouer avec le réel et le naturel par le biais de mes produits.»
Peux-tu en dire plus à nos lecteurs sur la création d’un nouveau produit, de l’idéation de ses composantes et de ses vertus, à la mise en marché?
«La création d’un nouveau produit se fait lorsqu’il est nécessaire pour combler un besoin et non pour en créer un autre. J’y vais avec les demandes de mes clients, et si une demande me revient vraiment souvent, j’y prête l’oreille.»
«Le but est de donner une alternative naturelle aux soins traditionnels en vente chez les gros détaillants. Avant de développer un nouveau produit, j’analyse toujours les composantes synthétiques que contiennent les marques populaires auprès du public, et je fais par la suite mes recherches pour trouver des ingrédients naturels ayant des propriétés similaires, voire meilleures. Ensuite vient la tâche ardue de faire les combinaisons et de trouver les meilleurs ratios pour maximiser l’efficacité de chaque ingrédient.»
«Une fois satisfaite, c’est le moment de tester le produit! J’ai la chance d’avoir des amis et un mari humain qui se prêtent volontiers à la tâche. Généralement, un produit est à l’essai pendant trois mois pour que je puisse m’assurer de la stabilité des ingrédients une fois combinés, et aussi pour voir l’interaction du produit avec les différentes peaux.»
Cette fin de semaine, tu as présenté et vendu ta gamme de soins à Puces POP à Montréal. Par le biais de quels autres évènements peut-on découvrir et se procurer tes produits tout au long de l’année?
«Je suis assez reconnaissante d’avoir un été chargé. Je serai présente à la vente éphémère du festival Mural du 6 au 9 juin, ainsi qu’au Marché du Decade Building les 15 et 16 juin prochains. Sinon, tout au long de l’année, vous pouvez vous procurer mes produits en ligne à partir de mon site Internet ou à la boutique Betina Lou, dans Villeray, chez Marmier, dans le Mile End, chez GANK, dans le Sud-Ouest, et à Makenew, une boutique d’Halifax.»
Où t’approvisionnes-tu pour obtenir les ingrédients nécessaires à la réalisation de tes soins, et sur quels critères te bases-tu pour les sélectionner?
«Tous mes produits ont un ingrédient en commun et c’est la base motrice de la marque: l’huile de Chanvre! Je suis tellement fière de déclarer que notre huile est canadienne. Elle provient de l’Alberta, d’agriculture écoresponsable et elle est certifiée organique.»
«Pour les autres ingrédients, je fais affaire avec des fournisseurs du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Je privilégie toujours des entreprises québécoises pour des raisons écologiques et pour faire rouler l’économie de chez nous. Lorsque ce n’est pas possible, j’essaie de rester à l’intérieur du pays.»
«Concernant la qualité des ingrédients, je regarde toujours les vertus thérapeutiques. D’abord, je me penche sur la provenance de l’ingrédient (ça en dit long sur la qualité de celle-ci et sur son développement durable). Il est aussi primordial de se renseigner sur l’extraction de cet ingrédient naturel, ça détermine sa qualité et sa force.»
«J’ai aussi la chance de pouvoir demander à mes fournisseurs un certificat d’analyse et des informations sur la qualité et les réglementations de toutes mes composantes naturelles. Bien sûr, c’est dans un désir offrir un produit de première qualité sans trop altérer les propriétés de chaque ingrédient, tout en ayant le meilleur de la nature sur notre peau. Je veux créer, du mieux que je peux, un écosystème respectueux envers les faveurs de la terre.»
Comment imagines-tu le développement d’Apprenti Ôr’ganik pour le futur, et dans quels projets inédits souhaiterais-tu te lancer prochainement avec ta marque?
«Le futur! Hahaha! J’essaie du mieux que je peux de rester dans le moment présent, mais ça rentre en solide conflit avec l’entrepreneure en moi! Alors je lance plutôt des intentions pour ma marque.»
«Pour les années à venir, je souhaite être plus en contact avec mes clients, pouvoir offrir des ateliers et partager mes connaissances; comme c’était le rôle des sages-femmes des tribus de reléguer leur savoir-faire. J’adore l’idée du DIY et de redonner aux gens le pouvoir de décider ce qu’ils se mettent sur la peau.»
Pour en découvrir plus sur ses soins, vous pouvez consulter son site au www.apprentiorganik.com!
*Cet article a été produit en collaboration avec Apprenti Ôr’ganik.
La gamme de produits Apprenti Ôr'ganik en images
Par Tous droits réservés, Gaëlle Elma, Gabriel Del Canto