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Crédit photo : Michel Couvrette
Il y en a fallu peu ce soir-là pour déclencher des salves d’applaudissements de la part de la foule hétéroclite du Centre Bell. Après une courte prestation de la part du jeune auteur-compositeur-interprète américain Shamir, le groupe disco-funk Chic s’est amené sur la scène, tout de blanc et noir vêtu. Les sept musiciens, incluant le mythique Nile Rodgers, et les deux chanteuses nous ont instantanément transportés dans un espace-temps où le sens de la fête et la danse devenaient contagieux, et même nécessaires.
Devant un écran géant sur lequel étaient projetés des motifs psychédéliques, Chic a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son mordant, même quarante ans après sa formation. Le groupe a enchaîné un succès après l’autre; «Everybody Dance», «Dance, Dance, Dance», «I Want Your Love» étaient d’ailleurs du nombre. Nile Rodgers a exhorté les spectateurs à plusieurs reprises à se laisser aller et à taper des mains en cadence.
À la suite du hit «I’m Coming Out», créé originalement pour Diana Ross, ainsi que «We Are Family», celui-là pour Sister Sledge, le fringant guitariste a aussi partagé le fait qu’il a dû combattre un cancer très agressif il y a cinq ans. C’est à ce moment qu’il a décidé de composer le plus de chansons possible et de se produire en spectacle le plus souvent qu’il pourrait. Il a finalement réussi à vaincre ledit cancer et semblait très heureux de se produire dans la salle montréalaise.
Avec beaucoup de groove, des cuivres éclatants, une guitare et une basse sautillantes, Chic a réussi à nous faire nous trémousser sur place grâce à «Get Lucky», une reprise de Daft Punk sur laquelle Nile Rodgers a travaillé, et les emblématiques «Le Freak» et «Good Times». On ne pouvait qu’avoir le sourire aux lèvres à la fin du set du groupe disco-funk qui a su constituer une atmosphère digne des discothèques durant les années 1970.
La table était donc mise en grand pour les rois du pop-rock des eighties, Duran Duran. Sur une scène emplie de fumée, Simon Le Bon, Nick Rhodes, John et Roger Taylor ont débuté leur généreuse prestation avec «Paper Gods», pièce titre de leur dernier album. Malgré une scénographie dépouillée, l’écran géant placé à l’arrière de la scène et les paliers sur lesquels évoluaient les membres du groupe contribuaient à créer une ambiance visuelle colorée et dynamique.
Les dandys ont exécuté plusieurs de leurs chansons les plus populaires, telles que «The Wild Boys», «Hungry Like the Wolf» et «A View to a Kill». Celles-ci ont été intercalées de quelques pièces tirées de Paper Gods. L’interprétation de «Pressure Off», accompagnée encore une fois de Nile Rodgers, demeure définitivement l’un des moments forts d’un spectacle qui manquait un peu de souffle par moments. Duran Duran a également rendu hommage au grand David Bowie en amalgamant «Planet Earth» à sa chanson «Space Oddity»; une belle trouvaille.
La suite du concert a été plutôt inégale, malgré les efforts déployés par les deux excellentes choristes, qui semblaient en quelque sorte pallier au manque de dynamisme des quinquagénaires. Malgré tout, une nouvelle vague d’excitation s’est propagée au sein du public avec «Girls on Film», et les chansons en rappel, «Save A Prayer», «Rio» et surtout «The Reflex».
Somme toute, Duran Duran ne s’est pas montré avare de son temps, avec un show qui aura duré au final presque deux heures. Le groupe a fait montre d’une belle prestance, mais on aurait aimé plus d’interactions avec l’auditoire et plus d’unité au spectacle. Mais un bel effort tout de même!
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Paper Gods
2. The Wild Boys
3. Hungry Like the Wolf
4. A View to a Kill
5. Come Undone
6. Last Night in the City
7. What Are the Chances?
8. Notorious
9. Pressure Off
10. Planet Earth/Space Oddity (reprise de David Bowie)
11. (White Lines) Don't Do It (reprise de Grandmaster Flash et Melle Mel)
12. (Reach Up for the) Sunrise / New Moon on Monday
13. Danceophobia / Too Much Information / Girls on Film
Rappel
14. Save A Prayer
15. Rio
16. The Reflex (2e rappel)