Le duo de pop-rock psychédélique MGMT avec Matthew Dear au MTELUS

Le groupe était donc attendu avec beaucoup de fébrilité par un parterre plein à craquer, pour interpréter les morceaux de Little Dark Age, leur excellent quatrième album, sorti en février. L’arrivée du duo sur scène s’est faite aux alentours de 21h15 après une première partie plutôt longue et inégale, confiée au musicien électronique Matthew Dear. Une introduction lugubre, interprétée au clavier, a souligné l’entrée du groupe sur scène. On est tout de suite mis dans l’ambiance!

Accompagné de trois musiciens et d’un décor végétal, le duo a entamé la soirée avec l’énergique «Little Dark Age». La foule s’activait déjà, connaissant déjà les paroles et dansant devant les irrésistibles rythmiques de pop synthé du morceau. «When You Die» poursuit la lancée du groupe, avec, en prime, d’étranges et inquiétants visuels de tentacules et de globes oculaires.

Mais c’est véritablement avec «Time to Pretend» que le groupe a su mettre la foule dans sa petite poche. Les spectateurs en avaient plein la vue avec de superbes visuels de toutes les couleurs, dont l’esthétique rappelait un jeu vidéo. La chanson a été très bien rendue et, onze ans après sa sortie, elle n’a pas pris une seule ride!

Cet instant électrisant a signé le premier moment marquant du concert. Le chanteur Andrew VanWyngarden a, par la suite, sorti le vélo stationnaire pour interpréter «She Works Out Too Much» tout en pédalant. Des visuels de vieilles vidéos de remises en forme donnaient à leur prestation un aspect léger et rigolo.

Une autre proposition originale, dont seul le duo a le secret, est survenue pour «When You’re Small», quand le multi-instrumentiste Ben Goldwasser s’est accroupi pour jouer le morceau sur un piano miniature illuminé. Ce fut ensuite au tour de «Electric Feel», un autre grand succès issu du premier album de MGMT, de venir donner une bonne décharge d’énergie aux spectateurs qui connaissaient une baisse de vigueur en milieu de parcours. La version proposée sur scène fut légèrement plus rock, et c’était parfait pour remettre le concert sur les rails!

La délicieusement bizarroïde «James» a mis la table pour «TSLAMP» et son intro très réussie à la guitare acoustique. Le morceau, traitant de notre obsession maladive pour nos téléphones, était accompagné d’un visuel plutôt impressionnant d’un iPhone plus vrai que nature. Une belle idée!

Puis nous avons eu droit au seul morceau de l’album Congratulations de la soirée. La pièce titre du deuxième opus du groupe, magnifiquement interprétée, a su enchanter le public. Dommage que plusieurs des morceaux les plus convaincants de l’album, tels que «Flash Delirium», «Siberian Breaks» ou «It’s Working» aient été laissé de côté pour cette tournée…

On n’en tiendra pas trop rigueur au groupe, puisque les nouveaux morceaux furent très bien rendus sur scène. Pensons notamment à «Me and Michael», possiblement l’un des moments les plus réussis du spectacle. La foule ne s’est pas fait prier pour taper des mains et chanter à l’unisson! Et elle a, bien entendu, continué lorsque les premières notes de «Kids» ont résonné: «C’est la dernière chanson, merci, bonne soirée!», a déclaré Andrew VanWyngarden de manière plutôt expéditive avant d’entamer le morceau.

C’est là que la meilleure trouvaille du concert est survenue: le groupe a savamment mélangé la rythmique de «Kids» à celle de la chanson thème du film The NeverEnding Story. Accompagné par des visuels de cette oeuvre culte, le groupe a donné au spectacle une finale de choix!

C’est avec de telles trouvailles originales que MGMT s’est démarqué et a su racheter un concert un peu trop court, où deux ou trois pièces supplémentaires auraient été les bienvenues (surtout quand les billets coûtaient pratiquement 60 $!) «Hand It Over» et «Weekend Wars», servies en rappel, ont toutefois su ramener tout le monde à la maison dans la bonne humeur, avec, probablement, plusieurs bons souvenirs en tête.