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Crédit photo : Mikey B. Rishwain
Il y a de bonnes chances que nos lecteurs t’aient déjà croisé dans une salle de spectacle en ville s’ils se sont déjà promenés pendant M pour Montréal ou encore OUMF. Pourrais-tu nous expliquer ton rôle en tant que directeur de la programmation de ces festivals?
«Je fais plus que juste booker des shows et fouiller pour de la nouvelle musique. J’organise aussi les conférences pour les membres de l’industrie et je cherche et invite des tastemakers internationaux, soit à Montréal ou ailleurs dans le monde, à des évènements de M.»
«Je suis un genre de middle-man entre les pros internationaux, les pros locaux et les artistes. C’est important de connaître beaucoup de gens dans cette grande industrie et d’arriver à avoir une liste de gens qualifiés qui peuvent potentiellement nous aider à exporter les talents canadiens. On fait tout ça pour aider les artistes locaux à rencontrer des membres de l’industrie pour éventuellement arriver à des résultats. Des courriels, c’est cool, mais il n’y a rien qui marche autant que de se rencontrer en personne et de montrer aux hot-shots internationaux tout ce que notre ville a à offrir.»
Tu évolues au sein de l’industrie musicale depuis quelques années déjà. Peux-tu nous raconter comment tu as commencé dans le milieu?
«J’ai joué dans quelques bands quand j’étais plus jeune et, éventuellement, j’ai commencé à booker des shows de punk et de hardcore à Lodi, Sacramento et à Stockton en Californie. À 16 ans, je travaillais aussi dans un magasin de musique que j’ai fini par gérer quelques années plus tard. Je peux dire que je gagne ma vie grâce à ce domaine depuis que j’ai 16 ans.»
«Ce travail m’a amené à rencontrer des gens de l’industrie à travers le monde. J’ai fini par quitter l’université pour aller travailler avec une firme de management d’artistes à Los Angeles et chez un label indie à Long Beach. Ensuite, j’ai abandonné mon appartement sur le bord de la plage pour donner une chance à Montréal, parce que la musique qui venait d’ici était super inspirante, originale et sincère.»
«Quand j’ai déménagé à Montréal, j’ai été chanceux et on m’a mis en contact avec Sébastien Nasra, le fondateur de M pour Montréal, le jour où je suis arrivé. Il n’a pas seulement créé M, il m’a aussi aidé à faire de Montréal ma maison.»
En quoi M pour Montréal, qui débute dès aujourd’hui et jusqu’au 18 novembre prochain, se démarque de tous les autres festivals qu’offre Montréal?
«C’est un festival diversifié et à l’avant-garde. Musicalement, beaucoup de festivals locaux ont une influence sur qui nous sommes et nous sommes un reflet de ce qu’ils sont, et nous sommes fiers de ça. Il y a aussi un côté business à M, qui tourne autour du networking et qui est nécessaire pour l’industrie locale si on veut arriver à se démarquer à l’international. C’est un genre de middle-ground chill pour les artistes et pour l’industrie.»
Quand tu n’es pas en voyage d’affaires, tu partages ton temps entre Montréal et la Californie. Tu as surement eu la chance de voir pas mal de shows au fil du temps. Est-ce qu’il y a une ville en particulier, ou un festival, qui t’a marqué et dont tu peux nous parler?
«Les festivals en Islande, en Irlande et en Autriche. Il y a eu un moment dans chacune de ces villes où je me suis retrouvé à pleurer en me promenant dans leurs villes. Il y a quelque chose qui m’affecte là-bas, un peu comme une expérience religieuse où je me retrouve en dehors de mon corps. Quand je suis en Californie, c’est plutôt pour hiberner dans la maison où j’ai grandi dans un wine town qui s’appelle Lodi. C’est là où je retrouve la paix et où je n’ai jamais besoin de porter des bouchons dans mes oreilles.»
La programmation de M pour Montréal est, encore une fois, vraiment variée. Peux-tu nous aider à nous y retrouver en nous suggérant quelques-uns de tes coups de cœur?
Deradoorian: 18 novembre 2017, 22h, à La Vitrola
«Elle a joué pendant plusieurs années avec The Dirty Projectors. Elle date aussi un membre d’Animal Collective. On a pratiquement grandi ensemble et elle avait l’habitude de me donner des lifts quand j’étais sous l’influence. J’ai toujours su qu’elle était spéciale, mais de l’avoir ici pour mon festival, c’est un moment que je n’oublierai jamais.»
Shame: 17 novembre 2017, 22h, à L’Escogriffe
«J’ai vu ce band jouer dans les Pays-Bas et à Brighton. Je voulais vraiment ramené ce que j’ai vécu là-bas à Montréal and here they are… Ça va être leur première performance au Canada, pour leur première tournée nord-américaine, mais ils ont déjà joué au festival Pitchfork.»
Del The Funky Homosapien: 17 novembre 2017, 21h, au Cabaret du Casino de Montréal
«Une légende. Il est connu pour être celui qui rappe sur la chanson «Clint Eastwood» de Gorillaz, mais il y a beaucoup d’histoire derrière cet homme. En plus, c’est le cousin de Ice Cube.»