Donald Glover, alias Childish Gambino, au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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Donald Glover, alias Childish Gambino, au Métropolis de Montréal

Donald Glover, alias Childish Gambino, au Métropolis de Montréal

Un spectacle concept et de l’ambition à revendre

Publié le 27 mars 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : François Nadeau

Présenté par Wordpress.com, avec une scénographie originale signée par la boîte montréalaise Moment Factory, le concert de Donald Glover, alias Childish Gambino, était à la hauteur des ambitions de l’acteur, scénariste, humoriste et rappeur de profession. Homme aux multiples chapeaux, Glover n’en portait peut-être pas hier, mais il a prouvé hors de tout doute qu’il avait autant d’idées à revendre que les acteurs clés du hip-hop américain, J. Cole et Kendrick Lamar.

Malgré ses airs d’éternels adolescents et cette éternelle insouciance à cracher sur scène, comme s’il désirait marquer son territoire, Donald Glover reste un homme d’idées et de concepts, et on sentait bien son intention de faire partager une expérience auditive et visuelle à ses fans, qui ont brandi leurs poings haut dans les airs, alors que des effluves de marijuana embaumaient l’air du Métropolis, rempli aux trois quarts.

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L’unique reproche que l’on peut peut-être d’emblée lui reprocher, c’est d’être resté trop fidèle à son plus récent album-concept, qu’il a presque joué en intégralité, et dans l’ordre!, mais l’idée de revenir pour un long rappel, durant lequel il a chanté ses succès de son premier opus Camp, a été fort bien accueillie par les fans, qui étaient aussi déchaînés au parterre qu’au balcon, certains se filmant avec leur téléphone intelligent, se prenant ainsi pour des petits Glover amateurs.

Lorsqu’il est entré sur scène, accompagné de ses quatre musiciens, Childish Gambino s’est dirigé vers son piano pour entamer les premières notes de «Playing Around Before the Party Starts», interlude qui contre balance bien l’énergie hip-hop alternative de son deuxième effort, Because the Internet. Il faut avouer que la formule band apportait beaucoup plus de cachet qu’un Kid Cudi qui se prend pour Man of the Moon, sans musiciens pour donner de la chair à ses performances.

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Alors que les grognements qui marquent le point de départ du morceau «I. Crawl» se sont fait entendre, les lumières ont diffusé un éclairage diffus sur la scène, révélant une scénographie plutôt impressionnante: immenses chandeliers de luxe accrochés de chaque côté de la scène, un feu de foyer surplombé de plusieurs toiles, de belles filles assises sur deux divans blancs crème, le tout encadré de hautes colonnades derrière lesquelles on pouvait admirer une pièce chic aux allures du manoir dans lequel Donald Glover a enregistré son album, tout y était pour donner une illusion de grandeur.

Glover n’a pas perdu de temps à blablater à la foule et il a enchaîné en musique avec «II. Worldstar», «Dial Up», «I. The Worst Guys», «II. Shadows» et «I. The Party», notamment, offrant sans grands changements les pièces de son plus récent album. Ses multiples pas de danse ont révélé un acteur très à l’aise d’être sous les projecteurs, mais on applaudit surtout le travail de Moment Factory, qui a réussi à nous en mettre plein la vue: décharges électriques montant vers le plafond pendant un solo de guitare, deux silhouettes féminines déshabillant, dans ce qui avait les allures d’une chambre d’hôtel de luxe, un homme se laissant tomber sur un lit, alors que l’une d’entre elles s’exerçait à une scène de blow job assez suggestive.

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Impossible de taire la ressemblance avec la voix d’Abel Tesfaye, mieux connu sous le nom de scène The Weekend, laquelle est hyper douce, feutrée, voire R’n’B. Glover a offert de beaux moments de sensualité, surtout pendant la pièce «III. Telegraph Ave. (Oakland By Lloyd)». Il a bien sûr offert son succès «V. 3005», avant de revenir pour un long rappel durant lequel il a joué, avec quelques longueurs parfois, les pièces «Heartbeat», «Freaks and Geeks», qu’on a pu entendre dans une pub d’Adidas, «Bonfire» et plusieurs autres.

La tournée The Deep Web Tour de Childish Gambino s’arrêtera au Bluesfest d’Ottawa le 12 juillet et au Festival Musique et Arts Osheaga 2014 au Parc Jean-Drapeau du 1er au 3 août prochain.

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