Devenir parent et propriétaire: pour le meilleur ou pour le pire? – Bible urbaine

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Devenir parent et propriétaire: pour le meilleur ou pour le pire?

Devenir parent et propriétaire: pour le meilleur ou pour le pire?

La culture à consommer… autrement!

Publié le 17 février 2015 par Bible urbaine

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Pour de jeunes propriétaires et parents, il n’est pas toujours évident de concilier responsabilités et loisirs. Afin de mieux comprendre les habitudes de consommation de culture de chacun, nous avons interviewé trois grands passionnés qui ont dû, par la force des choses, réduire drastiquement ou raisonnablement leurs loisirs pour mieux s’adapter aux nouvelles exigences de leur quotidien.

«Au cégep, je pouvais aller au cinéma jusqu’à trois fois par semaine. Au théâtre, au moins une fois, comme les restos ou les bars où on allait souvent, mon conjoint et moi», nous raconte d’entrée de jeu Isabelle Léger, traductrice et réviseure de métier, qui a toujours été une grande consommatrice de culture, avant de devenir propriétaire et parent au cours de la même année.

Mais les choses ont changé depuis l’arrivée de leur petite Anaïs, aujourd’hui âgée de 6 ans.

«Avec un enfant, c’est plus du tout la même expérience. Et avec une maison, il y a toujours des choses à payer, c’est sans fin», ajoute-t-elle, l’air de se demander si ça vaut réellement le coup de devenir propriétaire! 

De son côté, Éric Lafontaine travaille chez Warner Music Canada depuis 5 années au marketing et aux comptes numériques et s’est vu lui aussi réduire drastiquement sa consommation de culture, du moins depuis l’arrivée de Lohan, aujourd’hui âgé de 11 mois. 

Depuis toujours un grand passionné de concerts, qu’il pouvait consommer à concurrence de trois ou quatre par semaine, il doit désormais faire des sacrifices, et ce, même s’il travaille directement dans le milieu. «Les spectacles, un soir de semaine, c’est à éviter le plus possible, désormais. Disons que je privilégie ceux du week-end», nous a-t-il avoué.

C’est le même scénario du côté de Mathieu-Philippe Lemay, arboriculteur-élagueur de métier, qui ne voyait peut-être pas autant de concerts qu’Éric, mais qui aimait tout de même en voir jusqu’à 3 par mois, adolescent, avant de devenir père de Liam, il y a un an, et par extension d’Emma, la jeune fille de sa copine Martine.

Et aujourd’hui? Il peut voir un concert par an, ou un par deux ans, son dernier étant Philippe Bond 2 au Théâtre St-Denis.

Évoluant chacun dans un contexte fort différent, nos trois répondants vivent néanmoins les mêmes difficultés, à savoir celles de concilier budget et loisirs dans leur quotidien, qui peut parfois prendre l’allure d’un tourbillon duquel il est parfois difficile de se sauver.

Et quels sont leurs trucs et astuces pour consommer de la culture malgré leur scénario de vie?

«Mon frère et sa blonde ont décidé de se payer, une fois par mois, un show d’humour», s’est exclamé Mathieu-Philippe, qui semble trouver l’idée très bonne. Et il a même l’envie de l’essayer avec sa blonde, malgré leurs différences de goûts assez marquées.

Mais il faut avoir les sous, et ce n’est pas tout le monde qui est prêt et capable de se payer un spectacle tous les mois.

Isabelle, pour combler sa soif de découvertes, a eu l’idée de se joindre à l’équipe de Bible urbaine pour assister gratuitement à des visionnements de presse ou à des pièces de théâtre, passion qu’elle conjugue aisément avec l’écriture, parce que la culture, qu’on le veuille ou non, coûte cher.

Surtout de nos jours.

Et, d’une pierre deux coups, son conjoint l’accompagne lorsqu’elle réussit à obtenir deux billets, ce qui comble leur soif de culture, du moins le week-end.

Sinon, elle emmène sa fille Anaïs au cinéma ou à un spectacle avec elle, comme en fait foi leur plus récente sortie à Disney on Ice, spectacle que la blonde de Mathieu-Philippe a elle aussi eu la chance de voir avec sa petite Emma, de 4 ans, qui est maintenant en âge de comprendre.

Car il est bien beau de sortir en famille, encore faut-il que l’enfant soit en mesure d’apprécier sa sortie.

Éric, qui souhaite lui aussi passer du bon temps en famille, espère pouvoir traîner son enfant à ses un an et demi partout avec lui, même dans les festivals extérieurs, comme ceux qui protègent leurs jeunes avec d’immenses écouteurs de protection.

Ainsi, il y a toujours moyen de s’arranger, même lorsque son assurance hypothécaire coûte la peau des fesses, que sa propriété exige qu’on sorte le portefeuille régulièrement, ou que l’arrivée d’un enfant dans son ménage exige d’être encore plus économe qu’auparavant.

«Une belle façon de faire, si on veut continuer de s’offrir quelques sorties de temps à autre, c’est de s’abonner à un théâtre. Ainsi, on économise sur le prix des billets et, comme c’est établi et payé d’avance, c’est déjà prévu à l’agenda, donc pas moyen de s’en échapper! C’est aussi une manière d’être mieux organisé», nous a confié Isabelle, qui semble avoir plus d’un tour dans son sac pour profiter de la culture, autrement. 

Mathieu-Philippe a décidé d’acheter la maison de son paternel à ses 25 ans, limitant ainsi ses voyages et ses sorties, dans le but de voir, à ses 40 ou 50 ans, son hypothèque rendue au plus bas.

«Je vais avoir un bon cash down. C’est un sacrifice à faire pendant que je suis jeune».

Éric, pour sa part, ne croit pas réellement aux REER et il ne regrette vraiment pas l’achat de sa propriété, qu’il n’a justement pas achetée au-dessus de ses moyens. Son objectif à moyen et long terme est d’investir dans l’immobilier plutôt que de s’acheter un condo.

Ils sont tous trois la preuve vivante qu’il y a de multiples scénarios possibles lorsque vient le temps de s’accommoder d’un nouveau style de vie.

Pour les couples qui hésitent avant de se lancer…

«Il ne faut pas hésiter et il faut encore moins attendre la situation idéale avant d’avoir une maison ou un enfant. Sinon, vous allez toujours repousser à plus tard», a affirmé Isabelle.

Et les conclusions de chacun convergeaient dans le même sens.

Il y a toujours moyen de s’arranger dans la vie. Il faut seulement se trouver des trucs et astuces pour y parvenir, même si ce n’est pas toujours évident de concilier travail, famille et loisirs.

Quels ont été vos éclairs de génie pour parvenir à consommer de la culture?

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